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mercredi 1 juillet 2015

CONFÉRENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 1er JUILLET 2015

Félix Prosper Basse : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse,
Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire des Nations Unies. ƒ
Activités des Composantes de la MONUSCO ƒ
Activités de l’Equipe-Pays ƒ
Situation militaire Activités des Composantes de la MONUSCO
Police MONUSCO : La visite de travail de l’adjoint au Conseiller chargé des questions de police à la Division police du Département des Opérations de maintien de la paix a pris fin le 29 juin 2015. Durant son séjour qui a démarré le 22 juin dernier, monsieur Shoaib DASTGIR a pu rencontrer les autorités de la MONUSCO, de la Composante Police, des partenaires Congolais en général et en particulier de la Police Nationale Congolaise. Les travaux se sont tenus à Kinshasa, à Goma et à Béni. Il a animé une rencontre avec le personnel des Nations Unies à Goma au cours de laquelle, il a défini ce qu’est aujourd’hui le rôle d’une composante Police dans les missions de maintien de la paix, rappelé les attentes de la Division police. Il a aussi annoncé les changements prochains visant à harmoniser le travail de toutes les Composantes Police à travers le monde mais aussi des Unités de Police Constituées. Par ailleurs, la cérémonie de fin de formation de 400 policiers de la PNC du Nord-Kivu, venant des territoires de Masisi, Walikale, Rutshuru et Goma s’est tenue le 27 juin 2015, à l’esplanade de l’Administration du territoire de Rutshuru, sous la présidence du Général Awachango Vital, Commissaire provincial de la Police Nationale Congolaise (PNC), représentant le Gouverneur de la province du Nord-Kivu, empêché. A cette occasion, le Général Awachango Vital, a déclaré que la formation des 400 policiers entrait dans les projets de la Police des Nations Unies qui a pour mission, entre autres, de renforcer les capacités de la PNC. Selon lui, le choix de Rutshuru est le symbole de la restauration de l’autorité de l’Etat, de la paix retrouvée et surtout de la magnification de la police de proximité. Il a réitéré l’engagement des autorités du Nord-Kivu à soutenir les activités de la police nationale, surtout celles relatives à la formation. En outre, il a adressé ses remerciements à la MONUSCO et à sa Composante Police, pour leur soutien constant dans la remise à niveau des hommes. Il a, en outre, sollicité un accompagnement de la Police des Nations Unies pour pérenniser les acquis. Activités de l’Equipe-pays HCR : Afflux des réfugiés burundais dans la région des Grands Lacs : Sur les 131.980 réfugiés enregistrés dans la région des Grands Lacs, à savoir le Rwanda (45.740), la Tanzanie (66.612), l’Uganda (9.038) et la République démocratique du Congo, quelque 10.590 ont trouvé refuge en RDC, plus précisément à l’est du pays, dans le Sud-Kivu. Dans ce nombre au Sud Kivu, 10.425 ont été enregistrés avec le système biométrique. Les opérations de transfert de ces réfugiés des centres de transit vers le site de Lusenda (Sud-Kivu) sont en cours. A la date du 30 juin, 5.000 réfugiés ont été transférés sur le site de Lusenda où une assistance multisectorielle est fournie par le HCR et ses partenaires opérationnels et de mise en œuvre. A ce nombre s’ajoutent 9.000 autres Burundais qui étaient présents dans le Sud Kivu avant le début de la crise début avril 2015. Il est à rappeler que c’est à Lusenda que le Représentant régional du HCR, Stefano Severe, a assisté aux activités commémoratives de la journée mondiale du réfugié du 20 juin 2015.
HCR : Regain d’engouement des réfugiés centrafricains du territoire de Bossobolo pour le transfert au camp de Bili, Province de l’Equateur Ils sont de plus en plus nombreux, les réfugiés du territoire de Bosobolo, Province de l’Equateur, favorables au transfert des sites spontanés vers le camp de Bili ces derniers temps, en particulier ceux du secteur Dula qui abrite environ une dizaine de sites. Le 27 juin 2015, 323 personnes parmi lesquelles 175 enfants, 70 femmes et 78 hommes ont été transférés de Dula au camp de Bili, alors que le convoi précédent, le 18 juin 2015, n’avait ramené que 72 réfugiés au camp. La plupart de ces réfugiés qui optent aujourd’hui pour la relocalisation sont ceux qui étaient réticents depuis l’ouverture du camp de Bili le 12 mars 2015. Plusieurs raisons ont motivé cette volonté de relocalisation dont le débordement de la rivière Ubangui. Beaucoup d’entre eux étant des riverains pêcheurs, ils avaient jugé bon de vivre à proximité de la rivière et souvent sur les bancs de sable, pour exercer leur activité quotidienne (la pêche), considérée comme l’unique source de revenus. Avec la montée des eaux, ils ne peuvent plus pêcher les poissons comme par le passé, pour leur survie.
Ces réfugiés sont originaires, entre autre des préfectures de Basse Kotto et de Waka ainsi que des sous-préfectures de Kouango et Bambari (en RCA), fuyant les violences sans précédent dans leur pays. Au 31 mai 2015, le nombre de réfugiés centrafricains en RDC se chiffre à 98 281 personnes qui vivent principalement dans les camps de Mole, Boyabu, d’Inke, Bili dans la province de l’Equateur et d’Ango dans la province Orientale. Enregistrement biométrique des réfugiés rwandais : Après le Katanga où 2.744 personnes ont été enregistrées, les opérations d’enregistrement biométrique des 245.000 réfugiés rwandais pré-enregistrés entre novembre 2013 et janvier 2014 par la Commission nationale des réfugiés (CNR), avec l’appui technique et financier du HCR, se poursuivent dans les provinces du Sud et du Nord-Kivu et à Mbandaka. Lancé depuis le 11 avril dernier par le Vice-Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, l’exercice d’enregistrement biométrique a été retardé dans le Sud et le Nord-Kivu en raison des opérations militaires des FRDC contre les forces négatives. Aujourd’hui, cet exercice, se heurte à la réticence des réfugiés à se faire enregistrer dans les centres conçus à cet effet. A la date du 28 juin 2015, la CNR, appuyée par le HCR, a enregistré, par le biais de la méthode biométrique, 11.229 réfugiés rwandais vivant au Nord Kivu et au Sud-Kivu Le HCR et la CNR utilisent différents canaux de sensibilisation avant et pendant l’opération d’enregistrement des réfugiés pour transmettre le message selon lequel seuls les civils rwandais ayant quitté le Rwanda entre 1994 et 1998 pour motif de conflit armé, sont concernés par l’opération d’enregistrement. L’opération d’enregistrement actuelle n’est nullement liée au rapatriement qui garde son caractère librement consenti. Elle n’est pas non plus liée au programme de démobilisation (DDDR) des combattants FDLR, qui est piloté par la MONUSCO. Les réfugiés déjà enregistrés ont reçu une attestation de réfugié (avec les sigles de la CNR et du HCR) soigneusement préparé, qui sert de document de protection juridique après la phase d’enregistrement. L’attestation qui est remise aux familles enregistrées est destinée principalement à leur protection et non à une quelconque assistance matérielle.
Situation militaire (Par le Commandant Jean-Marie Joseph Goncalves, Porte-parole militaire a.i)
Aucun incident majeur susceptible de perturber l’environnement sécuritaire dans les provinces situées dans la partie occidentale de la République Démocratique du Congo, y compris Kinshasa, n’a été rapporté durant la semaine écoulée. En Province Orientale, les troupes des Forces onusienne et congolaise engagées dans les opérations conjointes dénommées « Rudia II » (Retour II), « Chuma Ngumi » (Poing d’acier) et « Bienvenue à la Paix » continuent d’exercer la pression militaire sur les rebelles réfractaires de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) et les éléments d’autres groupes armés impliqués dans les activités de braconnage dans le parc de la Garamba, dans le but de mettre un terme à leurs exactions contre les populations civiles et les Forces de Défense et de Sécurité congolaises dans cette partie du pays. Le 23 juin 2015, des biens de valeur appartenant à un motocycliste et à un membre d’une Organisation Non Gouvernementale (ONG) locale, en déplacement sur l’axe Bangadi-Dungu, ont été pillés par un groupe composé de dix éléments de la LRA, au cours d’embuscades tendues dans les régions situées respectivement entre Kapili-Ngilima et Kiliwa-Nambili. Des patrouilles robustes conjointes MONUSCO-FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo) de domination de terrain, ont été promptement projetées sur les lieux de l’incident, dans le but de contrer l’attaque des assaillants, de secourir les victimes et de sécuriser le secteur. Des soins de première urgence ont également été administrés à l’agent de l’ONG, blessé au cours de cette attaque, par des unités médicales du bataillon Marocain de la Force de la MONUSCO déployées sur le terrain. Ce dernier a été évacué vers l’hôpital régional de Dungu, pour une prise en charge médicale adéquate. Le 24 juin 2015, un braconnier impliqué le 17 juin 2015 dans le meurtre de deux militaires des FARDC et d’un garde forestier du parc national de la Garamba, a été arrêté par des troupes de l’armée congolaise, au cours d’une patrouille de domination de terrain menée dans la région située à environ 20 kilomètres de la frontière avec le Soudan du Sud. En Ituri, les troupes de l’armée congolaise, soutenues par les Casques bleus de la Force de la MONUSCO, poursuivent sans relâche leurs opérations dans les localités situées au Sud du territoire d’Irumu, dans le but d’y neutraliser les éléments réfractaires du Front de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI) en débandade, auteurs de nouvelles exactions contre les populations civiles. En effet, quatre maisons situées dans le camp des déplacés de Gety-Etat, ont été pillées le 22 juin 2015 par des éléments supposés appartenir au FRPI.
Des patrouilles vigoureuses de domination de terrain de la Force de la MONUSCO, ont été immédiatement déployées dans la région concernée, dans le but de contrer l’attaque des assaillants et de sécuriser les personnes ainsi que leurs biens. Les opérations menées par les troupes des FARDC, avec le soutien de la Force de la MONUSCO, contre les factions dissidentes du FRPI au Sud du territoire d’Irumu, poussent des miliciens de ce groupe armé à faire reddition auprès des Forces onusienne et congolaise déployées dans cette contrée. Deux miliciens, dont un ‘’Capitaine’’, du FRPI ont ainsi fait reddition le 23 juin 2015 auprès des troupes onusienne, congolaise, et des représentants de la Section de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR) de la MONUSCO, basées à Gety et à Aveba. A ce jour, le bilan des opérations contre les éléments du FRPI fait état de trente-cinq miliciens tués, cinquante-six blessés et trente-sept redditions. Selon des rapports concordants, vingt-neuf miliciens du FRPI blessés, sont également admis aux hôpitaux de niveau 1 et 2 de la MONUSCO, où des soins appropriés leur sont administrés. Huit armes AK-47, deux radios ‘’talkie-walkie’’ et plusieurs munitions, ont également été récupérées par les Forces coalisées MONUSCO-FARDC, au cours de ces opérations. Par ailleurs, dans le territoire d’Aru, le 24 juin 2015, neuf individus ont été blessés et deux cents douze maisons incendiées dans la localité d’Ondolea, située à 15 kilomètres au Nord d’Aru, au cours d’affrontements liés aux conflits fonciers entre les communautés Yaba II et Odrenyiri. Des déplacements des plusieurs familles ont également été observés au cours de ces incidents. Les autorités locales recherchent des solutions idoines visant à résoudre définitivement ces conflits fonciers, et à mettre un terme à cette menace sécuritaire dans la région. Au Nord-Kivu, le climat sécuritaire a été marqué dans le territoire de Beni, par l’attaque lancée par des éléments de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF) contre les positions de l’armée congolaise, et l’activisme d’autres groupes armés dans les différents territoires de la province. Dans le territoire de Beni, les rapports concordants ont fait état d’une attaque bien planifiée, lancée le 26 juin 2015 par des éléments résiduels de l’ADF contre les positions des FARDC situées dans le voisinage de la localité de Mayimoya, à 10 kilomètres au Sud d’Eringeti ; au cours de laquelle environ sept rebelles de l’ADF, deux soldats des FARDC et deux civils ont été tués. Trois militaires des FARDC et trois civils ont également été blessés au cours de cet incident. Neuf autres individus ont été kidnappés par les rebelles de l’ADF, dont deux qui sont parvenus à s’échapper plus tard des mains de leurs ravisseurs.

Onze personnes sont toujours portées disparues à ce jour. Cette attaque contre les positions des FARDC par des membres de l’ADF, a été lancée simultanément avec des pillages à l’hôpital de Mayimoya et des destructions méchantes de plusieurs maisons dans la même région. Des déplacements significatifs des populations civiles, ont également été rapportés au cours de cet incident, par différentes sources. Selon des sources militaires des FARDC, des troupes d’intervention rapide de l’armée congolaise ont rapidement été redéployées dans la région concernée, dans le but de contrer cette attaque et de sécuriser les personnes ainsi que leurs biens. Des exactions contre les populations civiles ont également été rapportées dans les localités situées au Sud du territoire de Butembo. Le 23 juin 2015, trois civils ont été pillés et blessés, au cours d’attaque initiée par des éléments lourdement armés du groupe Mayi-Mayi dénommé Union des Patriotes Congolais pour la Paix (UPCP), aux ordres du ‘’Colonel’’ Tumba, au village Libeta, situé à 80 kilomètres au sud-ouest de Butembo. Environ trente éléments du groupe Mayi-Mayi Cheka-Nduma Défense du Congo (NDC), ont également pillé pendant la même période, plusieurs villages appartenant à la localité de Kembe, située à 5 kilomètres à l’Ouest de Bunyampuli, provoquant le déplacement des populations civiles de la zone, vers le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO, située dans la région de Bunyampuli, pour leur sécurisation. Les assaillants ont été mis en déroute par des patrouilles vigoureuses de domination de terrain de la Force de la MONUSCO, mais ont cependant pillé pendant leur retraite, des denrées alimentaires transportées par deux camions du Programme Alimentaire Mondial (PAM). Dans le territoire de Rutshuru, des activités liées au banditisme et aux violations des Droits de l’Homme, perpétrées par des rebelles réfractaires des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), ont également été rapportées pendant la période sous examen. Une fille mineure a ainsi été violée par des présumés éléments des FDLR sur l’axe Bwalanda-Mutanda, à 24 kilomètres au Nord-est de Nyanzale. Des troupes des FARDC engagées dans l’opération dénommée « Sukola 2 » (Nettoyage 2) poursuivent dans ce contexte leurs offensives visant à neutraliser dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu, les éléments réfractaires des FDLR. Au chapitre des redditions dans la province, du 17 juin 2015 à ce jour, treize éléments en provenance des groupes armés, se sont rendus aux troupes de la Force onusienne déployées dans la province. Il s’agit de : deux du groupe Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki, un du groupe Mayi-Mayi Kifuafua, quatre du groupe Mayi-Mayi Cheka-Nduma Défense du Congo (NDC), un des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un du M23, trois de divers groupes Mayi-Mayi et un du groupe Mayi-Mayi Yakutumba. Au Sud-Kivu, en dépit des attaques initiées sans succès contre les troupes de l’armée nationale et celles de la Force de la MONUSCO par des éléments appartenant aux différents groupes armés actifs dans les territoires de cette province, l’environnement sécuritaire est demeuré sous le contrôle des Forces onusienne et congolaise pendant la période sous examen. Dans la nuit du 23 juin 2015, environ trois éléments appartenant à un groupe armé non identifié, ont attaqué un véhicule de la compagnie Uruguayenne de génie de la Force de la MONUSCO, ayant à bord cinq Casques bleus, sur la route menant vers le parc national, dans la région de Bunyakiri, endommageant le véhicule. Tous les soldats de la paix sont sortis indemnes de cette attaque, et le véhicule a été récupéré et emmené à la base de la compagnie. Au Katanga, des tensions interethniques entre les communautés Luba et pygmées ont été rapportées dans les localités de Malemba et Mwaluka, situées respectivement à 31 et 37 kilomètres au Sud de Nyunzu, et ce, suite aux abus commis par des miliciens pygmées contre les ressortissants Luba. Toutefois, le 24 juin 2015, environ soixante-cinq éléments Mayi-Mayi pygmées, aux ordres du chef rebelle dénommé ‘’Sac-Vide’’, se sont rendus aux troupes des FARDC déployées dans la localité de Mukebo, située à 160 kilomètres au Nord-est de Manono. Des troupes du 9ème bataillon Béninois de la Force de la MONUSCO basées à Manono, ont fait mouvement vers la localité de Kyambi, située à 90 kilomètres au Nord-est de Manono, dans le but de soutenir ce processus de reddition volontaire des miliciens du groupe Mayi-Mayi pygmées, et de sécuriser la région. L’environnement sécuritaire dans le Secteur 2 a été jugé calme au cours de la semaine écoulée. Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 1.286 patrouilles armées, dont 376 nocturnes, et fourni 60 escortes pendant la période sous examen.

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