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samedi 4 juillet 2020

Les 6 confessions religieuses se sont retirés au siège de la CIME pour aller établir leur fameux procès-verbal en concertation avec le bureau de l'Assemblée nationale


Le dossier de la désignation du candidat président de la Commission électorale nationale indépendante divise les confessions religieuses. L’assemblée nationale a entériné Ronsard Malonda qui a été immédiatement contesté par certains groupes parlementaires de l’opposition et aussi de l’Udps.

Dans une mise au point, le porte-parole de l’Eglise du Christ au Congo, Révérend Eric Nsenga a fait savoir comment les confessions religieuses sont organisées. Les fonctions sont dévolues aux confessions (organisation) et non aux individus. Il a déclaré que c’est la CENCO qui préside la plateforme et non le Cardinal Fridolin Ambongo.
Ce dernier a représenté l'archevêque Marcel Utembi de Kisangani, en tant que Président de la CENCO pour cause d’empêchement. C’est pour cette raison que son vice-président, le Cardinal Ambongo assume la Présidence au nom de la CENCO.
L'archevêque Marcel Utembi est bloqué à Kisangani avec le confinement depuis le mois de mars 2020. « C'est dire que ce n'est pas une affaire personnelle du Cardinal Fridolin Ambongo », a-t-il déclaré. 
L’ECC assume la vice-présidence par son Président Révérend Bokundoa. En cas empêchement,c’est son Vice-président Monseigneur Nyamuke qui représente l'ECC dans la plateforme. 

Comment les candidatures ont-elles été proposées par chaque confession?

Le principe est que chaque confession recueille les candidatures à l'interne par ses organes techniques habilités pour faire la présélection à l'interne en vue d'en proposer un nom à la Plateforme des confessions religieuses. Pour l’ECC et la CENCO, ni le Cardinal Ambongo, ni le Président Bokundoa interviennent dans le choix. 
Le choix des candidats passe plutôt par les organes techniques notamment la Commission Justice et Paix. De ce fait, chaque confession était censée travailler indépendamment dans la présélection.
Pour la CENCO. Il se fait malheureusement que Cyrille Ebotoko soit le technicien en matière électorale de la Commission Justice et Paix de l’église catholique. C'est lui qui a dirigé la mission d'observation de la CENCO en 2018. A attendre la motivation de l’église catholique sur son choix, il a été son technicien le mieux formé. 

Pour l'ECC, c’est le le Professeur Eale ne vit pas en RDC donc mais qui est une figure moins connue sur la scène politique congolaise. Il est l'ambassadeur de l'ECC près les institutions religieuses au niveau international. Il travaille à la Conférence des Églises de toute l'Afrique (CETA) basée à Nairobi au Kenya. Il est par ce fait le délégué de religions près de l'union africaine.Il est médiateur et observateur électoral de renommée internationale.
« Lors de contentieux des élections de 2011, c'est lui qui a conduit la grande délégation internationale pour assurer la médiation. Et Papa feu Étienne Tshisekedi avait été heureux de leur mission. Il est membre d'honneur de la Commission Justice, Paix et Sauvegarde de la Création de l'ECC », a relevé le porte-parole de l’ECC. 

C'est cette Commission qui a traité sa candidature et l'a soumise aux organes délibérants de l'ECC. Le porte-parole de l’ECC a indiqué que la différence entre les deux Églises et les autres confessions se situe au niveau organisationnel. 

Le Président National de l'ECC ne décide pas seul. Il y a le Comité Exécutif National de l'ECC et le staff de la Présidence qui contrôlent ses décisions. Si l'ECC et la CENCO avaient l'intention d'imposer leurs candidats, elles ne les auraient pas retirés à chaque étape en vue de trouver un consensus.

Les 3 candidats éliminés ne l'ont été que parce qu'au niveau de la plénière, les chefs des confessions religieuses devraient chacun présenter un seul candidat. Malheureusement Lumu, Kadima et Mbosso n'ont pas eu des chefs à les présenter. Le porte-parole de l’ECC a souligné que les 3 candidats sont proches de l'ECC et la CENCO. 
Idriss Katenga a été proposé par Denis Kadima au nom de la Communauté islamique. Malheureusement à la plénière, ce sont les chefs des confessions religieuses et non des techniciens.  Il a été relevé que Idriss Katenga n'est plus secrétaire général de la COMICO et n'a pas qualité d'engager la COMICO. Plutôt le Cheick Abdhalah Mangala qui du reste était présent dans la salle.
En posant la question au Cheick Abdhalah Mangala s'il présentait le candidat Denis Kadima,  il a refusé d'assumer la responsabilité au nom de sa confession religieuse. Par 3 fois, le cardinal Ambongo a dû insister mais sa réponse a été négative. 

Le Cardinal Fridolin Ambongo était  le premier à demander au nom de la CENCO que le candidat de l’église catholique soit retiré aux fins de faciliter le consensus. Non pas parce qu'il ne pesait pas mais pour la simple raison que le climat devenait tendu. 

A la première sélection, c'est le candidat de la CENCO qui a eu 8/8 en termes de cotation, a soutenu le porte-parole de l’ECC. Une église qui veut imposer son candidat va-t-elle encore le retirer pour faciliter le consensus autour de 2 autres en lice ?

Malonda et Eale

Ronsard Malonda du fait de son rôle à l'actuel CENI comme Secrétaire Exécutif National et, par  souci d'aller dans le sens de la volonté  du Peuple de réformer la CENI, l’ECC et la CENCO sont restées fermes sur l'exigence d'avoir une nouvelle équipe plus crédible et indépendante. 
Pour Eale du fait d'avoir été candidat député en 2018 sur la liste du regroupement « AR ». 
« L'argument soutenu par les 6 confessions religieuses n'a pas de fondement en fait comme en droit. La loi organique parle de ceux qui ont assumé les responsabilités au sein des partis ou regroupements politiques ».
L'ECC, par souci de l'unité et la cohésion des confessions religieuses,  était prête à retirer aussi la candidature du Professeur Eale.
En ce moment, comme les 2 candidats (Malonda et Eale) ne permettent pas le consensus, les autres délégués ont retiré leur candidat. « D'où reprenons celui de la CENCO qui n'avait pas des griefs portés sur lui. Les 6 confessions religieuses ont refusé catégoriquement », note le porte-parole de l’ECC. 

Les six confessions religieuses ne voulaient rien admettre des griefs portés sur Malonda ni être prêts à retirer sa candidature. Après plus d’une heures 30 de discussion, le Président du céans, le Cardinal Ambongo, va suspendre la séance pour permettre de souffler et voir sur quelle note reprendre les discussions ultérieurement.
Au terme de la réunion, les 6 confessions religieuses se sont retirés au siège de la CIME pour aller établir leur fameux procès-verbal en concertation avec le bureau de l'Assemblée nationale. Pour l’ECC et la CENCO, les travaux devraient se poursuivre car il n'y pas eu consensus qui est le mode de décision de la plateforme sur pied de l'article 17.
Certains membres présents à la réunion ont proposé revenir sur les 6 noms, d'autres ont proposé qu’on reprendre le tout à zéro. La réunion s’est clôturée sur cette note.

« Comment allions-nous voter au moment où nous n'avions pas été tous d'accord dans l'analyse de fond des candidats ? Comment pourrions-nous soumettre Malonda au vote du moment où c'est lui le candidat qui avait des griefs plus graves que les autres ? Son rôle à la CENI comme Secrétaire Exécutif National et donc, patron de l'administration électorale ? »

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