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jeudi 21 septembre 2023

Ativio, un film fiction projeté à l’intention des élèves de l’Académie des Beaux-Arts bien perçu au Centre Wallonie Bruxelles

L’eau a-t-elle un pouvoir maléfique et pourtant l’eau c’est la vie dit-on. C’est une réalisatrice française qui a mis l’eau en avant dans son film tourné dans un village du sud du Togo. Ativio, un film fiction de 27 minutes, a été projeté le 21 septembre 2023 au Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa. C’était à l’intention des élèves de la 6ème année de l’Académie des Beaux-Arts. Film projeté en marge du Festival du film féminin qui se tient à Kinshasa du 17 au 22 septembre 2023. Juliette Boucheny a été satisfaite de la réaction des élèves de Kinshasa qui ont suivi son film.


Juliette Boucheny, la réalisatrice du film Ativio

« Mon film s’appelle Ativio qui signifie les morceaux de bois en Ewe, une dialecte du sud du Togo. Je suis à Kinshasa dans le cadre du Festival du film au féminin qui se déroule à Kinshasa dans lequel mon film est en compétition. Ce qui m’a inspiré à réaliser ce film est en fait le travail que j'ai fait avec une famille d'accueil il y a dix ans dans un village du Togo où je travaillais avec des enfants qui avaient besoin du soutien scolaire pour préparer la rentrée scolaire ».

Juliette Boucheny a été très admirative des valeurs spirituelles et de la bienveillance que les habitants avec lesquelles elle a travaillé au Togo. La bienveillance envers la nature et la détermination des enfants pour réaliser leur rêve ont été d’une inspiration face à ses dix ans qu’elle a passés au Togo. Plus tard, il y a l’idée du film qui est venue. C’est la vraie histoire d’un petit garçon qui rêvait de faire du piano. Il s’est construit du piano avec un morceau de bois. Le petit garçon pratiquait du piano en fredonnant une mélodie pour être prêt le jour où il aura accès à un vrai instrument du genre. « C’est une inspiration qui est venue de ce petit garçon. Du coup, ce sont des enfants qui jouent dans le film. Chacun interprète son propre rôle ».

« Ça fait dix ans que je connais le Togo. J’y passe deux mois par an sur place avec ma famille au village. Mes familles d’accueil sont comme ma propre famille. Je suis très proche d’elles. C’est l’organisation du Festival du film féminin de Kinshasa qui a dicté que ce film soit projeté au Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa à l’intention des élèves de la 6ème année de l’Académie des Beaux-Arts. C’était un plaisir pour moi d’avoir pu échanger avec tous les élèves de l’Académie des Beaux-Arts. C’était hyper intéressant pour moi d’avoir de retour des jeunes qui ont plein de rêves et qui travaillent dans l’artistique. C’est en lien avec le film et de voir comment ils reçoivent ce film. Du coup, ils ne sont pas Togolais mais comment le film est perçu dans d’autres pays. C’est super intéressant pour moi ».

Juliette Boucheny a senti une bonne réaction de la part des élèves de l’Académie des Beaux-Arts. La projection de ce film a fait débat. « C’était par exemple sur la divinité de l’eau. Comment elle est perçue au Togo et comment elle est perçue en République Démocratique du Congo. Ils m’ont dit que c’était plutôt une puissance maléfique qui était assez négative alors que dans mon film c’est plutôt positif », a déclaré Boucheny avec sourire.

Elle s’est référée à l’eau de manière positive parce que c’est ce qu’on lui a expliqué sur place dans ce village du Togo. Surtout, la manière dont cette Déesse était perçue. Donc, elle a voulu que le contenu soit très authentique et que ça reste dans la réalité togolaise. « Nous avons discuté autour de ce film et c’était très intéressant de voir les différences mais le film est bien reçu ».

C’est la première fois que Juliette est à Kinshasa et également c’est la première projection de son film à l’intention des élèves de l’Académie des Beaux-Arts en RDC.  Ce film voyage à l’international dans différents festivals. « J’ai reçu un prix au Festival de Drama en Grèce la semaine dernière avec la mention spéciale du jury ». Au mois de novembre 2023, il va être au festival international pour enfants de Chicago aux États-Unis. C’est le premier festival mondial pour enfants.

« J’aimerai que le film voyage. Pour moi, c’est un film universel qui parle vraiment de l’espoir d’un enfant et de sa détermination à réaliser ses rêves même quand il n’a rien et qu’autour de lui qu’on lui dise qu’il n’y arrivera pas forcément. Pour moi, cette histoire peut voyager dans le monde entier parce que de n’importe où il faut qu’on n’y croit malgré toutes les différences culturelles, avoir foi en son désir profond et la réalisation de ses rêves, c’est important ».

Son bref séjour à Kinshasa en République Démocratique du Congo lui donne l’envie de réaliser un jour un film mais ça fait trop peu de temps qu’elle est à Kinshasa. « Mais on m’a raconté des choses qui sont intéressantes. Pour l’instant, j’aime bien observer et écouter des gens, peut-être qu’un jour il y aura une histoire qui viendra. C’est inspirant mais je n’ai pas encore. A ceux qui s’intéresse au cinéma, je leur dis d’être un peu plus créatif, d’observer beaucoup et d’aller dans des histoires authentiques et uniques »

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