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mercredi 28 mars 2012

Modernisation de la voirie urbaine, la modernité de la révolution accouche des tracasseries policières


Les agents de la Police de circulation routière, les agents de l’administration des transports et les agents connus sous le code « Bureau 2 » font la loi sur les principales artères de la ville de Kinshasa ces dernières semaines. Les conducteurs vivent un calvaire de la part de ces agents sans que les autorités compétentes n’agissent pour les « punir ». Il faut que les autorités prennent des mesures pour neutraliser les agents véreux de ces services pour ne pas entrainer le régime Kabila dans la tombe du fait de la corruption généralisée.
Un Policier saute sur un taxi comme dans un film
Un chauffeur de taxi s’engage le 23 mars 2012 sur le Boulevard du 30 Juin dans la Commune de la Gombe pour la Place Victoire. Chemin faisant, trois personnes font l’auto stop. Il a pensé qu’elles étaient des clients. Elles embarquent dans le taxi et procèdent à la saisie de documents de bord et de son permis de conduire.
L’ordre lui est intimé au taximan de diriger son véhicule vers la Division urbaine de Transports. Alerté, le propriétaire du véhicule arrive en trombe sur l’avenue Colonel Ebeya dans la commune de la Gombe, à côté de l’Hôtel du gouvernement provincial. Il tente de s’enquérir de la situation. Un agent lui brandit « l’infraction » mais ajoute qu’il devrait payer une amende de 80.000 Fc et de 20.000 Fc de fourrière. Le propriétaire du véhicule s’enflamme dans le bureau. Mais va l’argent perçu ? Les chaises sur lesquelles sont assis les agents et leurs « visiteurs » sont en piteux état. Un visiteur a failli se blesser en poussant la chaise pleine de pointes.
Après une chaude discussion, il consent de payer le montant à la seule condition que l’agent de l’Etat lui donne la quittance pour payer à la banque. Cet agent ajoute que le montant est négociable à la seule condition que l’argent lui soit versé. Face au refus de son interlocuteur, il double le montant en voulant établir la quittance, sous l’effet de la colère. Le chauffeur supplie cet agent de ne pas établir la quittance. Tout de même, le véhicule passe la nuit dans cet enclos. Il est récupéré le lendemain moyennant 60 dollars américains.
Un autre chauffeur de taxi-bus faisant la ligne Selembao - Grand Marché est confronté à une sorte « d’opération commando » le 16 mars 2012, en début d’après-midi, à la Place Moulaërt dans la commune de Bandalungwa. Cinq agents de la police de circulation routière font irruption dans son bus pour la simple raison qu’il n’avait pas mis la ceinture de sécurité. Dieu seul sait comment il a pu s’en sortir après cette opération « commando ».
Ce bus réquisitionné pour motif que le chauffeur n'a mis la ceinture de sécurité

Un chauffeur de taxi est interpellé le 17 mars sur le Boulevard du 30 Juin par des agents connus sous le code « Bureau 2 ». Il est conduit au quartier général de la Police de circulation routière dans la concession des Lignes aériennes congolaises. Pour s’en tirer de leurs griffes, il a payé une somme de 40.000 Fc sans contre partie. Les conducteurs et les chauffeurs de taxi commencent à éviter le Boulevard du 30 Juin qui devient trop risqué pour eux.
Mardi 20 mars 2012, un conducteur s’approvisionne dans une station d’essence à la Place Victoire pour se voir séquestrer par un agent « Bureau 2 ». Une altercation s’engage en les deux personnes dans la voiture. Le pompiste assiste d’abord impuissant à la discussion avant de s’enquérir de la situation. La tension est vite montée d’un cran entre cet agent « Bureau 2 » et les agents de cette station service qui ont eu à dénoncer la violation de leur concession. Les passants se sont mêlés à cette affaire tout en dénonçant ce comportement incivique. L’agent indésirable sortira de la voiture sous les hués de la population avant de disparaitre rapidement du lieu.
Un membre qui gouvernement provincial de la Ville de Kinshasa déclarait dans une chaine de radio que ceux qui ont des cas qu’ils les présentent devant les autorités compétentes. Un cas est vite arrivé et il est contacté pour l’arrestation par des agents de « Bureau 2 » d’un véhicule à la Place Victoire. Le véhicule est acheminé à la fourrière de Pont Kasa-Vubu. Réponse de ce membre du gouvernement provincial, « ce cas ne relève pas de mes compétences ». 
Abus non sanctionné
Le montant proposé dans le bureau de ce service était de 25.000 Fc. Le propriétaire du véhicule ayant refusé de payer entre leurs mains d’une femme qui se trouvait dans un bureau de fortune, souhaita qu’on lui établisse une quittance. Cet agent s’est évertué à multiplier la somme par deux afin de le dissuader d’aller à la banque. Les endroits les plus dangereux pour les conducteurs demeurent en ce moment le Boulevard du 30 Juin, la place Delvaux et bien d’autres endroits.
Le manque d’attention des autorités urbaines et nationales risquent de pousser les conducteurs et les transporteurs en commun de s’adresser à Monusco. Si la Monusco publie un rapport sur les tracasseries routières dans lesquelles s’empêtrent des agents de l’Etat sur les principales artères de la ville de Kinshasa et le reste du pays, les autorités congolaises réagiront pour apporter des solutions. C’est la seule voix qu’elles entendent en l’absence de celles des sans voix, ont déclaré certains d’entre eux qui vivent cette situation au quotidien. La ville Kinshasa semble abandonnée aux différents services de l’Etat qui se livrent à la razzia. 

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