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mardi 20 décembre 2022

L’Ambassade du Zimbabwe met sur la place publique une demande d’extradition secrète contre le général John Numbi

« La RDC à travers son ministère des Affaires étrangères a adressé une demande d’extradition du général John Numbi par voie diplomatique. Une demande secrète qui se retrouve sur la place publique. D’où est partie la fuite de cette information qui n’était connue qu’entre les deux pays, la RDC et le Zimbabwe d’autant plus que l’information a été gardée jalousement du côté de la RDC pour ne pas alerter le général fugitif. C’est depuis 2021 que cette demande a été adressée au Zimbabwe mais pourquoi ça a traîné ? », s’interroge une source proche du dossier.


« Le général John Numbi avait été localisé au Zimbabwe après avoir quitté le pays. Les démarches étaient en cours pour obtenir son arrestation depuis 2021. Au départ, il ne s’agissait qu’un mandat d’arrêt international. Devrait suivre les mécanismes prévus dans le cadre de la SADC concernant les extraditions des ressortissants d’un pays membre ayant quitté sa patrie pour se réfugier dans un Etat partie », ajoute une source proche du dossier.

« Au paravent, la RDC s’était adressée à l’Interpol pour l’extradition du général John Numbi en l’absence des accords d’extradition judiciaires qui lient les deux pays. Le Zimbabwe avait demandé à la RDC de formaliser cette demande par la voie diplomatique. On n’en était pas encore à cette étape et l’Ambassade du Zimbabwe a vendu la mèche », regrette la même source.

La RDC a pris toutes les précautions d’usage pour que le suspect ne soit pas alerté par cette demande d’extradition et pour ne pas lui donner l’occasion de s’enfuir. Malheureusement, l’ambassade du Zimbabwe à Kinshasa a divulgué le contenu de la correspondance diplomatique adressée à son pays.

Le général John Numbi ne sera pas poursuivi pour des infractions politiques. L’ancien inspecteur général de la police nationale congolaise est soupçonné d’avoir participé au double assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana, deux activistes des droits de l’homme de la VSV. Il serait également accusé de désertion des Fardc.


« Ce n’est pas au Zimbabwe d’apprécier si les éléments du dossier sont suffisants ou pas. L’ambassadeur du Zimbabwe pourrait être convoqué au courant de la semaine au ministère congolais des Affaires étrangères pour cette maladresse d’autant plus que cette demande d’extradition était secrète », a soutenu une autre source judiciaire.

A la découverte des armes dans une des résidences du général John Numbi, des dignitaires de l’ancien régime ont crié au montage planifié par le régime Tshisekedi. Le ministère de l’Urbanisme et habitat voulait récupérer cette résidence appartenant à l’Etat. Des agents envoyés pour cette opération avaient été empêchés par des militaires qui la gardaient.


A cause de cette résistance, une commission avait été constituée de divers services de l’Etat. C’est au cours de cette opération qu’il a été découvert des armes. C’est à ce moment que les éléments de l’auditorat général des Fardc sont descendus pour faire le constat.

« Cette histoire d’armes, nous en avons beaucoup parlé depuis 2011 dans le procès Chebeya et Bazana. Pendant sa déposition devant les juges, le général Kabulo de la police nationale congolaise avait déclaré que le général John Numbi avait son propre dépôt d’armes », a soutenu une autre source proche du dossier.


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