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mardi 30 décembre 2014

La situation sanitaire s’améliore sur le site de déplacés de Bulengo mais les conditions de vie restent inacceptables

Kinshasa  - Ce 29 décembre 2014, Médecins Sans Frontières (MSF) mettra fin à deux ans de présence médicale au sein du site de déplacés de Bulengo, à quelques kilomètres de Goma. Cette décision intervient alors que la phase d’urgence aiguë est révolue et que les conditions sanitaires se sont améliorées dans le site. Mais au-delà des besoins médicaux, les populations qui se sont réfugiées à Bulengo et dans les autres camps autour de Goma restent extrêmement vulnérables et les besoins d’assistance sont toujours immenses.
L’intervention de Bulengo  a débuté dans un contexte d’urgence grave, suite aux affrontements dans différentes parties du Nord-Kivu, principalement dans le Masisi et le Rutshuru. En deux ans de présence à Bulengo, l’équipe MSF aura pris en charge  plus de 64.000 patients, principalement pour des infections respiratoires, du paludisme et des maladies diarrhéiques,  480 enfants ont également été pris en charge à travers le programme Nutrition.
Le centre de santé de l’organisation a pris en charge plus de 230 patients victimes de violences sexuelles, et plus de 2.800  accouchements ont également été effectués dont 495 césariens. En octobre dernier, MSF a également mené une vaccination de masse dans le camp pour 3 300 enfants âgés de 0 à 15 ans afin de lutter contre une épidémie de rougeole.
Aujourd’hui, les récentes évaluations montrent que l’état de santé de la population vivant sur le site de Bulengo est relativement acceptable, et ne correspond plus à une urgence médicale. « Nous sommes une organisation médicale humanitaire d’urgence, et maintenant que la situation sanitaire est stabilisée à Bulengo, il est grandement temps que d’autres acteurs prennent le relais, pour que MSF puisse se concentrer sur des zones où notre présence reste fondamentale », explique Bérangère Adamantidis Coordinatrice MSF- Goma
Les conditions de vie pour les habitants de Bulengo sont encore bien en-deçà du minimum pour leur garantir une vie digne. « Aujourd’hui encore, ces personnes doivent se battre pour leur survie. Un certain nombre d’entre elles travaillent dans les champs pour un salaire de misère. Certaines femmes sont mêmes obligées de se prostituer, et d’autres revendent du bois de chauffe ramassé aux alentours du site où elles sont souvent victimes de violences sexuelles. Ce que vivent ces populations est humainement inacceptable et il est urgent de les aider à rebâtir leur vie», s’indigne Bérangère Adamantidis Coordinatrice MSF- Goma
MSF fera une passation de ses activités médicales à IMC, qui reprendra la totalité des activités de MSF sur le site de Bulengo, excepté la nutrition qui elle sera assurée par la 8ème CEPAC. Mais en ce qui concerne les besoins non-médicaux, l’organisation insiste pour que les autorités et d’autres acteurs se mobilisent afin de garantir une assistance adéquate à ces déplacés pour qui les conditions du retour ne sont pas encore réunies.


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