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samedi 12 mars 2016

Nord-Kivu : JED exige la libération d’un journaliste détenu à l’auditorat militaire de Rutshuru



Journaliste en danger (JED) dénonce vigoureusement la séquestration, depuis une semaine, d’un journaliste successivement dans les installations des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), de la police nationale congolaise à Rutshuru-centre et de l’auditorat militaire de Rutshuru, territoire situé à 70 Km de la ville de Goma, chef - lieu de la province du Nord-Kivu à l’Est de la RDC.
Selon les informations recueillies par JED, Mapendo King, correspondant de la « Voix de Rutshuru » et journaliste à l’Agence Rutshuru Presse, a été arrêté, le vendredi 4 mars 2016, à  Tongo, un groupement du territoire de Rutshuru par un groupe d’éléments des FARDC qui ont fait incursion dans sa rédaction.
Le journaliste a été conduit manu militari au camp militaire « Murindi » où il a été gardé pendant quatre jours avant son transfert, le lundi 7 mars 2016, à Rutshuru-Centre où il a passé la nuit dans les installations du bureau des renseignements militaires. Le lendemain, Mapendo King a été livré entre les mains des responsables de la police de Rutshuru-Centre avant d’être transféré le mercredi 9 mars 2016 dans la soirée au cachot de l’auditorat militaire où il est présentement détenu.
Mapendo King a été appréhendé pour avoir diffusé, le mercredi 2 mars 2016, sur les ondes de la Radio « La Voix de Rutshuru » une information concernant l’arrestation par la population du groupement de Tongo des deux rebelles du mouvement « Maï Maï » qui croupissent, selon le journaliste, dans le cachot de la police.
Contacté par JED, un journaliste local a déclaré : « Après la diffusion de cette information, le rédacteur en chef de la Voix de Rutshuru avait contacté au téléphone le commandant local de la police qui avait confirmé la détention dans leur cachot de ces deux rebelles Maï Maï appréhendés par la population. Le chef de groupement de Tongo a exigé au journaliste  Mapendo King de démentir  cette information. Ce qui n’a pas été fait.  C’est deux jours après la diffusion de cette nouvelle que notre collègue a été mis aux arrêts ».
Joint également par JED, le commandant de la police/Rutshuru communément appelé « sans effet » a dit : « Je ne connais pas la raison exacte de l’arrestation du journaliste, mais Je suis en train d’examiner ce dossier ensemble avec l’Administrateur du Territoire. Le journaliste a été arrêté à Tongo et acheminé ici chez nous (Rutshuru-centre, ndlr). Peut-être il a été arrêté suite au conflit tribal survenu à Tongo là où il y a eu des cases et maisons brûlées. Si tel est le cas son dossier sera transféré à la justice… ».   
Sans entrer dans le fond de  cette affaire, Journaliste en danger (JED) s’insurge contre cette procédure cavalière utilisée par les responsables des FARDC et de la police du territoire de Rutshuru contraignant le journaliste de ne plus exercer librement son travail pendant près plusieurs jours en toute illégalité. JED condamne  énergiquement cette entrave au travail des journalistes et exige sa libération immédiate et sans conditions.

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