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samedi 14 septembre 2024

Des jeunes entrepreneurs congolais font face au poids de la fiscalité

Une jeune entrepreneur a présenté le 28 août 2024 à la Première ministre trois défis majeurs auxquels les jeunes entrepreneurs sont confrontés notamment l’accès difficile aux marchés publics, la pression fiscale excessive et le manque de financement de qualité. Christopher Junior Mukoka y a pris part en tant que vice-président de la Commission nationale jeunes entrepreneurs de la Fédération des entreprises du Congo. C’était au cours d’une table ronde inclusive organisée par le ministère de la Jeunesse pour permettre aux jeunes de différents horizons d’échanger avec le gouvernement sur la paix et le développement.

En présence de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka, des parlementaires, de la ministre de la Jeunesse, des membre du gouvernement, de la directrice adjointe du cabinet du chef de l'État, Christopher Junior Mukoka, un opérateur économique, a dénoncé le poids de la fiscalité dont les opérateurs économiques congolais sont victimes.

Christopher Junior Mukoka exerce depuis 2016 des activités diversifiées dans le conseil, la restauration et l'agriculture. Il est également vice-président de la Commission nationale sur l'entrepreneuriat de l'Afrique. « Je suis employeur aujourd'hui. Je dirige une équipe d'une vingtaine de collaborateurs parmi lesquels des pères et des mères de famille que je paye tous les mois. Mon entreprise est légalisée et je suis en paix avec l'administration fiscale même si chaque année je fais face à des redressements fiscaux douloureux, vraiment douloureux. Malgré les défis de notre climat des affaires. Je reste un patriote et optimiste convaincu sur l'avenir radieux de la République Démocratique du Congo ».

A ce titre, il a écrit deux ouvrages sur les affaires en République Démocratique du Congo dont le dernier est « Investir en RDC ». « En tant que jeunes entrepreneurs, nous faisons face à plusieurs problèmes. Permettez-moi de vous en présenter deux rapidement. Le premier défi est la difficulté d’accéder aux marché publics, qu'il s'agisse des entreprises publiques, des administrations, des entités territoriales décentralisées. C'est difficile. Je ne parle pas forcément de grands marchés de plusieurs millions de dollars américains, souvent publiés mais dont les exigences excluent naturellement les jeunes petites et moyennes entreprises (PME) ».

Christopher Junior Mukoka a fait surtout allusion aux petits marchés de 10.000, 50.000, 100.000 dollars américains... qui pour les jeunes entrepreneurs représentent d'énormes opportunités. « Nous avons du mal à accéder à la formation sur ces opportunités. Il me semble qu’il n'y a pas toujours la transparence nécessaire dans l'attribution de ces marchés. Notre proposition se résume de la manière suivante, d’accélérer la numérisation des entités publiques. Concrètement, cela signifie que chaque entité dispose d'un site internet fonctionnel. Que ces sites publient systématiquement les appels d'offres. Même si c'est pour commander du café, qu'on écrive ces offres sur le site. Que les processus de passation des marchés se fassent dans la transparence afin de nous permettre de mieux comprendre les exigences des opportunités et de nous adapter. Le second problème est la pression fiscale ».

Il a plutôt mentionné des redressements douloureux. « Je ne dis pas que l'administration fiscale a tort. Je dis juste que ces pressions fiscales sont décourageantes et effraient ceux qui hésitent encore à formaliser leurs activités. Notre proposition est d’accélérer l'opérationnalisation des mesures d'application du start-up act afin que les entreprises éligibles puissent bénéficier des exonérations prévues par la loi ».

Il a voulu rapidement introduire le problème d'accès aux financements. La réalité est que là où les grandes entreprises empruntent à 8 ou 10 %, les PME comme les siennes ont des coûts d'emprunt qui atteignent parfois les 80 %. Dès qu’elles dépassent 25.000 dollars américains à peu près de chiffres d'affaires par an, leurs responsables ressentent directement des effets de ce déséquilibre. « Moi je les appelle la vallée de la mort ». 

Lorsque les jeunes entrepreneurs atteignent entre 100.000 et 400.000 dollars américains de chiffre d'affaires, c'est plus dur que lorsqu'ils font 10.000 ou 15.000 dollars américains. « Nous avons des propositions très concrètes par rapport à ces pressions fiscales. Madame la Première ministre, avec votre soutien nous pouvons arrêter de seulement survivre pour commencer à prospérer et créer des millions d'emplois tout de suite. Avant d'être l'avenir du pays, la jeunesse est d'abord le présent ».

Christopher Junior Mukoka dirige sa société qui s’appelle Betu Group, depuis 2016. Il accompagne chaque année des centaines d'investisseurs et entrepreneurs dans leurs projets en République Démocratique du Congo. Pour les investisseurs, ils prospectent des opportunités d'investissement dans des PME à fort potentiel. Sa structure dispose d’une base de plus 500 PME situées dans les grandes villes de la République Démocratique du Congo.

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