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vendredi 12 juillet 2013

DECLARATION DU RENADHOC RELATIVE AUX PROBLEMES CONTEMPORAINS DE LA POPULATION EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO



Le Réseau National des ONGs des Droits de l’Homme de la République Démocratique du Congo, RENADHOC en sigle, demeure profondément préoccupé par l’absence des politiques et stratégies pour la gestion durable des préoccupations contemporaines et vitales de la population Congolaise.
Le RENADHOC, se félicite de la célébration chaque 11 Juillet de l’année, de la Journée mondiale de la population, une journée instituée en 1989 par le Conseil d’Administration du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Cette journée, issue de la Journée des cinq milliards1, célébrée le 11 juillet 1987, a pour objet de rappeler l’attention des dirigeants publics sur l’urgence et l’importance des questions des populations, notamment dans le cadre des plans et programmes généraux de développement et surtout sur la nécessité d’y trouver des solutions durables.
Le RENADHOC se réjouit encore davantage que cette année, la Journée mondiale de la population soit consacrée à une problématique qui se pose avec acuité dans le monde et de manière particulière en République Démocratique du Congo, notamment la grossesse des adolescentes.
Considéré depuis toujours comme un sujet tabou, la fécondité des jeunes constitue aujourd’hui une problématique majeure. Ainsi que l’a indiqué le Secrétaire Général de l’ONU dans son message dédié à la Journée, ce sujet sensible exige l’attention de la Communauté Internationale. D’autant que les adolescentes qui deviennent mères, dont on estime le nombre à 16 millions chaque année, sont beaucoup trop nombreuses à ne jamais avoir eu l’occasion de planifier leur grossesse. Les complications qui surviennent pendant la grossesse ou à l’accouchement entraînent souvent de graves handicaps, tels que la fistule obstétricale, et sont aussi la principale cause de décès de ces jeunes femmes vulnérables. Par ailleurs, il arrive très souvent que les avortements non médicalisés les fassent tomber malades, les blessent ou les tuent !
En République Démocratique du Congo, la situation de grossesse des adolescentes est particulièrement alarmante du fait de l’absence d’une politique nationale d’encadrement des jeunes filles, qui sont pour la plupart d’entre elles, abandonnées à leur triste sort.
(1)   Cette date a été choisie pour commémorer le jour où la population mondiale a atteint 5 milliards de personnes,
Quant aux parents, eux-mêmes paupérisés à outrance à la suite de la mauvaise gouvernance du pays, sont incapables de jouer véritablement leur rôle et d’assumer comme il se doit leur responsabilité. Cela a pour conséquence, un nombre très élevé des jeunes filles non scolarisées et beaucoup d’autres vivent dans la rue où elles sont exposées à la prostitution et sont victimes des viols et des violences de toute nature. La plupart d’entre elles se retrouvent avec des grossesses non désirées et non suivies médicalement, qui débouchent souvent
sur des avortements dangereux pour leur santé et même provoquent de décès inopinés.
Ainsi, en cette Journée mondiale de la population, le RENADHOC2 rappelle à l’intention de l’opinion publique que « Chaque femme et chaque fille est un être humain unique et précieux qui a droit à jouir de chances égales et des droits de la personne universellement reconnus, où qu'elle soit née et où qu'elle vive ». La Constitution de la République Démocratique du Congo stipule à cet effet, en son article 42, que : « Les pouvoirs publics ont l’obligation de protéger la jeunesse contre toute atteinte à sa santé, à son éducation et à
son développement intégral ».
C’est pour cette raison que le RENADHOC invite le Gouvernement de la République Démocratique du Congo à prendre des mesures utiles et nécessaires pour garantir davantage aux jeunes filles congolaises l’accès à l’enseignement primaire et leur permettre de recevoir une instruction de qualité tout au long de leur adolescence. D’autant plus que lorsqu’une jeune fille est instruite, il y a plus de chances qu’elle se marie plus tard, qu’elle attende d’être prête pour faire des enfants, que ses enfants soient en meilleure santé et qu’elle gagne mieux sa vie.
Des efforts doivent également être consentis pour dispenser à toutes les adolescentes une éducation sexuelle complète, adaptée à leur âge et à leur culture. Cette éducation est particulièrement importante pour donner aux jeunes femmes les moyens de décider si et quand elles veulent devenir mères. Le Gouvernement de la RDC doit, par ailleurs, assurer aux jeunes adolescentes une gamme des services de santé nécessaires en matière de procréation et de sexualité, de la planification familiale à la prévention et au traitement des maladies sexuellement transmissibles, dont le VIH. Et enfin, garantir aux femmes et aux jeunes filles l’accès aux services de santé maternelle dont elles ont besoin.
(2)   Principale plate-forme nationale regroupant 750 ONGs des Droits de l’homme de la République Démocratique du Congo, oeuvrant sur l’ensemble du territoire national depuis août 2000 par le truchement de 11 Réseaux provinciaux des ONG des droits de l’homme (REPRODHOC), avec pour mandat : de lutter contre l’impunité ; de faire le
            monitoring national de la situation globale des Droits de l’Homme en RDC ; de faire      
            le plaidoyer national, régional et international sur la situation des droits de l’homme   
           en RDC ; Et de promouvoir l’Etat de droit et de la bonne gouvernance en République   
          Démocratique du Congo.
Comme le Secrétaire Général des Nations Unies, le RENADHOC reste convaincu que si « Nous consacrons de l’attention et des ressources à l’éducation, à la santé et au bien-être des adolescentes, ces agents du changement seront encore mieux armés pour faire évoluer la société dans le bon sens pour les générations à venir. En cette Journée mondiale de la population, engageons-nous à aider les adolescentes à réaliser leur potentiel et à contribuer à notre avenir commun ».
Le RENADHOC profite de cette occasion pour rappeler au Gouvernement de la République Démocratique du Congo les autres problèmes contemporains afférents à la gestion durable de la Population Congolaise, à savoir :
Invitons le Gouvernement de la République à prendre toutes les dispositions qui s’impose pour procéder à l’identification nationale de la Population. L’Existence d’un Etat Fort en RDC en dépend. Il est inconcevable que la Nationalité Congolaise continue à être bradée à souhait suite notamment à la porosité des frontières, aux déficits criant dans la gestion des mouvements migratoires et aux guerres d’agression imposées à la RDC depuis 20 ans ;
Invitons le Gouvernement de la République à procéder au recensement général régulier de la Population Congolaise, territoire par territoire, commune par commune, province par province, sexe par sexe, âge par âge, par nationalité, par ethnie, par langue, … pour que les différents programmes de développement humain, économique et social du pays tiennent compte de différentes tendances démographiques, du taux de croissance, de la pyramide
des âges, de la natalité, de la mortalité, ainsi que des migrations ;
Invitons le Gouvernement de la République à intérioriser les problèmes vitaux actuels de la population congolaise dont notamment : L’alimentation, l’accès à l’eau potable, l’accès à l’énergie électrique, l’analphabétisme, la scolarisation des enfants, l’accès à l’enseignement supérieur et universitaire de qualité, le transport public en commun, l’informatisation des mouvements migratoires, les déplacements internes et les besoins sociaux de base. Il est inacceptable qu’une population potentiellement autosuffisante en tout manque tout.
Nous restons saisis de la question.
Fait à Kinshasa, le 11 juillet 2013

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