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mardi 27 octobre 2015

Présentation du Projet de Loi de finances pour l’exercice 2016 devant l’Assemblée nationale

Kinshasa, octobre 2015
Honorable Président de l'Assemblée nationale,
Honorables membres du bureau,
Honorables Députés nationaux,
Le Gouvernement de la République est honoré, ce jour, de se présenter devant les Elus du Peuple pour donner le contenu du projet de Loi de finances de l’exercice 2016 transmis au Bureau de votre auguste Assemblée, conformément aux articles 126 de la Constitution de la République et 83 de la loi relative aux finances publiques.
Avant de procéder à la présentation de ce projet de loi, je voudrais m’acquitter d’un devoir moral, celui de souhaiter aux Honorables Députés, plein succès dans les travaux parlementaires de la session en cours, du reste essentiellement budgétaire.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés Nationaux
Je voudrais rappeler  à l'attention de l'Auguste assemblée qu'il a plu au Président de la République, Chef de l'Etat, Son Excellence Monsieur Joseph KABILA KABANGE, à qui je rends mes hommages les plus déférents, de réaménager le gouvernement  mis en place en décembre de l'année dernière. C’est l’équipe gouvernementale réaménagée qui accompagne le Chef du Gouvernement dans l’exercice de cette obligation constitutionnelle.
Dans le cadre de mon intervention de ce jour, j’aborderai successivement les points suivants :
l’exécution de la loi de finances au cours du premier semestre de l’année 2015 ;
le projet de Loi de finances de l'exercice 2016 soumis à votre examen, en décrivant l’environnement économique international et national, et le contexte politique dans lesquels ce projet est élaboré, ainsi que la configuration du budget y contenu.
Avant d’aborder ces points, permettez-moi d’évoquer le processus de réforme en matière de consolidation budgétaire entamé par le gouvernement conformément à la volonté du législateur et qui a permis l’élaboration à ce jour, de deux projets de Lois de consolidation des budgets du Pouvoir central avec ceux des Provinces respectivement pour les exercices budgétaires 2014 et 2015.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
La Constitution de la République consacre, en son article 171, une distinction nette entre les finances du Pouvoir central et celles des Provinces. Elle spécifie aussi en son article 175 que le budget des recettes et des dépenses de l’Etat, à savoir celui du Pouvoir Central et des Provinces, est arrêté chaque année par une loi. 
Cette option constitutionnelle se matérialise, à travers la Loi relative aux finances publiques, par la notion d’intégration et de consolidation des budgets du Pouvoir Central et des Provinces. La LOFIP précise en son article 223 que cette consolidation s’effectue pour des raisons statistiques et informatives.
Le projet de Loi de consolidation que le Gouvernement présenté ce jour concerne l’exercice 2015. Il comprend la Loi de finances 2015 et les Edits d’intégration budgétaires des provinces. Le projet du budget consolidé de l’exercice 2015 soumis à votre analyse indique des recettes et des dépenses de l’ordre de 9.800,6 milliards de FC contre 9.724,0 milliards de FC en 2014, soit un taux d’accroissement de 0,8%.
Il fait ressortir un montant de 8.496,3 milliards de FC au titre de la Loi de finances de l’année 2015 et un montant de 3.361,8 milliards de FC des Edits d’intégration budgétaire 2015, desquels un montant de 2.057,6 milliards de FC a été déduit au titre d’ajustements dans le cadre des opérations de consolidation budgétaire.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
J’en viens à présent à l’exécution du budget du premier semestre de l’année en cours. Les recettes globales réalisées à fin juin 2015 se chiffrent à 2.866,9 milliards de FC contre 4.248,2 milliards de FC de prévision linéaire, soit un taux de réalisation de 67,5 %.
Ces recettes ont permis de financer les dépenses exécutées à fin juin 2015 à hauteur de 2.598,9 milliards de FC contre une prévision linéaire de 4.248,2 milliards de FC, soit un taux d’exécution de 61,2 %.
En rapport avec les objectifs assignés par votre Auguste Assemblée au Gouvernement et reflétés dans son Programme d’Action, les grandes lignes de l’exécution des dépenses par axe se déclinent de la manière ci-après :
Dans le cadre de la poursuite et de la finalisation des réformes institutionnelles en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat, les dépenses effectuées ont atteint 668,3 milliards de FC, soit un taux d’exécution de  57,0 %.
Les actions inscrites dans cet axe ont porté principalement sur l’amélioration du processus de prise des décisions publiques pour un montant de 226,0 milliards de FC, la poursuite du processus de décentralisation pour 94,2 milliards de FC, la poursuite des réformes de l’Administration publique, de l’Armée, de la Police Nationale, des services de sécurité et du système judiciaire à raison de 330,3 milliards de FC, la lutte contre la corruption et l’impunité ainsi que la promotion des droits de l’homme pour 12,2 milliards de FC, la promotion du genre et l’amélioration du statut de la femme et de l’enfant pour 3,0 milliards de FC ; ainsi que des actions liées à l’organisation du recensement général de la population chiffrées à 2,6 milliards de FC.
·      S’agissant de la consolidation de la stabilité macroéconomique, de l’accélération de la croissance et de la création d’emplois, votre Gouvernement a débloqué une enveloppe de 750,9 milliards de  FC, représentant  un taux d’exécution de 76,2%, notamment pour la modernisation des finances publiques, la construction des guichets uniques, des bâtiments et des divers équipements du secteur économique, le financement du projet d’agences des zones économiques spéciales, le fonds de soutien à l’agriculture, le projet de sécurité alimentaire et autres projets de relance agricole dont le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, la construction et la réhabilitation des différents barrages dont ceux d’Inga, de Kakobola, de Katende et de Zongo.
·      En ce qui concerne la poursuite de la construction et de la modernisation des infrastructures de base, le Gouvernement a décaissé 107,6 milliards de FC, soit un taux d’exécution de 32,9%, affectés notamment aux travaux de la voirie, de construction et de réhabilitation des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires, maritimes et fluviales.
·      L’amélioration du cadre de vie et des conditions sociales de la population a également préoccupé le Gouvernement. A ce titre, un montant total de 637,1 milliards de FC, soit 50,8% de taux d’exécution, a été affecté aux dépenses relatives à l’éducation, à l’eau, à la santé, à l’électricité en milieu rural, à l’assainissement, à l’urbanisme et habitat, au  secteur foncier, au transport en commun, aux sports et loisirs ainsi qu’à la réforme de la sécurité sociale. Les principaux domaines auxquels ces ressources ont été affectées concernent essentiellement la Santé et l’Education :
-                 pour la Santé, un montant de 96,5 milliards de FC a été affecté aux travaux de réhabilitation et d'équipement des hôpitaux et des zones de santé ainsi qu’à la vaccination ;
-                 s’agissant du secteur de l’éducation, un montant de 351,4 milliards de FC a été alloué pour la construction, la réhabilitation et l'équipement des écoles.
·         Quant au renforcement du capital humain et de l’éducation à la citoyenneté, un montant de 22,6 milliards de FC, soit un taux de réalisation de 98,7%, a été décaissé notamment pour l’exécution de la feuille de route de la coordination du Comité National de Migration vers la Télévision Numérique Terrestre et pour diverses campagnes de communication sur la presse audiovisuelle.
·         Enfin, le renforcement de la diplomatie et de la coopération au développement n’est pas resté en marge des priorités de votre Gouvernement.
Les actions menées dans ce cadre au cours du premier semestre 2015 se chiffrent à 18,1 milliards de FC, soit un taux d’exécution de 58,4%. 
Il s’est agi essentiellement de la redynamisation de la diplomatie pour réaffirmer la place de la République Démocratique du Congo sur l’échiquier international pour 14,9 milliards de FC ainsi que du renforcement de la coopération régionale et internationale pour 3,2 milliards de FC. Pour ce faire, le Gouvernement va continuer à assurer la régularité du fonctionnement des Ambassades et des Postes Consulaires du pays, ainsi que le paiement régulier des contributions aux organisations internationales, régionales et sous-régionales, notamment l’Union Africaine, le COMESA et la SADC.
Enfin, je voudrais préciser qu’en ce qui concerne le rapport d’exécution budgétaire pour le premier trimestre 2015, examiné par Votre Auguste assemblée le 23 octobre dernier, il sied de préciser que de nombreuses erreurs d’imputations budgétaires ont été à la base de plusieurs dépassements constatés. Toutes ces erreurs ont été corrigées, et la situation réelle est bien différente de celle dont vous disposez. Bien plus la situation à fin juin 2015 permet à votre Auguste assemblée d’avoir une situation globale dans laquelle se retrouve contenue celle du premier trimestre 2015. Par ailleurs, le gouvernement a initié un vaste programme de réforme conduisant au rajeunissement des agents et fonctionnaires de l'Etat. Ce processus permettra, à terme, à l'administration publique d'avoir des agents et fonctionnaires compétents à tous les niveaux.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
 Honorables députés nationaux,
Du niveau d’exécution du premier semestre 2015, il s'observe que le budget de l'Assemblée nationale, à l'instar d'autres institutions, n'a pas été totalement consommé par rapport au niveau souhaité, pour une raison évidente, à savoir l'exigüité des recettes publiques mobilisées au cours de la période sus indiquée.
Il se profile à fin décembre 2015, des réalisations probables des recettes de l’ordre de 4.961,5 milliards de FC, dont 4.566,7 milliards de FC des recettes internes et 394,8 milliards de FC des recettes extérieures.
Les recettes internes attendues seront constituées de : 
       1.893,7 milliards de FC pour la DGDA ;
       1.898,7 milliards de FC pour la DGI ;
       605,6 milliards de FC  pour la DGRAD et 
       168,6 milliards de FC pour les pétroliers producteurs.
Ce niveau probable des recettes impose que les dépenses à exécuter soient contenues de manière à éviter l’accumulation des arriérés de paiements ou le financement monétaire qui perturberait le cadre macroéconomique actuel.
A cet effet, les mécanismes de suivi du Plan d’engagement budgétaire et du Plan de trésorerie du secteur public ont été renforcés.
Les mesures d'encadrement ci-après ont été adoptées par le gouvernement :
i.                   réduction de l'enveloppe de frais de fonctionnement des institutions ;
ii.                   réduction de frais de mission à l'étranger ;
iii.                   plafonnement de frais de représentation pour les missions à l'étranger ;
iv.                   limitation du nombre de mission à l'étranger ;
v.                   limitation de la suite devant accompagner un membre de gouvernement ou institution politique en mission à l'étranger;
vi.                   suppression de tous les services et projets faisant double emploi avec l'administration ;
vii.                   rationalisation des primes non permanentes.
viii.                   gel de l'octroi des heures supplémentaires à tous les niveaux ; et
ix.                   poursuite de la rationalisation des postes diplomatiques à l'étranger et de l'adhésion aux organismes régionaux et/ou internationaux.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Le budget de l’exercice 2016 s’élabore dans un contexte particulier caractérisé, d’une part, par la baisse des cours des principales matières premières d’exportation du pays et, d’autre part, par l’organisation des élections ainsi que le découpage territorial.
En effet, le cours du cuivre est passé d’environ 7.000 dollars américains au début de l’année 2014 à 5.000 dollars américains la tonne en août 2015; et le baril du pétrole brut se vendait à 47 dollars américains à la même période contre 110 dollars américains au début de l’année 2014. Cet état des choses a provoqué un manque à gagner au trésor public d'environ 250 milliards de FC. Comme vous le savez, l’économie congolaise est fortement vulnérable aux chocs extérieurs, notamment au niveau des prix des matières premières sur les marchés internationaux. Et l’impact de cette baisse drastique des cours mondiaux sur les ressources de l’Etat est considérable.
A titre d’illustration, au cours du troisième trimestre, la société minière KCC a annoncé l'arrêt de sa production durant une période de dix huit mois. Cette société produisait environ 15% du total du secteur. Cela privera au Trésor près de 200 milliards de FC au cours de l’exercice prochain.
Le Gouvernement mène une série des politiques sectorielles afin d’amortir cette contrainte en procédant à une transformation progressive d’une économie de rente actuelle vers une économie productive, notamment par la diversification des secteurs de production. C’est à ce titre qu’un accent particulier est mis sur le développement de certains secteurs stratégiques, à savoir : les secteurs agricole, énergétique, manufacturier et financier.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Pour mitiger les effets négatifs de conjoncture internationale, le gouvernement s'est engagé, depuis le dernier trimestre 2015, à développer des stratégies endogènes de préservation de croissance en misant davantage sur les investissements et, en réduisant la part de la consommation. C'est dans ce cadre que la prévision de la croissance est établie à 9 % en 2016.
Dans ce contexte, le Gouvernement mise sur les secteurs porteurs et à forte intensité de main d'œuvre, à savoir l'agriculture, les infrastructures routières et les pistes rurales conduisant aux bassins de production. Ces secteurs, tout en contribuant à plus de croissance et d'emploi, ne génèrent pas suffisamment des recettes. C’est pourquoi le niveau des recettes en 2016 sera légèrement en deçà de celui de 2015, face aux cours des matières toujours bas.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Les politiques publiques prioritaires retenues dans le présent projet de loi se réfèrent à celles projetées dans la Lettre d’Orientation Budgétaire et la Programmation Budgétaire des Actions du Gouvernement. Ces politiques visent à soutenir la croissance économique et à intervenir efficacement dans les secteurs sociaux en vue de réduire la pauvreté.
La préfiguration budgétaire de l’exercice 2016 repose sur les principaux indicateurs et agrégats macroéconomiques ci-après :
-                 Taux de croissance du PIB      : 9,0 % ;
-                 Déflateur du PIB : 3,41 % ;
-                 Taux d’inflation moyen : 3,4 % ;
-                 Taux d’inflation fin période     : 3,3 % ;
-                 Taux de change moyen : 933,45 FC le dollar américain ;
-                 Taux de change fin période : 939,9 FC le dollar américain ;
-                 PIB Nominal : 41.027 milliards de FC.
Pour atteindre ces objectifs de politique économique, le gouvernement envisage un train des mesures qui visent le financement des projets dans les secteurs porteurs de croissance tels que l’Agriculture, les Transports et l’Energie.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Le projet de Loi de finances pour l’exercice 2016 est présenté en équilibre, en recettes et en dépenses, de 8.437,4 milliards de FC, soit 20,6 % du PIB et un taux de régression de 0,7 % par rapport à la Loi de finances de 2015 arrêtée à 8.496,3 milliards de FC.
Les ressources à mobiliser pour l’exercice 2016 sont constituées des recettes du budget général évaluées à 7.205,1 milliards de FC, des recettes des budgets annexes de 830,4 milliards de FC et des recettes des comptes spéciaux chiffrées à 401,9 milliards de FC.
Les recettes du budget général comprennent les recettes internes de l’ordre de 5.791,2 milliards de FC et les recettes extérieures de 1.413,9 milliards de FC, représentant respectivement 80,4 % et 19,6 %.
Les recettes internes sont constituées des recettes courantes chiffrées à 5.697,9 milliards de FC et des recettes exceptionnelles d’un import de 93,3 milliards de FC provenant des emprunts obligataires que le Gouvernement entend lever sur le plan interne pour financer les investissements porteurs de croissance, en sus des emprunts obligataires à contracter sur le marché financier extérieur.
Les recettes courantes proviendront des Administrations financières à raison de :
·           2.576,1 milliards de FC pour les douanes et accises;
·           2.246,1 milliards de FC au titre d’impôts directs et indirects ;
·           699,9 milliards de FC au titre des recettes non fiscales encadrées par la DGRAD et qui intègrent notamment les effets d’entraînement de la nouvelle loi sur les hydrocarbures ;
·           175,8 milliards de FC pour les recettes des pétroliers producteurs dont les raisons de la baisse ont été évoquées dans le contexte d’élaboration du projet de Loi de finances sous examen.
Quant aux recettes extérieures, elles sont projetées à 1.413,9 milliards de FC et sont constituées de :
-          une enveloppe de 38,1 milliards de FC des recettes d’appuis budgétaires comprenant un montant de 30,4 milliards de FC au titre d’allègement issu du Contrat de Désendettement et de Développement conclu avec la France pour financer notamment le secteur de l’éducation et 7,7 milliards de FC provenant de l’Espagne pour le projet de lutte contre le paludisme ;
-          une enveloppe de 1.375,8 milliards de FC des recettes de financement des investissements constituées des dons projets de 606,2 milliards de FC et des emprunts projets de 769,6 milliards de FC.
Ces emprunts projets comprennent notamment une enveloppe de 653,4 milliards de FC au titre d’emprunts obligataires à contracter sur le marché financier international pour le financement des projets des secteurs porteurs de croissance.
Un montant de 100,0 milliards de FC est également attendu du partenariat conclu entre le Gouvernement et le consortium HUAWEI pour l’informatisation et la télécommunication des Administrations financières ainsi que la construction des hôpitaux généraux de référence, des centres de santé et des écoles techniques et professionnelles.
Par ailleurs, les recettes des budgets annexes  se chiffrent à 830,4 milliards de FC contre 535,0 milliards de FC en 2015, soit un taux d’accroissement de 55,2%, provenant des recettes des universités et instituts supérieurs ainsi que des hôpitaux généraux de référence.
Les recettes des Comptes spéciaux se situent à 401,9 milliards de FC contre 375,1 milliards de FC en 2015, soit un taux d’accroissement de 7,2% se rapportant uniquement aux comptes d’affectation spéciale répertoriés à ce jour.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
La réalisation des recettes projetées dans ce budget est tributaire des mesures fiscales et administratives alignées dans le présent projet de Loi de finances et reprises notamment dans le document n°1 qui vous est soumis.
S’agissant des recettes des douanes et accises, il y a lieu de citer notamment : 
-           l’audit du secteur des télécommunications qui est susceptible de rapporter 6,0 milliards de FC ;
-           le marquage moléculaire des produits pétroliers importés en exonération dont l’impact financier est estimé à 12,0 milliards de FC ;
-           la mise en place d’une nouvelle politique de fixation des prix des produits pétroliers projetée également à 12,0 milliards de FC;
-           la comptabilisation des recettes du stock de sécurité émargeant dans la structure des prix des produits pétroliers et des dépenses y relatives dans la Loi de finances qui s’évalue à 121,1 milliards de FC ;
-           la réduction au strict minimum des exonérations dont le manque à gagner se situe autour de 25% des recettes de la régie ;
-           l’adoption du nouveau tarif des droits et taxes à l’importation et à l’exportation.
Concernant les recettes des impôts, il y a lieu d’épingler notamment :
-           la révision du taux d’imputation des pertes au résultat de l’exercice, de 70 à 60 % pour imposer les 40 % restants ;
-           la retenue à la source de 14 % sur les factures des prestations des entreprises d’origine étrangère non établies en RDC ;
-           la retenue à la source de l’IPR des membres des institutions politiques nationales et provinciales ainsi que ceux des entreprises publiques.
Quant aux recettes non fiscales encadrées par la DGRAD, il convient de citer parmi les mesures : 
-           la canalisation vers le Trésor public des 50 % des pas de porte et royalties dont bénéficient les entreprises du Portefeuille du secteur minier ;
-           l’assujettissement à la redevance annuelle sur la concession ordinaire foncière des étrangers, personnes physiques ou morales, détenteurs d’un titre foncier ou immobilier ;
-           l’institution du droit proportionnel d’enregistrement du contrat de location de plus de neuf ans et des charges réelles ;
-           la fixation du taux des redevances annuelles sur les concessions et la fourniture au public des services internet, à 3% du chiffre d’affaires ;
-           l’accélération du processus de libéralisation des assurances. 
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Les dépenses projetées pour l’exercice 2016 se chiffrent à 8.437,4 milliards de FC contre 8.496,3 milliards de FC en 2015, soit une baisse de 0,7 %. Elles sont réparties en budget général, budgets annexes et comptes spéciaux, en équilibre avec les recettes correspondantes.
Les six axes prioritaires du Programme d’Actions du Gouvernement se déclinent comme suit en 2016 :
1°.          Poursuite et finalisation des réformes institutionnelles en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat : 2.396,6 milliards de FC, représentant une part relative de 33,3% consacré notamment aux opérations électorales, à la mise en place des nouvelles provinces, à la mise en œuvre des lois de programmation de la Police et de l’Armée ainsi qu’au fonctionnement régulier des institutions de la République ;
2°.          Consolidation de la stabilité macroéconomique, accélération de la croissance et création d’emplois : 2.115,5 milliards de FC, soit une part relative de 29,4 % affectée entre autres à l’extension des parcs agro-industriels, à la réalisation de l’ouvrage INGA, à la quote-part de l’Etat dans les capitaux de la CILU et de la sucrière de KILIBA, à la certification des réserves gazières, à l’extension progressive en provinces du Cadre Permanent de Concertation Economique, au renforcement du fonds pour la Consolidation du Secteur Forestier, au Fonds d’appui aux PME et à l’OPEC, à l’informatisation et à la télécommunication des Administrations financières ainsi qu’à diverses constructions et réhabilitations dans les secteurs porteurs de croissance ;
3°.          Poursuite de la construction et de la modernisation des infrastructures de base : 274,7 milliards de FC, soit une part relative de 3,8 % consacrée en particulier à la construction et à la réhabilitation des infrastructures routières et portuaires ;
4°.          Amélioration du cadre de vie et des conditions sociales de la population : 2.313,7 milliards de FC, soit une part relative de 32,1 % dédiée essentiellement à la poursuite de la construction et de la réhabilitation des infrastructures scolaires et sanitaires, à la lutte contre les maladies, à la  desserte en eau potable et électricité en milieu rural ;
5°.          Renforcement du capital humain et de l’éducation à la citoyenneté : 51,4 milliards de FC, représentant une part relative de 0,7 % en vue d’assurer notamment une adéquation entre la formation et le monde du travail et promouvoir l’initiation à la nouvelle citoyenneté au sein des établissements scolaires ainsi qu’à la promotion des étudiants doctorants ;
6°.          Renforcement de la diplomatie et de la coopération au développement : 53,2 milliards de FC, soit une part relative de 0,7 % destinée notamment à la poursuite du rapatriement des diplomates en fin de carrière, à l’amélioration des conditions sociales des diplomates ainsi qu’à la contribution aux organismes internationaux.
S'agissant du financement des élections, il est prévu des ressources suffisantes dans le budget évaluées à 537,8 milliards de FC, soit 500 milliards sur ressources propres et 37,8 milliards sur ressources extérieures. Toutefois, des efforts devront être conjugués pour la maîtrise de coûts et le respect des procédures de passation de marchés.

Honorable Président de l’Assemblée nationale,

Honorables députés nationaux,
Comme vous venez de le constater, le projet de Loi de finances de l’exercice 2016 est buté à l’étroitesse des recettes publiques, ce qui influe sur le niveau des dépenses requis pour la mise en œuvre des politiques publiques dont notamment celles en rapport avec les secteurs prioritaires, les grandes réformes ainsi que le fonctionnement des institutions de la République.
Le Gouvernement préconise la mise en œuvre des mesures fiscales et administratives des Administrations financières pour la mobilisation effective des recettes projetées, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale ainsi que la maîtrise des impôts réels.
Au-delà de ces mesures, une thérapeutique appropriée est indispensable pour résoudre cette question de faible mobilisation des ressources devenue chronique. Nous allons y travailler profondément.
En vue d’atteindre les objectifs fixés sur le plan politique, économique et social, le Gouvernement de la République sollicite l’implication de l’ensemble des institutions dans la mise en œuvre des mesures relatives à des ajustements compatibles avec l’environnement économique national et international.
Ces mesures visent, au regard de la contrainte budgétaire, l’encadrement des ressources disponibles en vue d’assurer le fonctionnement régulier des services publics et l’affectation des économies ainsi dégagées dans les secteurs sociaux prioritaires.
Dans le domaine des dépenses, il devra être procédé à la rationalisation des missions de service, à l’optimisation des structures existantes et au gel de création de nouvelles structures.
De même, dans le cadre de la rationalisation de la politique salariale, les efforts en cours vont se poursuivre pour la maîtrise des effectifs et de la masse salariale, à travers l’opération de bancarisation de la paie qui sera renforcée avec la mise en œuvre du nouveau système intégré de gestion des ressources humaines et de la paie. L’opérationnalisation de ce système électronique intégré entre les ministères de la fonction publique, du budget et des finances mettra en place des procédures sécurisées de consolidation du fichier unique de référence de la paie du personnel de carrière de l’Etat.
Dans cette optique, le contrôle de la paie initié au niveau de Kinshasa est en cours d’extension à tous les secteurs et dans toutes les Provinces.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Certains Honorables Députés pourraient poser des questions sur la crédibilité du budget de l'Etat. Les stratégies énoncées par le gouvernement visent à réduire les incidences des chocs extérieurs sur notre économie.
Toutefois, les mécanismes prévus par la Constitution, sous la direction de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat, et de la loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques, notamment le projet de loi de finances rectificatives, seront mis en œuvre en cas de nécessité.
Le Chef de l'Etat s'est employé pour consolider la paix sur toute l'étendue du territoire national. C'est grâce à cet engagement politique que la révolution de la modernité est devenue une réalité pour conduire notre pays vers l'émergence.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Aucune nation n'est allée très loin sans un esprit de sacrifice, d'abnégation et de regard sur les autres. Ces sont les valeurs fondamentales qui doivent caractériser la nouvelle citoyenneté.
La République Démocratique du Congo a fait un pas de géant avec le concours et grâce aux sacrifices de toutes ses filles et de tous ses fils. Nous n'avons pas le droit de perdre les avantages acquis. J’exhorte donc tout le monde à un élan de patriotisme, à un sursaut d'altruisme et à une raison d'espérer, pour poursuivre cette glorieuse marche vers le destin du pays. Ce pays est notre héritage commun.
Aussi, j’aimerais souligner à la particulière attention de cette auguste Assemblée que les efforts à consentir par le Gouvernement visent essentiellement à éviter les dérapages du cadre macroéconomique, qu’on est en train d’observer déjà dans certains pays africains, à la suite des chutes continues des prix des matières premières. Dans ces pays, les monnaies se déprécient et les prix intérieurs montent tandis que le pourvoir d’achat des populations diminuent. Ce qui augmente le niveau de pauvreté de la population.
En effet, nous n’avons d’autre choix que de nous ajuster, aux risques de retomber dans l’hyperinflation de triste mémoire, avec son chapelet d’événements tragiques tant sur le plan social, économique que politique. Rappelez-vous, Honorables députés, du taux d’inflation de près de 10.000 % en 1994, et du taux de dépréciation monétaire de 100 %, qui nous ont conduit à imprimer des billets à valeur faciale de cinq millions de zaïres au cours des années 1990. Et les conséquences sociales au niveau de la destruction du tissu économique et social ont été plus que dramatiques.
Nous avons tous la responsabilité de ne plus replonger l’économie nationale dans un tel cauchemar. Nous devons préserver les performances macroéconomiques exceptionnelles actuelles qui situent l’inflation à moins d’un pourcent par an et le taux de dépréciation monétaire annuel à près de zéro pourcent.
C'est pourquoi, votre gouvernement sollicite l'appui de l'Auguste assemblée pour que les résultats envisagés, dans le cadre de cette loi de finances de l'exercice 2016, soient atteints. C’est un projet de budget  réaliste qui tient compte d’un environnement économique et social défavorable.
Honorable Président de l'Assemblée nationale,
Honorables membres du bureau,
Honorables députés nationaux,
C’est ici l’occasion pour moi, de réaffirmer devant votre Auguste Assemblée, le ferme engagement du Gouvernement qu’en 2016, il s’emploiera à intensifier davantage ses efforts pour mobiliser les ressources.
Tout en réitérant mes remerciements pour votre attention soutenue, je sollicite très humblement la recevabilité de ce projet de Loi de finances afin de doter votre Gouvernement des moyens de sa politique.
Honorable Président de l'Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Je vous remercie.

MATATA PONYO Mapon

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