APO

lundi 17 septembre 2018

La société civile de la Tshopo dénonce la politisation de l’administration publique de la province

Après avoir observé une dizaine de mois, la marche de la Province, depuis son avènement à la tête de cette dernière, les quelques faits existants révèlent que la province vit dans une psychose totale due à votre gestion qui s’avère un caractère autocratique tel que bien identifié en marge. C’est ce que relève une lettre écrite par David Yofemo Malomalo, la société civile forces vives de la province de la Tshopo au gouverneur.
L’enjeu de la gestion de la chose publique est de donner un bon service ; la province de la Tshopo est un patrimoine commun, nul ne peut se soustraire à sa reconstruction et nul ne peut provoquer sa ruine et celle de toutes ses ressources, a écrit le prsident de la société civile. Après la validation du budget 2018 par l’Assemblée provinciale de la Tshopo, la population de la Tshopo s’attendait à la réalisation de bons nombres de projets et à des visites d’itinérances dans nos différentes entités pour palper de doigt le vécu quotidien de la population. Mais, hélas, toutes vos sorties sont tournées vers l’extérieure et la population n’en bénéficie rien.
La dernière sortie du gouverneur, parmi tant d’autre évidemment,  mérite à se poser plusieurs questions s’il a décidé de retourner en Europe ou ne plus gérer la province de la Tshopo. Cette dernière mission prévue pour sept jours et aujourd’hui un mois déjà, la population ne connait ni le continent, ni le pays, ni la province ou la ville où il se trouve et avec qui ; jusqu’à créer la  paralysie dans l’administration provinciale.
La société civile illustre les conséquences que cette sortie a causées à la province :
- Sur ordre de mission n°01/CLK/0147/CAB/PROGOU/P.TSH/2018 du 19 juillet 2018, le ministre provincial de la Fonction publique, Emploi, Travail et Prévoyance sociale en mission à Kinshasa pour faire le suivi de dossiers administratifs des agents et fonctionnaires de l’Etat auprès des ministres de la Fonction Publique, du Budget et de
la Santé publique a voyagé sans aucune prise en charge de la province. Il s’avère que lors de ces sorties, personne ne peut engager une quelconque dépense au nom de la province, quel que soit la nature des
urgences, moins encore accéder au compte de la province.
- Pour participer dans une réunion nationale à Kinshasa, non seulement il n’a bénéficié d’une prise en charge, mais aussi l’Ordre de mission du ministre provincial de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel, Jeunesse, Sports et Loisirs, Cultures et Arts, Tourisme n’a pas été scellé. L’autorité provinciale a décidé de garder tous les sceaux du Cabinet du Gouverneur sur lui et paralyser le fonctionnement de
l’administration.
Un tel traitement à l’égard de ces deux grandes personnalités de la province inquiète et ne garantit pas leur sécurité alors que la province de la Tshopo venait de perdre les membres des ITPR. Les trois ministres sont des monuments, notables, députés provinciaux de la Tshopo élus en
2006.
- La non-publication de l’Arrêté provincial portant fixation des frais de scolarité pour l’année scolaire 2018-2019 conformément aux articles 77 et 177 de la loi-cadre n° 14/004 du 11 février 2014 de l’Enseignement National relatif respectivement à la prise en charge par les parents  des frais ordinaires de leurs enfants, faute de sceau ; alors que les autres provinces sont à la page.
- Le retard pour l’exécution de l’Arrêté Ministériel N° MINEPSP/CABMIN/0783/2018 du 03/03/2018 portant cession de gestion des Etablissements Publics d’Enseignement Maternel, Primaire et Secondaire à l’Association des Anciens Fonctionnaires du BASE, en sigle « AAF/BASE », alors que nous sommes à quelques jours de la rentrée scolaire 2018-2019.
- Non-assistance aux populations sur les nombreux cas de naufrage qui ont causé des morts innocentes et exagérés dans les territoires de Basoko et Isangi. Il s’avère qu’à l’absence du gouverneur de province, personne ne peut accéder au compte du trésor public.
- Non-descente d’une commission provinciale d’enquête pour résoudre le conflit de terre entre les villages, notamment le conflit entre les villages Yaluwe et Yalokombe, qui a déjà causé un cas de mort. Les
dernières informations reçues de l’Administrateur du territoire d’Opala révèlent que entre le 23 et le 24 juillet dernier, les deux communautés se sont affrontés et le bilan fait état de plusieurs blaisés.
En somme, cette sortie a causé d’énormes difficultés à la province, plusieurs dossiers sont bloqués, aucune correspondance,  quel que soit son urgence, moins encore une lettre pour accuser réception, n’est pas sorti du cabinet à son absence. Depuis son avènement à la tête de la province, des  situations irrégulières sont constatées.
- L’hôtel du gouvernement provincial reste un chantier éternel non finissant dont les travaux sont arrêtés, alors que deux mois après votre installation, vous avez construit une grande maison et acheté d’autres.
- Le bureau de la direction des recettes provinciales de la Tshopo fonctionne dans un bâtiment d’un particulier avec paiement d’un gros montant de loyer alors que les terrains de l’Etat sont spoliés, vendus et distribués aux particuliers.
- Les cabinets des ministres provinciaux ne bénéficient pas de frais de fonctionnement et de fournitures de bureau ; et pour tous les neuf mois au service de la Province, les membres de leurs cabinets n’ont bénéficié que d’une prime de trois mois, pas de salaire.
- Selon le rapport de la FEC/Tshopo, le climat des affaires et des investissements est devenu de plus en plus malsain ; les quelques opérateurs économiques installés en province risquent de fermer leurs
activités et  aussi la non application effective des accords avec la FEC.
- Persistance des conflits coutumiers alors que la province dispose de la commission consultative de règlement de conflits coutumiers, « CCRCC » en sigle, qui jusqu’à présent vous ne voulez pas le rendre opérationnel.
- Les barrières illégales parsèment les voies routières (délabrées) et fluviales de toute la province au chef-lieu comme à l’intérieur (dans certains territoires, ces barrières sont séparées à une moyenne de 20 Kilomètres) avec le paiement de frais pour le passage.
- Les cris d’alarme des Anciens travailleurs de l’ex-Complexe Sucrier de Lotokila sur le paiement solde prix de cession ne trouve toujours pas solution ; ces anciens travailleurs sont condamnés à un sit in journalier qui perdure à jamais ; déjà dans cette psychose. Ils ont perdu certains de leurs membres.
En ce qui concerne les recettes locales, les informations dont dispose la société civile révèlent qu’en moyenne, la régie provinciale génère plus ou moins six cent millions de francs congolais en dehors des redevances des exploitations minières et agricoles ainsi que les paiement des frais perçus dans des barrières illégales qui vont dans les poches des particuliers.
De toutes ces recettes, la société civile constate que l’autorité provinciale ne veut exécuter aucune réalisation sur les investissements pour les ressources propres de la province, tel que prévu dans le Budget de la Province de la Tshopo de l’Exercice 2018 (encadré 3 sur ressources propres de la province. Document en annexe).
  1. Acquisition des mobiliers, équipements de bureau et électroménagers (67.000.000,00 Fc) : non réalisé ;
  2. Acquisition d’équipements informatiques (70.000.000,00 Fc) : non réalisé;
  3. Acquisition d’équipements industriels et électriques (15.924.300,00 Fc) : non réalisé ;
  4. Acquisition d’équipements photographiques, filmographiques ou de vidéo (7.078 450,00 Fc) : non réalisé ;
  5. Acquisition des équipements divers (100.377.900,00 Fc) : non réalisé;
  6. Autres constructions diverses (100.000.000,00 Fc) : non réalisé;
  7. Réhabilitation et réfection d’ouvrages et édifices divers (188.330.397, 89 Fc) : non réalisé;
  8. Acquisition d’équipements de construction (70.000.000,00 Fc) : non réalisé;
  9. Réhabilitation du pont Lokombe d’Isangi (71.058.569,00 Fc) : non réalisé;
  10. Réhabilitation et réfection des routes et pistes, ponts, ports, aéroports et rails (320.000.000,00 Fc) : non réalisé;
  11. Réhabilitation des prisons et maisons d’arrêt (34.058.665,51 Fc) : non réalisé;
  12. Prise de participation dans des entreprises privées ou partiellement publiques (200.000.000,00 Fc) : non réalisé;
  13. Réhabilitation des cliniques vétérinaires de la Province (19.245.003,00 Fc) : non réalisé;
  14. Réfection de la ligne électrique de la ville de Kisangani (189.439.518,00 Fc) : non réalisé ;
  15. Acquisition d’équipements de transport (190.000.000,00 Fc) : non réalisé ;
  16. Réhabilitation de 7 centres de santé dans les 7 territoires (100.739/116,04 Fc) : non réalisé ;
  17. Construction de la maison de la femme (34.058.665,51 Fc) : non réalisé ;
  18. Acquisition d’équipements téléphoniques, télégraphiques, fax, … (20.000.000,00 Fc) : non réalisé ;
  19. Acquisition des bulletins des classes de gratuité de la Province (15.113.605,26 Fc) : non réalisé ;
  20. Réhabilitation des sites touristiques en Province de la Tshopo (26.399.552,81 Fc) : non réalisé ;
  21. Acquisition d’équipements sportifs (32.662.853,53 Fc) : non réalisé ;
  22. Réhabilitation des stades de la Province (119.288.312,19 Fc) : non réalisé ;
  23. Tous les 22 projets libellés pour un total de 1 990 774 908,74 Fc ; jusqu’ici non exécuté alors qu’il nous reste 4 mois.
Pour la société civile, les résultats des travaux d’analyse des indicateurs de New Deal (matrice de fragilité) pour la province de la Tshopo, travaux organisés du 13 au 15 août 2018 n’augurent pas un avenir souhaitable pour notre province.
Il n’est donc pas normal, ajoute cette correspondance, que l’Exécutif provincial fasse payer les taxes aux contribuables et la population, ce qui est d’ailleurs une bonne chose pour la reconstruction de la province, mais en même temps le même Exécutif provincial refuse la reconstruction de la province, se montre réserver pour  assister les contribuables et à dialoguer avec la population, brisant ainsi tous les mécanismes de dialogues ;
La société civile constate également les antivaleurs comme la politisation de l’administration publique ; tout membre de « ACO », le parti politique du gouverneur de province, sont exemptés de toute sanction, quel que soit le manquement.  Certains services publics sont confiés aux membres de « l’ACO » et ce qui est encore grave un ordre de mission est accordé à un membre de « l’ACO » pour faire le recouvrement pour le compte du parti dans les services publics de l’Etat (si cette situation perdure un mois, ACO deviendrait un parti-Etat dans la Tshopo).
Enfin, quelle est sa vision pour notre province ? Dès lors, qu’il lui plaise de libérer la province de cette gestion à caractère autocratique qui vient  créer cette psychose dans les filles et fils de la Tshopo et lui supplie de rendre publiques les recettes générées. Déjà une rencontre extraordinaire de toutes les forces vives de la province est prévue du 5 au 7 septembre 2018 pour décider sur les actions citoyennes à initier.
       



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