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vendredi 19 décembre 2014

La nature mobile des insécurités appelle à une réponse régionale intégrée au Sahara-Sahel

L'OCDE publie un Atlas du Sahara-Sahel : Géographie, économie et insécurité
Bruxelles, Royaume de Belgique, 19 décembre 2014/African Press Organization (APO) -L’appellation Sahel renvoie à un espace fluide défiant les descriptions géographiques classiques. Il est caractérisé par une circulation des hommes et des biens et ses dernières années par des vagues d’instabilités et de violences. Comprendre ces mobilités et les activités transfrontalières est vital pour les efforts en faveur de la stabilisation et du développement de la région.
Le nouvel Atlas produit par le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest / OCDE propose une lecture différente du Sahara-Sahel insistant sur une analyse de ses flux transnationaux et régionaux. L’Atlas du Sahara-Sahel : Géographie, économie et insécurité au travers de ses 150 cartes décrypte la complexité des mouvements des biens et des hommes. Il s’attarde sur les migrations, les réseaux et attaques terroristes, les trafics ainsi que les initiatives régionales et internationales de stabilisation.
“Nous souhaitons souligner que le Sahara-Sahel n’est ni vide ni sans espoir” déclare François Xavier de Donnea, Président du Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest au cours du lancement de l’Atlas à Bruxelles. « La région est traversée de routes avec des populations majoritairement urbaines installées suivant les pôles d’échanges et les corridors. Des incitations commerciales et des politiques adaptées et coordonnées peuvent relancer le Sahara-Sahel ».
Les 17.000 kms de frontières du Sahara-Sahel ont plus favorisé le développement d’activités qu’ils ne l’ont entravé. Le trafic d’essence et de biens alimentaires profitent des disparités nationales en termes de taux de change, taxes et subventions. Le trafic de cigarettes de drogues et d’armes est étendu et régional.
L’Atlas aborde la stratégie des groupes terroristes qui cherchent davantage à contrôler les frontières et les routes qu’une portion de territoire national. De nombreux groupes se sont greffés sur des réseaux sociaux historiques leur permettant l’action à distance. Ainsi, des chefs d’AQMI opèrent en s’appuyant sur l’extrême mobilité des tribus touareg et arabes de la région.
Les pays sahéliens structurellement fragiles font face à des difficultés pour contrôler leurs vastes territoires et empêcher le développement d’éléments criminels. Ces efforts sont soutenus par de nombreuses initiatives régionales et internationales. Une paix durable doit également reposer sur une coopération entre les deux rives du Sahara, et donc entre l’Afrique du Nord, de l’Ouest et du Centre.
“Le Sahara-Sahel reste une priorité pour les africains, les européens et les partenaires internationaux” rappelle le représentant spécial de l’Union européenne pour la région du Sahel, Michel Reveyrand de Menthon. « L’Atlas éclaire le long et complexe processus de résolution des crispations de la région ».
“La coordination des acteurs régionaux et internationaux intervenant au Sahel est clé pour le succès des différentes initiatives en faveur de la région » souligne l’Envoyée spéciale des Nations unies pour le Sahel, Hiroute Guebre Sellassie. « La multitude d’acteurs et d’interventions ne constitue pas un obstacle mais une opportunité, à la condition que cet élan de générosité soit coordonné afin de répondre aux besoins identifiés par les États et les populations de la région ».
Le Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest
Le CSAO est la seule plateforme internationale exclusivement dédiée aux enjeux régionaux en Afrique de l’Ouest, dont la mission est de renforcer l’efficacité des politiques régionales et de l’appui des partenaires. Nos fonctions incluent la facilitation du dialogue, le partage d’information et le consensus ; la production d’analyses factuelles, indépendantes et prospectives ; et la proposition d’orientations et outils de politiques. Nos membres incluent trois organisations ouest-africaines (CEDEAO, UEMOA, CILSS) et sept pays membres de l’OCDE (Autriche, Belgique, États-Unis, France, Luxembourg, Pays-Bas et Suisse). 
Le Sahara-Sahel
Le travail de l’Atlas concerne 8 pays du Sahara-Sahel à savoir : l’Algérie, la Libye, le Mali, le Maroc, la Mauritanie, le Niger, le Tchad et la Tunisie.


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