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samedi 16 janvier 2016

Questions-réponses de la Conférence de presse « ONE UN » Mercredi 13 Janvier 2016

La Conférence de presse conjointe des Nations Unies était animée par Charles Antoine Bambara, Directeur de la Division de l’Information publique et porte-parole de la MONUSCO par intérim ; le Lieutenant-colonel Amouzoun Codjo Martin, porte-parole militaire et Florence Marchal, Chargée de communication et Coordonnatrice du Groupe de Communication des Nations Unies (UNCG), intervenant tous à partir de Kinshasa. La conférence a connu la participation de Gabriel Vockel, Gestionnaire de la protection à l’UNICEF, à partir de Kinshasa.
Question 1 Marthe Boswandole/ Agence France Presse : Ma question s’adresse au porte-parole militaire ou civil par rapport à la situation dans la province du Sud-Kivu. Le porte-parole militaire dit que la situation est calme. Est-ce qu’on peut en savoir un peu plus sur les rumeurs concernant des infiltrations des rebelles burundais dans cette partie du territoire congolais ?
Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO par intérim et porte-parole de la MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : Je vais essayer de donner quelques éléments de réponse et peut-être que le porte-parole militaire pourra compléter beaucoup plus sur l’aspect militaire. Je vais essayer de rester un peu plutôt l’aspect politique. Il faut dire que, comme je l’annonçais tout à l’heure [dans l’introduction], monsieur Maman Sambo Sidikou, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, se rend ce matin dans l’Est de la RDC. De Goma il ira à Bukavu. C’est pour prendre un peu la mesure de l’afflux des réfugiés burundais dans cette partie du pays, au Sud-Kivu. Il y a pas mal de rumeurs dans cette zone, comme d’habitude, mais nous essayons un peu, en collaboration avec les FARDC sur le terrain, de prendre à bras-le-corps notre mission de protection des civils. Nous essayons. Vous savez qu’il y a ce grand camp de Lusenda qui rassemble pas mal de réfugiés dans cette zone. Et très probablement que monsieur Sidikou visitera ce camp pour voir un peu les dispositifs qui sont déjà mis sur place et voir dans quelles mesures éventuellement, on pourrait renforcer ces dispositifs. Une fois de plus en concertation et en collaboration avec les FARDC, la PNC et des FARDC qui sont présents sur le terrain et qui ont la responsabilité première d’assurer la sécurité de ce camp de Lusenda bien sûr avec notre appui. Notre appui ne fera pas défaut en tout cas, à nos collègues de la PNC et des FARDC. C’est vrai que nous avons entendu ces rumeurs d’infiltration et de circulation d’armes, mais tout est mis en œuvre de façon que pour que la sécurité des personnes et de leurs biens sur place à Lusenda, au Sud-Kivu de façon générale soit assurée par la MONUSCO, en collaboration avec les FARDC et la PNC. Nous ne pensons pas qu’il y ait eu des indices sérieux qui montrent une dégradation, j’allais dire, très sérieuse de la situation sécuritaire. Mais toutes les mesures sont mises en place réellement pour que cela n’intervienne pas éventuellement.
Question 2 Albert Omba/ Numerica TV : Je voudrais demander au porte-parole militaire la situation exacte de Miriki où, à l’état actuel on parle des présumées FDLR ou des Rwandophones [auraient mené des attaques], on n’a pas encore la version exacte. Est-ce que la MONUSCO a mené des enquêtes pour avoir des précisions sur les assaillants, parce qu’il y a eu des MayiMayi dans la contrée, les FDLR et d’autres groupes armés. Lequel d’entre ces groupes a mené cette attaque de Miriki ?
Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO et porte-parole par intérim de la MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : C’est très simple. Nous savons que dans l’Est de la RDC, il y a des zones d’influence de certains groupes armés. Nous savons que dans la zone effectivement de Lubero, Walikale, Rutshuru, les FDLR opèrent. C’est une zone de prédilection où opèrent les FDLR. Nous savons que dans le Grand Nord, autour de Beni, Eringeti, Oicha, etc. opèrent l’ADF. Ça c’est clair. Nous avons une cartographie presque précise ou assez précise en tout cas de la présence de différents groupes armés dans l’Est de la RD Congo, et c’est pour cela que nous disons parfois avec une certaine conviction que certains groupes armés ont sans doute opéré. Parce qu’une fois de plus quand on n’a pas la main sur un individu, on ne peut pas dire avec certitude à 100%. Mais nous savons que c’est leur zone d’influence, leur zone d’opération et de prédilection, comme je le disais. Et donc à Miriki effectivement, nous pouvons dire avec un fort pourcentage de certitude qu’il s’agit bien évidemment des FDLR qui sont présentes. Auparavant, vous savez que ces FDLR ont eu maille à partir avec pas mal de groupes Mayi-Mayi comme vous dites, même les populations locales, il y a pas mal de tensions interethniques dans la zone. Et nous savons que les FDLR sont très présentes et appuieraient l’un ou l’autre groupe éventuellement. Et donc, c’est avec vraiment certitude que nous disons que très probablement qu’il s’agit effectivement des FDLR à Miriki. Est-ce que le porte-parole militaire a quelque chose à ajouter sur la question ? Porte-parole militaire [Lieutenant-colonel Amouzoun Codjo Martin] : Merci, c’était pour rappeler qu’il y a trois mois, il y a eu une coalition Mayi-Mayi Yira qui affrontait les FDLR dans les localités de Buleusa et autres. Et les FDLR ont été boutées hors de cette région et près de quatre villages ont été brulés dans les localités, il y a environ un mois. Suite à cela, il y a des déplacés vers Katale où il y avait les positions des FARDC et aussi vers Miriki où il y a avait la Force de la MONUSCO. A Miriki, il y avait plus de 10.000 déplacés. Mais il y a environ un mois, il y avait un groupe Mayi-Mayi qui avait tenté de déranger les déplacés qui étaient autour de la base de la MONUSCO de Miriki. Les FARDC ont réagi et elles ont été soutenues par la MONUSCO. Concernant l’évènement du 6 [janvier dernier], je pense il y a des enquêtes en cours. Nous n’allons pas devancer les résultats des enquêtes, nous allons toujours attendre l’aboutissement des investigations. Merci. Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO et porte-parole par intérim de la MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : Tout à fait, il faut dire qu’une enquête menée par la Section Droits de l’Homme de la MONUSCO était sur le terrain dès le lendemain de cette attaque, pour ouvrir cette enquête. Et je suis sûr que dans les jours à venir, on aura beaucoup plus de détails.
Question 3 Fidèle Bafilemba/ Wishing Pictures (Goma): Ma question s’adresse à la Coordonnatrice du Groupe de Communication des Nations Unies. Puisque vous avez parlé de l’afflux des réfugiés burundais, j’aimerais savoir s’il existe en RD Congo, et principalement aux Kivu, des réfugiés rwandais, si oui, où est-ce qu’ils sont localisés et qui s’occupe de leur protection ?
Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO et porte-parole de la MONUSCO par intérim [Charles Antoine Bambara] : A-t-on un collègue d’OCHA ou du HCR dans la salle ? Nous avons les collègues d’OCHA qui malheureusement n’ont pas d’éléments de réponse. Peut-être que la Coordinatrice du Groupe de communication des Nations Unies pourrait prendre note pour nos collègues du HCR, qui pourraient la semaine prochaine ou avant même la semaine prochaine donner quelques éléments de réponse éventuellement.
Question 4 Ali Assanka/ Royal FM (Goma) : Ma question s’adresse au porte-parole de la MONUSCO. Tout en vous cotant sur 10 points, quel peut-être le bilan de cette organisation au courant de l’année 2015 et quelles sont vos perspectives d’avenir ?
Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO et porte-parole par intérim de la MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : Monsieur Maman Sambo Sidikou est à Goma depuis ce matin, Je crois que vous aurez la chance de le lui demander directement. Il est le premier responsable de la Mission. Nous pensons que la MONUSCO continue à œuvrer dans le cadre de différentes résolutions du Conseil de sécurité, à remplir sa mission de protection des civils ; à remplir sa mission de stabilisation et de sécurisation des populations civiles. C’est une mission très difficile, vous savez le nombre de groupes armés dans cette zone de l’Est du pays ; une cinquantaine selon certaines ONG spécialisées sur ces questions ; une soixantaine même, j’ai vu, selon d’autres ONG. Nous prenons quand même très sérieusement cette mission à bras-le-corps et nous essayons de la remplir aux côtés une fois de plus des FARDC, qui ont la mission première et régalienne de défendre le territoire national congolais. Et nous pensons que cette mission va dans le bon sens. Nous avons dit et redit à plusieurs reprises que nous attendons éventuellement cette reprise des opérations militaires des FARDC, appuyées par la MONUSCO. Si cela arrivait au cours de prochains mois ou des prochaines semaines en tout cas, cela irait dans le bons sens. Nous pourrons monter en puissance graduellement pour, une fois de plus avec détermination, avec rigueur, avec sérieux, dérouler notre mission sur le terrain. Coordonnatrice du Groupe de Communication des Nations Unie [Florence Marchal] : Du côté de l’équipe des pays ou des Nations Unies en général, la feuille de route pour l’année à venir, depuis le 1er janvier 2016, vous le savez, les Objectifs du développement durable sont entrés en vigueur. Ces objectifs du développement durable remplacent les Objectifs du millénaire pour le développement. Et bien évidemment, toutes les entités présentes en RDC vont accompagner dans les années à venir et particulièrement à commencer par cette année, le Gouvernement de la RD Congo, pour la mise en œuvre de ces Objectifs de développement durable, avec une première étape qui sera d’identifier parmi les 17 Objectifs de développement durable, lesquels sont prioritaires pour la RDC et comment et quelles sont les actions qui devront être menées pour les mettre en œuvre de faction efficace. Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO et porte-parole par intérim de la MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : Souvent nous insistons à la MONUSCO sur les questions militaires, car elles sont un peu le soubassement des questions de développement. Mais les questions civiles sont aussi importantes pour la MONUSCO car, il n’y a pas que le volet militaire dans le mandat de la MONUSCO. Comme vous le savez, nous devons accompagner les prochaines élections ici dans le pays. Le processus est engagé. Il y a deux jours, Maman Sambo Sidikou était au bureau de la CENI où il a rappelé l’importance justement de la révision du fichier électoral comme base préalable, afin d’engager un processus électoral serein dans le pays.
Donc en fait, tout cela rentre effectivement dans le cadre du bilan un peu de cette année [2015] de la MONUSCO. C’est un travail qui avait été commencé l’année dernière par [Martin Kobler] le prédécesseur de monsieur Maman Sidikou. Et ce travail va encore monter en puissance dans les semaines et les mois qui viennent afin d’accompagner les institutions de la RDC vers des élections paisibles et apaisées.
Question 5 Roger Marley Lukunga/ Echos de la Majorité présidentielle : L’année a commencé avec une annonce qui nous a semblé un peu horrifiante, c’est que la MONUSCO devait retirer plus de 2.700 éléments. Mais curieusement dans votre rapport, vous n’en avez pas fait état. Nous aimerions savoir si ce retrait d’éléments est effectif ou quand est-ce qu’il aura lieu ?
Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO et porte-parole par intérim de la MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : Il s’agit effectivement d’une proposition faite par Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, de retrait non pas de 2.000 hommes mais de 1.700 hommes de la Force de la MONUSCO. Il s’agit en réalité, dans le cadre du dialogue stratégique engagé l’année dernière avec le Gouvernement, des questions qui avaient été évoquées, soulevées et débattues même avec les autorités gouvernementales. Vous savez que la partie gouvernementale demandait un retrait beaucoup plus important. L’année dernière, on s’était convenu d’un retrait de 2.000 hommes, ce qui avait été effectué. Suite à la poursuite de ces discussions, le Secrétaire général vient de demander au Conseil de sécurité d’examiner la possibilité de réduction de la Force de la MONUSCO de 1 700 hommes. Il faut dire que le Secrétaire général des Nations Unies a précisé que cette réduction ne porterait pas atteinte à la capacité de résistance, de feu des troupes de la MONUSCO. Car en même temps, qu’il y a cette réduction des troupes de la MONUSCO sur le terrain, la Force de la MONUSCO se transforme, essaie d’être beaucoup plus opérationnelle, essaie d’acquérir un certain nombre d’équipements pour la rendre plus performante, plus efficace sur le terrain. Donc, en même temps qu’il y a cette réduction de la Force, la dernière [réduction] est une proposition de Ban Ki-moon, qui n’est pas encore approuvée par le Conseil de sécurité qui devrait l’examiner, il y a cette transformation aussi de la Force qui devrait permettre d’avoir une force plus agile, plus opérationnelle en termes de moyens techniques aussi afin d’être plus sur le terrain. Voilà un peu ce que je peux vous dire. Une fois que le Conseil de sécurité aura effectivement décidé, approuvé cette proposition qui reste encore une proposition de Ban Ki-moon, vous serez informés en temps et heure voulus.
Question 6 Alian Muzi/ Radio Eglise du Christ au Congo (ECC) : Monsieur le porte-parole de la MONUSCO, vous venez de le dire, le responsable de la MONUSCO, Maman Sambo Sidikou, a été reçu par le président de la CENI, Corneille Nangaa, en début de semaine. Au menu de leurs échanges, le Chef de la MONUSCO a demandé notamment que la révision du fichier électoral ne prenne pas assez de temps. Est-ce une façon de dire que les élections doivent se dérouler dans les délais constitutionnels?
Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO et porte-parole par intérim de la MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : Mais personne n’a jamais dit que les élections ne devraient pas se tenir dans les délais constitutionnels, ni la partie gouvernementale. Même si c’est vrai, il y a pas mal de discussions autour de certaines questions, notamment le mot « glissement » qui est revenu à plusieurs reprises. Mais officiellement, je ne pense pas que le Chef de l’Etat lui-même ait parlé du non-respect de ces délais constitutionnels. Et donc nous, au niveau de la communauté internationale, de la MONUSCO, nous essayons d’encourager la CENI, qui est un organe technique d’accompagnement du processus électoral, afin qu’elle prenne au sérieux et qu’elle s’engage résolument dans la mission qui lui est confiée. Et notamment Maman Sambo Sidikou, l’a dit très clairement, à la base, il y a la nécessité de cette révision de ce fichier électoral qui avait d’ailleurs été déjà identifié comme tel par les spécialistes ou les experts de l’OIF [Organisation internationale de la Francophonie] en leur temps, l’année dernière après leur audit du fichier électoral. Ils ont mis à nu un certain nombre de problèmes. C’est un peu pour renforcer ce message qui avait été donné l’an passé par l’OIF que monsieur Maman Sambo Sidikou a encouragé, a vraiment exhorté la CENI à revoir comment on pouvait donc s’atteler à cette tâche-là. La question de nouveaux majeurs est toujours d’actualité. Ils sont de l’ordre de 7 ou 8 millions, selon certains chiffres qui ont été avancés. La question des doublons dans ce fichier électoral avait aussi évoquée. Il y a aussi depuis cette période, pas mal de personnes qui étaient inscrites sur ce fichier qui malheureusement ne sont plus là, ne vivent plus. Donc, il faut prendre tout cela en compte afin d’avoir un fichier électoral fiable qui peut être une bonne base pour les prochaines élections. C’est ce que nous pouvons dire là-dessus. Nous allons revenir sur une question [3] qui avait été posée [par Fidèle Bafilemba/ Wishing Pictures] au HCR et qui demandait : est-ce qu’il y aurait effectivement dans le Sud-Kivu au niveau peut-être du camp de Lusenda ou ailleurs dans le Sud-Kivu d’une façon générale, la présence des réfugiés burundais ou rwandais, qu’est-ce que vous pouvez dire là-dessus ? Porte-parole du HCR [Andreas Kirchhof]: Il y avait deux questions distinctes. D’abord, il y a les réfugiés burundais qui se trouvent surtout au Sud-Kivu. Le camp de Lusenda a été mentionné dans le contexte de crainte d’insécurité.
Je voudrais juste mentionner que ce camp de Lusenda, qui héberge presque plus de 10.000 réfugiés burundais, est un lieu très sûr et est situé très loin de la frontière. Les soucis sécuritaires se focalisent surtout sur la présence des ressortissants burundais qui sont proches de la frontière terrestre. Et le camp de Lusenda est situé, en suivant le lac Tanganyika vers le sud, donc très loin de cette frontière. Elle est sécurisée par la police. Et pour cela, on n’a pas trop de crainte concernant une infiltration ou la participation dans les activités militaires. La sécurité en général est relativement bonne. Deuxièmement, il y avait la question sur la présence des réfugiés rwandais, si j’ai bien compris. Il y a effectivement des réfugiés depuis très longtemps ; depuis les années 90, liés à la crise au Rwanda. Malheureusement, on ne sait pas exactement leur nombre parce qu’ils sont éparpillés dans le territoire. Actuellement le HCR est en train de continuer un exercice d’enregistrement biométrique dans beaucoup de zones où se trouvent les réfugiés rwandais. Et il appelle tous les réfugiés rwandais qui veulent garder leur statut de réfugié pour le moment, de se faire enregistrer biométriquement pour qu’on sache leurs noms, leur composition familiale, etc. Il y a aussi une opération de rapatriement volontaire qui se poursuit depuis des années. Il y a des milliers de réfugiés rwandais en toute sécurité dans leur pays. Et cet enregistrement ouvre la possibilité de rentrer volontairement au pays, même si il n’oblige pas la personne qui se fait enregistrer de rentrer.
Question 7 Vivian Nzabirinda/ Mutaani FM, Imburi info & RTBF (Goma) : Ma question, c’est en rapport avec la question du confrère de Kinshasa par rapport aux différentes déclarations de monsieur Maman Sambo Sidikou. On aimerait savoir au-delà de ces déclarations, quel pourrait être exactement le soutien de la MONUSCO au processus électoral ?
En fait, on voudrait avoir des précisions à ce sujet. Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO et porte-parole par intérim de la MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : Au-delà de la MONUSCO, il faut savoir qu’il s’agit de toute la communauté internationale et des agences du système des Nations Unies qui [vont appuyer le processus électoral]. Et comme vous l’avez entendu de la bouche même de monsieur Maman Sidikou, il a dit que nous attendons un peu le cahier des doléances de la CENI pour savoir et quand est-ce qu’elle a besoin de quoi exactement pour qu’en réponse les agences du système des Nations Unies puissent apporter cet appui technique, financier pour ce travail qui est très important. Et il a été très clair, nous sommes prêts, nous à notre niveau pour aider la CENI, mais il faut que nous sachions ce dont elle a besoin. Voilà un peu ce que je peux vous dire à ce stade.
Une fois que monsieur Corneille Nangaa et ses experts, après examen de tout ce processus, apporteront leurs doléances sur la table de la communauté internationale, ces doléances seront aussitôt prise en compte. C’est ce que je peux vous assurer.
Question 8 Patrick Felix Abeli/ Horizon & journal Grand Kivu (Goma): Monsieur le porte-parole de la MONUSCO, quand vous dites que vous êtes en train d’attendre que le dialogue stratégique vous donne peut-être le feu vert pour que les Casques bleus de la MONUSCO puissent aussi prendre part aux opérations avec les FARDC, n’est-ce pas une façon de pouvoir chercher à s’inviter à la fête parce que vous êtes bloqués quelque part ?
Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO et porte-parole par intérim de la MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : Au-delà du dialogue stratégique, on peut dire ceci – le porte-parole militaire pourra ensuite compléter-, il faut savoir que l’appui des troupes de la MONUSCO n’a jamais fait défaut aux FARDC que ce soit dans l’Est du pays, à Beni par exemple, lors de l’opération « Sukola 1 ». Régulièrement les troupes de la MONUSCO ont apporté l’appui logistique, en termes de transport, etc. sur le terrain ; appui feu, les hélicoptères de la MONUSCO sont régulièrement entrés en action pour pilonner les positions de l’ADF, que ce soit au Sud-Kivu contre les éléments du FNL à l’époque, au Katanga, etc. Donc au-delà du dialogue stratégique, c’est vrai que nous attendons ce feu vert pour régler un certain nombre de questions. Il faut vous dire que nous n’attendons pas un feu vert quelque part, même si ce feu vert pourrait, comme je l’ai dit aider, à monter en puissance. Voilà, le dialogue stratégique est une chose, mais la mission de la MONUSCO ne s’arrête pas. Les résolutions du Conseil de sécurité nous interpellent et c’est très clair : protection des civils, stabilisation, sécurisation, etc. Et cela se fait presqu’au quotidien. La Brigade d’intervention est toujours là. Elle a été déployée en renfort ces derniers jours à Miriki aux côtés des FARDC, une fois de plus, pour sécuriser les populations qui ont été victimes des frappes de l’ADF, etc. Porte-parole militaire de la MONUSCO [Lt-Col Amouzoun Codjo Martin] : Merci. J’espère que l’ami journaliste n’a pas été clair dans sa question. Il parle de dialogue stratégique pour quelle opération ? Moi je sais que la Force de la MONUSCO est impliquée dans l’opération « Sukola 1 ». C’est avec l’opération « Sukola 2 » que le problème de dialogue stratégique se pose. C’est l’opération contre les FDLR. Et jusqu’à présent nous attendons l’aboutissement de ce dialogue stratégique.
Question 9 Guy Wolume/ RTNC 2 : Ma question s’adresse à la Coordinatrice du Groupe de Communication des Nations Unies. Au nom de la protection de l’enfant, est-ce que l’UNICEF fait le suivi de tous les enfants congolais adoptés à l’étranger ? Si oui, quelles sont les statistiques pour l’année 2015 ?
Coordinatrice Coordonnatrice du Groupe de Communication des Nations Unies [Florence Marchal] : Comme nous l’avons indiqué, nous avons un spécialiste de l’UNICEF qui est là et qui va vous répondre. Gestionnaire de la protection à l’UNICEF [Gabriel Vockel]: Bonjour mesdames et messieurs. Concernant les sujets des adoptions internationales, il faut dire que l’UNICEF en tant que tel, ne suit pas les cas individuels des enfants qui sont adoptés à l’étranger. Ceci dit nous travaillons, comme un de nos axes prioritaires, sur la construction d’un système holistique de protection de l’enfant, qui peut donc prévenir les différentes violations de droits des enfants et aussi à y répondre. Donc la question de l’adoption internationale, nous la regardons de très près et nous appuyons l’Etat congolais, surtout le ministère des Affaires sociales, le ministère de la Femme, Famille et Enfant, de saisir cette question dans l’esprit de faire prévaloir le meilleur intérêt de l’enfant. Donc de chaque fille, chaque garçon qui pourrait être en voie d’adoption nationale ou internationale. Ainsi, notre soutien au Gouvernement vise donc le renforcement de la protection [de l’enfant]. Ce qui est important pour l’UNICEF, c’est que pour les enfants qui ne peuvent pas vivre avec leurs parents biologiques en RDC, qu’on puisse trouver des soins alternatifs qui sont adaptés au développement et à la protection de l’enfant. Voilà, je ne sais pas si j’ai tout à fait répondu à votre question.
Question 10 Nkiere May/ Agence Congolaise de Presse : Monsieur le porte-parole de la MONUSCO, la MONUSCO a la cartographie des groupes armés ; la MONUSCO apporte l’appui feu aux FARDC ; la MONUSCO a une Brigade d’intervention rapide, qu’est-ce qui fait que les populations sont toujours surprises par les groupes armés, que ce soit à Miriki, à Eringeti, ou ailleurs. Alors que vous savez situer les groupes armés là où ils sont et vous n’intervenez qu’après les massacres?
Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO et porte-parole par intérim de la MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : Une précision : nous n’avons pas une Brigade d’intervention rapide, nous avons une « Brigade d’intervention ». Nous sommes effectivement présents dans le Nord-Kivu de façon générale. Nous aimons à le rappeler, nous intervenons en appui aux FARDC qui ont cette mission première de sécuriser le pays, de défendre les populations à l’intérieur des frontières nationales. Et c’est vrai qu’une fois de plus, les différentes résolutions du Conseil de sécurité nous demandent expressément d’appuyer les forces de sécurité afin de ramener la paix, la stabilité et la sécurité dans l’ensemble de l’Est du pays. Il se trouve qu’une fois de plus, nous allons d’ailleurs organiser tout au long de cette année 2016 des visites de terrain pour les journalistes de Kinshasa, mais aussi de Goma pour voir [ce qui se passe là- bas]. C’est des territoires immenses. Même si nous disons que nous sommes présents par exemple dans le territoire de Lubero, où a eu lieu cette attaque des FDLR à Miriki, nous ne sommes pas exactement au point où ont eu lieu ces attaques. Il se trouve que dans le cas de Miriki, par exemple, l’attaque a eu lieu à l’arme blanche. Donc, presque silencieusement. Et c’est après avoir fini leur sale besogne -que nous avons condamné fermement- que des coups de feu ont été tirés en l’air, et aussitôt, les FARDC et la MONUSCO ont dépêché rapidement des troupes sur le terrain. Mais l’ennemi s’était enfui. On a organisé ensuite comme vous le savez, le renforcement des positions autour de Miriki pour sécuriser les populations et on a pris en chasse les assaillants qui avaient commis ces exactions, ces tueries, ces massacres à Miriki. C’est vrai que nous sommes présents une fois de plus dans l’ensemble du pays, c’est vrai que nous avons les moyens dont vous parlez, nous avons une cartographie, mais cette cartographie est aussi entre les mains, n’oubliez pas, des FARDC. Elles savent très bien où sont les différents groupes armés dans l’est du pays. C’est ensemble, et nous l’avons dit, que nous somme plus forts. C’est ensemble que nous pouvons mener à bien ce combat, avec les informations que les populations locales peuvent nous remonter. Parce que parfois certains groupes armés sont entremêlés avec ces populations. Il faut qu’elles nous remontent ces informations pour que nous soyons encore plus efficaces. C’est vrai que nos services essaient de recouper un certain nombre d’informations ou d’avoir des informations de première main pour être beaucoup plus performants. C’est vrai que nous avons ces drones qui nous aident beaucoup. D’ailleurs, ils ont permis à plusieurs reprises de localiser un certain nombre de groupes armés qui étaient cachés dans la forêt et qui ont été ensuite la cible non seulement des artilleurs de la Brigade d’intervention, mais aussi des autres composantes de la Brigade d’intervention. Donc, c’est un travail de longue haleine, c’est un travail pénible dans cette zone de forêt. Ce n’est pas une zone sahélienne ou désertique où on voit l’ennemi de très loin, à des dizaines mètres parfois, [par contre dans la forêt] on ne peut pas voir l’ennemi de loin. Et parfois, pour progresser même dans la forêt, atteindre les objectifs, et ouvrir le feu, ce n’est pas toujours évident. Donc, voilà un peu ce que je voulais dire. Mais ce travail va augmenter en puissance cette année 2016, c’est sûr et nous allons avoir le dernier mot, ça aussi c’est sûr.
Question 11 Isaac Ngwenza/ Congo Opportunities Media: Cette année 2016 est une année électorale. D’un côté, nous voyons le scenario entre la classe politique congolaise : l’opposition et le gouvernement n’arrivent pas à s’accorder sur le dialogue. Ils ont des agendas cachés. De l’autre côté nous voyons la Mission des Nations Unies qui est un partenaire du gouvernement. Vous appuyez les FARDC et la police. La MONUSCO s’est investie dans la formation de la police. Et aujourd’hui, le gouvernement est sûr de disposer d’une police apte à mâter les manifestations. Ma question est de savoir, parce que gouverner signifie aussi prévoir, [concernant] le plan A, tout le monde s’attend à ce qu’il y ait des élections cette année. Mais en cas de non tenue des élections, si la population se dit comme il n’y a pas d’élection, nous chassons le gouvernement. On descend dans la rue ». La MONUSCO qui a le mandat de la protection des populations civils et de l’autre côté partenaire du gouvernement, allez-vous appuyer la police pour mâter la population ou allez-vous vous interposer pour protéger la population?
Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO et porte-parole par intérim de la MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : Il y a beaucoup de « si » dans votre question. Avec des « si » on mettrait Paris en bouteille, dit-on. Donc, on ne va pas mettre Paris en bouteille aujourd’hui. On ne peut pas tabler sur des « si », un plan A, un plan B, ou un plan C, on va finir les lettres de l’alphabet si on continue ainsi. Je crois que les missions de la MONUSCO sont claires. Et c’est des missions, une fois de plus, dictées par les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il y a la protection des civils et cette protection des civils qu’ils soient à Goma, à Kinshasa ou ailleurs, nous allons protéger la population ou les populations. C’est clair. Et nous allons, à travers les bons offices, interpeller qui de droit pour nous assurer que le message de la communauté internationale passe et passe bien. Ça aussi, c’est clair. Et c’est pour cela peut-être, pour essayer de préparer le terrain et aller dans le bon sens, nous essayons de faire un travail en amont en interpellant la CENI pour l’aider à ce qu’elle s’engage résolument dans la préparation de ces élections qui, pour nous, devraient avoir lieu dans les délais constitutionnels. C’était très clair depuis l’année passée. C’est le même discours que nous avons et nous voulons vraiment être le partenaire du gouvernement c’est vrai, dans l’organisation de ces élections. Nous avons offert non seulement les bons offices, mais l’appui financier et technique des partenaires, notamment des agences du système des Nations Unies qui se disent prêts. Et dès que le signal sera donné, nous répondrons présents. Donc essayons d’éviter les « si », les plans A, B, C, etc. parce que ça complique la donne et vous n’êtes sûrs de rien. Et c’est vrai.
Question 12 Charles Kalombo/ Globe Terrestre : En principe, ma question devrait s’adresser au Général Wafy [ancien Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, chargé de l’Etat de droit en RDC]. Comme il n’est plus là, le porte-parole militaire peut y répondre. Lors de son discours d’adieu dans la salle [de la conférence de presse], le Général Wafy avait vanté son bilan qu’il qualifiait lui-même de positif, dans l’optique des formations dispensées par les Nations Unies aux FARDC. La vérité étant toujours têtue, le contingent congolais que lui-même avait formé et expédié en Centrafrique, a été – pour ne pas utiliser un mauvais langage- considéré d’une incompétence notoire. Raison pour laquelle on est en train de le refouler. La question qui me reste en tête, est que comment le Général Wafy que je respecte s’est-il permis de nous mentir en disant que la formation a été dispensée ?

Directeur de la Division de l’Information publique de la MONUSCO et porte-parole par intérim de la MONUSCO [Charles Antoine Bambara] : D’abord le Général Wafy n’est plus là, il est aux Nations Unies comme ambassadeur de son pays. Il faut dire que le Général Wafy est un policier, ce n’est pas un militaire. Le contingent de la RDC présent en Centrafrique est militaire, ce n’est pas policier. Donc le Général Wafy n’a en aucun moment formé ces militaires congolais qui sont en Centrafrique. Il a participé plutôt même à la formation des policiers congolais. C’est une question qui est un peu très mal posée d’ailleurs. Fin de cette première conférence de presse des Nations Unies en ce début d’année. 

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