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mercredi 24 juin 2020

Des syndicats des magistrats pour le rejet de trois propositions des lois Minaku et Sabata


Les syndicats des magistrats de la Rdc étaient en assemblée générale extraordinaire mercredi au Parquet de Grande Instance de Kinshasa-Matete. Ils ont estimé que toutes les trois propositions des lois doivent être rejetées et retirées puisque « nous ne voyons pas comment nous pouvons porter des amendements et des corrections sur des propositions qui sont assises sur base anticonstitutionnelle », a déclaré le président du Syndicat autonome des magistrats du Congo (Synamac), Edmond Isofa Nkanga.
Au cours de cette assemblée générale, les syndicats ont lancé la récolte des signatures afin de saisir le chef de l’Etat pour lui faire part de l’inconstitutionnalité de ces propositions. Une requête pour se faire est envisagée pour la déposer devant la Cour constitutionnelle.
Contrairement à l’un des auteurs considère que ces propositions des lois apportent une innovation, « pour nous ce n’est pas une innovation puisque cette notion des magistrats à titre provisoire était prévu par les statuts de 1988 », a dit Edmond Isofa. Et d’ajouter que ces propositions des lois tendent à octroyer au ministre de la Justice un pouvoir disciplinaire sur les magistrats.
« Dans l’exposé de motif, on semblait se limiter au magistrat du parquet mais en lisant de près, ce n’est pas simplement le magistrat du parquet qui est concerné mais également le magistrat du siège. Nous avons estimé que le pouvoir disciplinaire n’est reconnu qu’au conseil supérieur de la magistrature qui l’exerce à travers les chambres disciplinaires ».
Pour les syndicats, ces propositions des lois veulent faire croire à l’opinion que le magistrat du parquet ne fait partie du pouvoir judiciaire. « Or, c’est faux et archifaux puisque l’article 152 de la Constitution dispose que les magistrats sont membres du conseil supérieur de la magistrature qui est l’organe de gestion du pouvoir judiciaire. On compare la Rdc à la France sur des aspects qui vous intéressent alors que sur des questions fondamentales qui portent sur l’organisation des structures, on ne dit rien », regrette le président du Synamac. 
Il a relevé que la « Rdc n’est plus alignée derrière la France mais nous sommes alignés derrière l’Italie. La tendance actuelle est de voir tous les pays du monde alignés derrière l’Italie, c’est-à-dire consacrer l’indépendance du magistrat du parquet. On part de mauvaises prémisses pour arriver à ces propositions des lois ».
Et de se poser la question « quelle était l’urgence pour que ces propositions des lois soient présentées. Nous avons suivi un député qui a dit qu’il y a des propositions des lois déposées depuis longtemps qui sont en souffrance. Alors pourquoi cette précipitation de cette façon, alors il y a anguille sous roche ».



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