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mercredi 15 juillet 2020

Deux femmes africaines se lancent dans la valorisation de la culture africaine dans toute sa diversité


AAC33 a lancé mercredi 15 juillet 2020 à Paris en France une initiative en faveur de la promotion de la culture africaine et de son développement en tant que secteur économique, à la fois vivier d’emploi et de croissance, et porteur de sens pour tous les pays du continent, francophones, anglophones, arabophones et lusophones. Au-delà̀ des 54 états, le projet intègre la diaspora, décrite comme le 55ème acteur du continent, d’où le nom AAC55. 


AAC55 est un projet indépendant et citoyen avec pour méthode de proposer tout d’abord une année d’échanges et de réflexion autour des enjeux et des défis du secteur culturel en Afrique. Ces travaux alimenteront la première édition du Sommet africain de la culture AAC55, prévue en décembre 2021 au Musée des Civilisations noires de Dakar au Sénégal, en partenariat avec l’UNESCO. 

À l’occasion du lancement de l’initiative, Fatimata Wane et Seynabou Dia, fondatrices du projet, recevront des artistes et acteurs culturels pour échanger sur leur vision de la culture africaine et partager leurs points de vue sur la diffusion des œuvres, l’accès du public à la culture, le statut des artistes sur le continent, la vie économique du secteur… 

« La Rdc pour moi est le pays par excellence de la création artistique dans tous les domaines notamment la musique, art visuel, cinéma… Les Congolais s’illustrent avec brio et créativité et je n’ai pour l’art congolais en général qu’une grande admiration et un profond respect. C’est d’ailleurs pour ça que j’invite à adhérer à ce projet tous les artistes congolais et les acteurs culturels dans ce sens-là », a déclaré Fatimata Wane.

Ce projet est lié à un sommet africain de la culture qui aura lieu en décembre 2021. Ce somment n’est que l’aboutissement et comprenez que « nous ne pouvons pas inviter tout le monde. Ceci dit que le travail commence dès maintenant. Notre plateforme est gratuite et dédiée à la promotion de la culture africaine quel que soit le domaine. Vous pouvez également relayer notre action. C’est en étant ensemble que nous serons très forts. Cette plateforme est à nous et c’est à nous de l’alimenter. Les internautes peuvent répondre au questionnaire qui est en ligne pour recenser leur besoin de toute la nature », a-t-elle fait remarquer.

Que gagneraient les Congolais ?

C’est un projet collectif dans l’intérêt supérieur de la culture. Il est ni personnel ni partisan. Si nous sommes ensemble, Africains de l’Ouest, du Centre, du Nord et du Sud, Franco-anglo-arabophone, nous serons indescriptibles, s’est défendue Fatimata Wane. Et d’ajouter que « c’est ma ferme conviction. Les artistes congolais comme les autres gagneraient à être dans une plateforme qui leur est dédiée où ils n’auront pas à quémander une place, une exposition, une légitimité mais une vraie place pérenne pour assurer leur promotion et in fine attendre le public. Je pense que c’est ce que tout le monde espère ».

Mais Fatimata Wane s’adresse à ce grand public pour la simple raison que ces artistes qui sont dans une société et ne viennent pas de nulle part. Ils sont souvent portés et soutenus avec ces moyens même modestes mais surtout avec le soutien de présence et d’adhésion. Grâce à l’Internet, ce grand public peut intervenir. « Que toutes les personnes de bonne volonté aillent sur nos plateformes Facebook, Instagram, Tweeter au nom de AAC55, Action Africa culture, qu’elles nous soutiennent et partagent nos contenus. Nous ne serons pas forts si le public n’est pas derrière nous. Cela ne coûte pas d’argent. Tous ceux qui ont un compte sur les réseaux sociaux peuvent le faire. Et cela sera un bénéfice pour tout le monde ».

Fatimata Wane et Seynabou Dia, fondatrices du projet ont présenté également les trois étapes du processus devant mener au Sommet africain de la Culture de 2021 : D’abord, la diffusion d’un questionnaire sur la culture africaine, destiné tant aux artistes et acteurs culturels qu’au grand public et amateurs d’art africain ; ce questionnaire est d’ores et déjà disponible en ligne : https://aac55.org/pages/etude-sur-la-culture-en-afrique-5.html
Ensuite, la mise en place de six comités scientifiques (art visuel, musique, cinéma, livre, spectacle vivant et médias) qui analyseront les réponses au questionnaire et qui en proposeront une synthèse.

Et enfin, le Sommet AAC55 de Dakar (Sénégal) en décembre 2021 qui verra l’élaboration d’une charte pour la promotion de la culture en Afrique et au profit des acteurs culturels, à destination des secteurs public et privé. Ce document s’appuiera sur les recherches déjà existantes et sera rédigé en collaboration avec des experts juridiques. AAC55 a pour ambition d’ouvrir une conversation permanente sur la culture en Afrique et ses enjeux, car celle-ci est notre bien commun. Le lancement de AAC55 sera diffusé en live via la plateforme Streamyard et retransmis en direct sur ses pages Facebook et LinkedIn.

Critères de sélections pour tous les pays africains

La sélection sera plus simple, a déclaré Fatimata Wane. Il y a des acteurs qui ont un grand nom dans leur domaine mais c’est surtout une question d’engagement. Ce projet s’appelle Action culture. « Donc, nous avons réuni des gens qui sont dans l’action et ont fait des choses sur le continent et qui ont œuvré à la promotion et au rayonnement de la culture sur le continent et en dehors de l’Afrique. Ces feront l’objet des travaux mais décidés en comité exécutif en tenant compte de la représentativité géographique, de la parité et en terme de métiers et pas seulement les chanteurs, les peintres, les artistes plasticiens… mais énormément des métiers différents en insistant sur les acteurs culturels.

L’intérêt pour les acteurs culturels est de participer à ce projet et qu’à ce stade qu’ils comprennent que c’est un projet inclusif. Son succès dépendra de la participation de tout le monde. Les acteurs culturels sont souvent aux avants postes de la culture et de l’industrie culturelle, a indiqué Fatimana Wane. Néanmoins, ils sont peu inclus dans des projets de cette investiture-là parce que les artistes sont mis en avant.

« Or, nous n’imaginerons pas par exemple qu’un artiste sans son manager, une œuvre monumentale en exposition sans le directeur de musée, un acteur sans un producteur et sans réalisateur ou même sans un directeur de casting. Enfin, tous ces métiers que composent les techniciens… celui qui tient le guichet du cinéma, tout le monde est impliqué dans ce travail de valorisation et de promotion de la culture africaine ».

« Nous devons avoir tous conscience que notre culture, c’est notre force. Finalement, c’est en valorisant notre propre culture que nous allons y arriver. J’en suis convaincue, j’en suis sûre et certaine. Alors rejoignez-nous sur AAC55 pour entamer une discussion sur la culture africaine et pour vraiment assurer la promotion de cette belle culture africaine que nous adorons tous », a conclu Fatimata Wane.


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