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dimanche 29 octobre 2023

Sommet de Brazzaville : Le président Félix-Antoine Tshisekedi très remonté contre le Rwanda

Co-organisateur du sommet des trois Bassins aux côtés des présidents de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso et du Brésil, Lula Da Silva, le président Félix-Antoine Tshisekedi a prononcé le 28 octobre 2023 à Brazzaville un discours historique fortement acclamé par l’assistance, rapporte une dépêche de la Cellule de Communication de la Présidence de la République Démocratique du Congo. Le président Félix-Antoine Tshisekedi a tenu à saluer cette initiative des trois grands massifs forestiers qui réunissent à eux seuls 80 % de la biodiversité mondiale nécessaire à la régulation du climat. Ce sommet est, de son avis, un prélude aux échanges sur la question climatique lors de la COP 28 qui se tiendra à Dubaï aux Emirats Arabes Unis. 

L’objectif  du sommet, a rappelé le président Tshisekedi, est de « mettre en place une synergie d’actions et des stratégies de coopération pour mieux préserver nos forêts, restaurer les écosystèmes et lutter efficacement contre la pauvreté en vue du bien-être de nos populations ».Pour y parvenir, a-t-il rappelé, « il nous faudra notamment plus de coopération technique et scientifique, en vue du renforcement de nos capacités de lutte contre ce phénomène. Dans le cadre de nouvelles perspectives économiques au niveau global, nos États sont appelés à développer des programmes d’investissements mieux structurés visant non seulement la valorisation de nos ressources naturelles mais aussi le renforcement de la résilience de nos systèmes socio-économiques face à la crise climatique ».La République Démocratique du Congo a plaidé pour la diversification des sources de financements climatiques, entre autres le développement d’un marché de carbone juste et équitable, comme mécanisme de gestion durable aussi bien des Trois Bassins Forestiers Tropicaux que des autres massifs forestiers du monde. 

Puis de renchérir « en effet, le rôle stratégique que joue la République Démocratique du Congo dans la lutte contre les changements climatiques n’est plus à démontrer. Avec plus de 62 % des forêts du Bassin du Congo et environ 70 % de ses tourbières, plus de 52 % des réserves d’eaux douces de l’Afrique, sa méga biodiversité classée 5ème rang mondial, mon pays qui a pris toute la mesure de sa responsabilité naturelle et historique entend assumer son leadership environnemental et climatique naturels, ensemble avec ses pairs de tous les bassins ».Par ailleurs, le président Tshisekedi a dénoncé l’activisme armé du Rwanda qui détruit la Biodiversité congolaise du parc de Virunga. D’un ton ferme, il a clairement chargé le régime de Kigali qui détruit la biodiversité et pille les richesses minérales congolaises.

Il est temps d’arrêter avec l’hypocrisie

Pendant que certaines communautés se réunissaient au Sommet de Brazzaville où elles parlaient de ce sujet très important et hyper important de la conservation de « notre biodiversité et de nos forêts, il se passe actuellement dans le Parc de Virunga, une des réserves naturelles les plus importantes au monde en forêts et en biodiversité, un activisme armé qui met à mal cet écosystème qui le détruit. Cela n'a pas été décidé à Washington, à Paris, à Bruxelles ou à Londres ». Le président Félix-Antoine Tshisekedi a insisté que « ça a été décidé en Afrique et plus précisément à Kigali (Rwanda). C'est l’œuvre d'un frère africain. C'est pour vous dire que nous devons bannir l'hypocrisie qui est entre nous. Nous devons bannir des fléaux tels que le tribalisme et la haine de l'autre. Et c'est là je crois que nous pourrions parler d'abattre nos barrières, d'effacer les tarifs douanier etc. tout simplement parce que malgré nos engagements, rappelez-vous à l'Union africaine l'horizon 2020 était l'objectif pour faire taire les armes en Afrique ». 

Pour le président Félix-Antoine Tshisekedi,  cet objectif est devenu une chimère et « nous ne nous en offusquons pas, nous ne condamnons pas. Tant que ce sera comme ça, il faudra oublier toutes les bonnes initiatives telles que celles préconisées par le président Uto du Kenya, nous devons avoir le courage de nous regarder entre Africains les yeux dans les yeux et nous dire qu’on ne peut pas s'appeler frères et se poignarder dans le dos en même temps ». Le président de la RDC est d’avis que les Africains devront arrêter de rejeter leurs responsabilités sur les étrangers non africains. Car, la colonisation, ça fait une soixantaine d'années qu'elle est terminée en Afrique. Ceux qui avaient colonisé et divisé l’Afrique, aujourd'hui ils ont compris le sens de la paix. 

« J'en veux pour preuve la France et l'Allemagne pour ne citer que ces deux pays qui étaient les meilleurs ennemis dans le passé et qui sont les meilleurs amis. Ces pays sont aujourd'hui le moteur de l'Union européenne. Tant que nous ne réfléchirons pas comme ça et bien ces gens-là, ces amis, ces partenaires à qui nous rejetons toujours la faute, ils continueront à nous prendre pour des irresponsables. Ils ne nous respecterons jamais ». Et d’ajouter que « le jour où nous mettrons fin c'est à quoi nous assistons à l'est de la République Démocratique du Congo par exemple, des voisins qui viennent semer la pagaille, la mort et la désolation. C’est uniquement dans le but de s'enrichir de piller des ressources. Le jour où nous mettrons fin à ce genre de comportement alors oui là nous aurons compris. Je suis désolé en tant que président de la République Démocratique du Congo et face à ce genre de chose, je ne suis pas tenté de construire des ponts mais plutôt des murs pour sécuriser ma population. Je formule le vœu que les assises de Brazzaville lancent un nouveau départ pour la gestion durable de nos forêts, l'amélioration des conditions socio-économiques de nos populations et une meilleure protection de la planète ».

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