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mercredi 20 janvier 2016

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 20 JANVIER 2016

Charles Antoine Bambara : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire des Nations Unies. § Activités des Composantes de la MONUSCO
§ Activités de l’Equipe-pays
§ Situation militaire
Division de l’Information publique
Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en République Démocratique du Congo et chef de la MONUSCO, M. Maman Sidikou a effectué du 13 au 18 janvier 2016 une visite de travail dans l’Est du pays, notamment à Goma, dans la province du Nord-Kivu mais aussi à Bukavu, Lusenda dans le territoire de Fizi, et Uvira. Cette visite s’inscrit dans le cadre de sa tournée de prise de contact avec le personnel de la MONUSCO, les autorités provinciales, les populations locales de la province du Sud-Kivu, mais aussi et surtout pour exprimer au nom de la MONUSCO et des Nations Unies, sa solidarité et sa compassion aux réfugiés burundais du camp de Lusenda dans le territoire de Fizi ; suite à la situation sécuritaire et politique qui prévaut dans leur pays, le Burundi. Le Représentant spécial compte maintenir cette dynamique progressive pour toutes les autres provinces. A Goma, première étape de sa tournée, M. Sidikou a eu à briefer le Conseil de sécurité sur la situation politique, sécuritaire et humanitaire en RDC, et a eu des échanges fructueux avec les membres du Conseil. Monsieur le Représentant spécial s’est également rendu à Bukavu, où il a rencontré le Gouverneur de province et son équipe, mais aussi le personnel civil et militaire de la MONUSCO, ainsi que les membres de la société civile. Ce fut aussi pour lui l’occasion de visiter l’hôpital de niveau 2 du contingent chinois de la Force de la MONUSCO. Au camp des réfugiés burundais de Lusenda, M. Maman Sidikou accompagné du Représentant régional de Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) est allé à l’écoute des réfugiés, des populations et autorités locales mais aussi des acteurs humanitaires qui apportent assistance à ces réfugiés.
Il a ainsi pu visiter l’école, le dispensaire et le marché aux vivres de ce site et évaluer les besoins en assistance pour appuyer les autorités en charge de la gestion du camp. Les défis sécuritaires dans la plaine de la Ruzizi ont été au centre de ses échanges avec les membres du comité de sécurité du territoire d’Uvira et la société civile de cette localité. Une réunion interactive avec le personnel civil et militaire de la MONUSCO, déployé à Uvira, a clôturé la visite du Représentant spécial du Secrétaire général dans cette cité.
Par ailleurs l’Envoyé Spécial de la Présidente de la Commission de l’Union Africaine, Monsieur Edem Kodjo a été reçu, hier mardi 19 janvier par le Président de la CENI, M. Corneille Nangaa, en présence de ses collègues membres de l’Assemblée plénière présents à Kinshasa. Les échanges entre les deux personnalités ont porté sur l’état de la question électorale en République Démocratique du Congo. L’Envoyé Spécial de Madame ZUMA est venu s’informer à la source de la situation du processus électoral en cours, avant d’écouter les autres acteurs de la vie nationale en République Démocratique du Congo.
Activités des Composantes de la MONUSCO Police MONUSCO : Le 13 janvier 2016, s’est tenue la cérémonie de remise officielle des clés du sous-commissariat de Duru, situé à 90 km au Nord de Dungu, dans la province de Haut-Uélé. D’une valeur de trente mille dollars américains, il est le fruit d’un Projet à impact rapide initié par la Police de la MONUSCO du secteur de Dungu. L’édifice comporte quatre (04) bureaux équipés en mobiliers et deux (02) toilettes externes. Pour monsieur Célestin Bondamisso, Commissaire Spécial de la province du Haut-Uélé qui présidait la cérémonie, la construction du sous-commissariat de Duru est une preuve palpable de l’appui de la MONUSCO à la PNC. Il a saisi l’occasion pour exprimer la gratitude de la population de Duru à la MONUSCO, avant de recommander à la PNC de faire un bon usage de ce cadre de travail. En marge de la cérémonie, le chef secteur de la Police MONUSCO de Dungu par intérim a remis un lot de fournitures de bureau au commandant de la PNC/Duru. Durant la semaine, les équipes conjointes pour la mise en œuvre de la Stratégie Opérationnelle intégrée de Lutte contre l’Insécurité à Beni/Oicha, ont poursuivi leurs patrouilles régulières de sécurisation.
Au total, 91 appels ont été reçus sur les numéros verts. 25 interventions ont été effectuées et ont permis 10 interpellations pour diverses infractions de droit commun. Par ailleurs, les différentes Unités de Police Constituées (FPU) ont poursuivi leurs missions de protection des populations. Ainsi, 514 patrouilles de sécurisation dont 179 conjointes avec la Police Nationale Congolaise, 18 Check points et 20 escortes de hautes personnalités ont été effectués.
Situation militaire
(Par le Lieutenant-colonel AMOUZOUN CODJO MARTIN, Porte-parole militaire)
Aucun incident majeur susceptible de perturber l’environnement sécuritaire dans la ville-province de Kinshasa, et dans les autres provinces situées dans l’Ouest de la République Démocratique du Congo, n’a été rapporté durant la semaine écoulée. Dans les provinces de Haut et de Bas-Uélé, les Forces onusienne et congolaise poursuivent avec détermination leurs activités militaires visant à l’éradication effective de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA). Dans la province de Haut-Uélé, dans le cadre de la lutte contre les activités négatives de la LRA, la Force de la MONUSCO, a, en coordination avec les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), lancé depuis le 15 janvier 2016, l’opération dénommée « Red Kite » (Cerf-volant rouge). A cet effet, le bataillon Marocain de la Force de la MONUSCO a déployé, conjointement avec les FARDC, trois postes opérationnels dans des localités situées dans les régions de Bangadi, Duru et Faradje, dans le but de mener des activités militaires visant à la neutralisation des éléments résiduels de la LRA, et de mettre par conséquent un terme à leurs exactions perpétrées contre les populations civiles dans les régions concernées. En Ituri, le climat sécuritaire continue d’être dominé par des activités militaires menées par la Force de la MONUSCO et l’armée congolaise, contre les éléments réfractaires du Front de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI), auteurs de nouvelles exactions contre les populations civiles vivant dans les localités situées au Sud du territoire d’Irumu. En effet, du 10 au 14 janvier 2016, les éléments du FRPI ont lancé des attaques contre quatre localités, notamment Musana (environ 4 kilomètres au Nord-est de Gety), Mandibe (22 kilomètres au Sud-ouest de Komanda), Modohiro (environ 4 kilomètres au Nord-est d’Aveba) et Kapalayi (9 kilomètres au Nord de Gety), au cours desquelles six individus ont été agressés, un autre blessé, des fonds alloués pour la réhabilitation de l’école primaire de Nyawali (située à Musana) et plusieurs biens domestiques pillés. Le 15 janvier 2016, des éléments du FRPI ont attaqué le marché de Boga (12 kilomètres au Sud-ouest d’Aveba), et pillé du bétail.
Des troupes d’intervention rapide des FARDC ont été déployées promptement sur les lieux des incidents, repoussé les assaillants à Modohiro, traqué et capturé un insurgé du FRPI dans la localité de Kapalayi. Suite à la récurrence des exactions perpétrées par des éléments armés et ceux du FRPI contre les populations civiles vivant dans la région de Bunia en général, et les localités situées au Sud du territoire d’Irumu en particulier, la Force de la MONUSCO y mène depuis le 14 janvier 2016 une opération du Bataillon de Déploiement Rapide, dans le but de tester le nouveau concept de Force mobile flexible des Nations Unies. Cette opération, menée pour la première fois par la Force de la MONUSCO, vise au renforcement des capacités de la MONUSCO à accomplir sa mission de protection des populations civiles. Le concept de Bataillon de Déploiement Rapide, consiste à une prompte projection des troupes onusiennes en tous lieux en République Démocratique du Congo, pour une protection urgente des populations civiles, soit pour mettre un terme aux incidents en cours, ou soit pour prévenir des attaques contre celles-ci. Ce concept est différent de celui de la Brigade d’Intervention, en ceci que la tâche attribuée à cette dernière par la Résolution 2211 de 2015, est de mener spécialement des opérations offensives contre les groupes armés actifs dans la province du Nord-Kivu. Par ailleurs, dans le territoire de Mambasa, les rapports concordants font état de l’arrestation à Mambasacentre par les troupes des FARDC, du chef rebelle du groupe Mayi-Mayi dénommé ‘’Cobra’’, suspecté être l’instigateur de toutes les activités négatives de nuisance perpétrées par les éléments Mayi-Mayi à l’intérieur et autour de Mambasa-centre. D’autres sources ont également rapporté le 13 janvier 2016, le kidnapping par deux éléments armés à Butsha (10 kilomètres au Nord de Biakatu), du chef de la collectivité de Biakatu, monsieur Jules Asunya Selemani, après l’attaque menée contre le véhicule qui le transportait, sur lequel dix impacts de balles ont été observés. Le 17 janvier 2016, trente-cinq individus, dont cinq femmes, ont été kidnappés au cours d’incursion des éléments du groupe Mayi-Mayi Simba dans la localité de Mambaka, située à 30 kilomètres au Sud-ouest de Biakatu. Des Observateurs Militaires de la Force de la MONUSCO ont mené des patrouilles intensives de longue portée sur les lieux de ces incidents, dans le but de dissuader d’autres attaques similaires, de rassurer les populations riveraines et d’interagir également avec les autorités locales sur les mesures idoines à prendre. Au chapitre des redditions dans cette province, le 16 janvier 2016, un ex-caporal du Front des Nationalistes et Intégrationnistes (FNI) en possession d’une arme AK-56, d’un chargeur et des munitions, ayant intégré ce groupe armé en 1998, s’est rendu volontairement aux Casques bleus de la Force de la MONUSCO basés au poste opérationnel de Bogoro, à l’issue d’une longue période de négociations, persuasion et campagne de reddition volontaire.
Dans le cadre des activités civilo-militaires, le 11 janvier 2016, des Casques bleus du contingent Bangladais de la Force de la MONUSCO, ont en présence du Commandant de la Brigade d’Ituri, contribué avec le déploiement de deux patrouilles, d’une Force d’intervention rapide, de deux véhicules anti-incendie, d’une ambulance et d’autres moyens adéquats, à l’extinction d’un important incendie, qui consumait un restaurant et les bâtiments avoisinants. Le Commissaire spécial de l’Ituri, ayant personnellement visité le site concerné, a exprimé sa gratitude au Commandant du bataillon Bangladais, pour la promptitude de l’intervention et l’assistance apportée simultanément en ce temps de crise, afin de sauver des vies humaines, mais également, de préserver des biens meubles et immeubles. Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire a été marquée dans le territoire de Beni par des attaques menées par des éléments de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF) contre les positions de l’armée congolaise, l’aéronef de la MONUSCO ; mais également, par des exactions perpétrées par des éléments des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) contre les populations civiles. Dans le territoire de Beni, le 13 janvier 2016, des éléments de l’ADF ont lancé à deux reprises des attaques contre les positions des FARDC situées dans la localité d’Opira, à 8 kilomètres au Sud d’Eringeti et approximativement 49 kilomètres au Nord de Beni. Les troupes de l’armée congolaise ont vigoureusement réagi et repoussé les assaillants, et ce ; avec l’appui des Casques bleus de la Brigade d’Intervention de la Force de la MONUSCO basés à Opira et Mavivi (31 kilomètres au Sud-ouest d’Eringeti). Deux éléments de l’ADF ont été tués au cours de ces accrochages. Quelques pertes en vies humaines ont également été enregistrées dans l’armée congolaise. En réponse à ces attaques contre les positions de l’armée congolaise, la Force de la MONUSCO a tiré le 14 janvier 2016, des obus d’artillerie contre les positions de l’ADF, situées dans la partie orientale de la localité d’Opira. Des attaques ciblées ont également été menées par des hélicoptères de combat de la Force de la MONUSCO contre des camps de l’ADF, en vue de leur démantèlement. Le 16 janvier 2016, des éléments armés ont tiré sur un hélicoptère de la MONUSCO en vol opérationnel audessus de la région située à 4 kilomètres au Sud-est d’Eringeti, causant des dommages mineurs sur l’aéronef. La MONUSCO condamne une fois de plus avec fermeté ce deuxième incident d’attaque sur ses aéronefs, après celle survenue le 11 janvier 2016 dans la même région par des éléments supposés appartenir à l’ADF, et réitère son engagement à soutenir l’armée congolaise dans la lutte sans faille contre les groupes armés, et ce ; conformément à son mandat. Les éléments réfractaires des FDLR ont également perturbé l’environnement sécuritaire dans cette province, durant la semaine écoulée.

Dans le territoire de Walikale, le 14 janvier 2016, les éléments des FDLR ont tendu une embuscade aux motocyclistes dans la région proche de Kalembe (27 kilomètres à l’Est de Pinga), tué un individu et blessé un autre. Au chapitre des redditions dans la province, du 13 janvier 2015 à ce jour, vingt-huit éléments en provenance des groupes armés, se sont rendus aux troupes de la Force onusienne. Il s’agit de : sept des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), deux du groupe Mayi-Mayi faction ‘’Nyatura’’, dix du groupe Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki avec une arme AK-47, deux du groupe Mayi-Mayi Kifuafua, un du groupe Mayi-Mayi Simba, quatre du groupe Mayi-Mayi Bakata-Katanga et un du groupe Mayi-Mayi Yakutumba. Au Sud-Kivu, le climat sécuritaire a été jugé globalement sous le contrôle des Forces onusienne et congolaise. L’armée congolaise poursuivant ses activités militaires visant à la neutralisation des éléments du groupe MayiMayi Bede, a appréhendé avec leurs armes le 13 janvier 2016 à Sange (33 kilomètres au Nord d’Uvira-centre) et Kinanira (territoire d’Uvira), cinq miliciens de ce groupe armé, auteurs d’embuscades et de trafic de drogue entre la plaine de la Ruzizi et le Burundi. Au Tanganyika, en dépit de l’activisme du chef rebelle du groupe Mayi-Mayi pygmée, Nyemba Isha, rapporté dans le groupement de Sange, territoire de Manono, et de la pression militaire exercée par les unités de l’armée congolaise contre ses activités négatives dans la région ; l’environnement sécuritaire dans cette partie du pays a été rapporté stable, mais volatile, durant la semaine écoulée. Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 1.166 patrouilles armées, dont 388 nocturnes, et fourni 83 escortes pendant la période sous examen.

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