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mardi 11 août 2015

Questions-réponses de la Conférence de presse « ONE UN » Mercredi 29 Juillet 2015

La Conférence de presse conjointe des Nations Unies était animée par Félix Prosper Basse, porte-parole de la MONUSCO, à partir de Kinshasa ; le Commandant Jean-Marie Joseph Gonçalves, porte-parole militaire a.i, à partir de Goma ; et Florence Marchal, Chargée de communication et Coordonnatrice du Groupe de Communication des Nations Unies (UNCG), intervenant à partir de Kinshasa.
Question 1 Vivian Nzabarinda/ Mutaani & Imburi (Goma) : Ma question est adressée à M. Felix Basse. Dès lors qu’il y a eu le Gouvernement rwandais, qui a eu à déclarer la non-reconnaissance du statut de réfugiés rwandais qui sont encore en dehors de leur pays, donc le Rwanda, on devrait savoir réellement dans quoi est-ce que vous coopérez actuellement avec le Gouvernement rwandais alors que le (…) statut de ces personnes qui sont encore à l’extérieur n’est pas reconnu avec le pays ou le Gouvernement en question. Porte-parole de la MONUSCO [Félix Prosper Basse]: Je pense qu’il y a quelqu’un du HCR qui pourrait répondre à cette question. Oui, Sylvestre… Chargé de l’Information Publique Adjoint d’OCHA [Sylvestre Ntumba] : Le HCR n’est pas dans la salle, mais je peux juste me permettre de dire [que] c’est vrai que le Gouvernement rwandais avait lancé un appel avec deadline [ultimatum] pour le retour de tous les rwandais qui se trouvent en dehors du territoire rwandais, pour le retour dans leur pays, affirmant que, au-delà de cette date, les personnes se trouvant en dehors ne seraient plus reconnues comme réfugiées. Mais, la réalité sur le terrain est que, à ce jour, dans les pays environnant le Rwanda, il y a encore plusieurs personnes qui ont fui leur pays pour diverses raisons, et qui se trouvent notamment sur le territoire congolais et qui sont enregistrées au niveau du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés comme tel, en leur donnant le statut de réfugié. On ne va pas entrer dans une polémique avec les autorités rwandaises, mais je crois que peut-être le HCR, comme l’a dit le Porte-parole de la MONUSCO, peut mieux vous donner des informations. Mais, effectivement, il y a encore sur le sol congolais des personnes avec le statut de réfugié rwandais.
Question 2 Patric Felix Abely/ L’Horizon (Goma) : Malheureusement, chaque fois qu’on pose des questions qui ont trait aux militaires, on n’est pas tellement satisfait. La MONUSCO a lancé les opérations de traque contre le FRPI dans l’Ituri, et récemment j’ai une information faisant état que le Général SANTOS CRUZ se retrouve de ce côté-là. Mais malheureusement, depuis que les opérations ont commencé, dans les rapports que vous donnez toujours, vous ne faites pas allusion à la situation militaire d’AVEBA, où vous êtes en train de traquer le Front de Résistance Patriotique de l’Ituri. A présent, on veut savoir, parmi les rebelles, combien ont été tués ? Du côté de la MONUSCO, combien de personnes sont touchées ? Mais aussi dans le camp de la population. Parce que, à chaque fois, quand vous donnez le rapport de la situation militaire, vous ne faites pas allusion à cela. Porte-parole militaire a.i. [Commandant Jean-Marie Joseph Gonçalves] : Merci, Monsieur le journaliste. Cette précision sur le bilan de l’opération est exclusivement réservée au Force Commander. Il va arriver tout à l’heure. Porte-parole de la MONUSCO [Félix Prosper Basse]: Juste pour rajouter à la suite du commandant Gonçalves. Vous avez parfaitement raison, parce que depuis le début du mois de juin, des opérations avaient été lancées pour neutraliser le Front de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI) dans la région d’AVEBA. Et ensuite, une pause avait été observée pour mener une campagne de sensibilisation auprès de ces miliciens afin qu’ils puissent se rendre volontairement auprès des FARDC ou de la Force de la MONUSCO. Le weekend dernier, les opérations ont repris à AVEBA, lancées par les FARDC, soutenues par la Force de la MONUSCO, qui a engagé ses hélicoptères d’attaque dans cette offensive-là et a pu pilonner le camp du FRPI qui se trouve à 12 km à l’Ouest d’AVEBA—le camp RAMBO. C’était le 24 juillet. Le 25 juillet, la Force de la MONUSCO a inséré des troupes spéciales Guatémaltèques, qui ont procédé au bouclage et au ratissage de la zone d’AVEBA et ont ainsi détruit le camp RAMBO, qui était occupé par les miliciens FRPI. Le bilan provisoire de cette opération est, à ce jour, quelque peu nul dans la mesure où nous n’avons pas eu de blessés après avoir conduit une mission d’évaluation sur le terrain pour constater s’il y avait des blessés ou des tués, et nous n’avons trouvé aucun élément. Donc, ceci pour vous dire un peu, le bilan de cette dernière offensive — qui se poursuit d’ailleurs — menée par les FARDC et soutenue par la MONUSCO.
Question 3 Jérémie Kihambu / RadioTélévision Communautaire Tayna (Goma) : Je venais d’apprendre tôt ce matin par une source que je garde sous anonymat, qu’il y a des enfants qui sont appelés à la réinsertion et gardés dans un camp de DDR à Keshero, dans un quartier de Goma. On dit que ces enfants, parfois, se bousculent ; ils s’échangent des coups. On ne sait pas si c’est pour quelle raison. La deuxième chose, c’est que leur recrutement serait monnayé. C’est que ce ne sont pas de vrais enfants-soldats. Ma question sera adressée à un responsable de DDR. Je ne sais pas s’il est à Kinshasa. Porte-parole de la MONUSCO [Félix Prosper Basse]: Nous n’avons pas, pour le moment, un responsable du DDR ici parmi nous. Toutefois, je dois vous dire que c’est une information tout à fait nouvelle. Vous venez de le dire, ce sont des sources que vous consultez anonymement ou secrètement. Mais je peux vous dire que nous avons un camp d’hébergement des anciens combattants qui se trouve à Munigi, et qui est très bien géré par les éléments du DDR qui s’échinent tous les jours à pouvoir leur apporter l’assistance nécessaire, la sensibilisation qu’il faut, afin que ces gens-là puissent progressivement réinsérer la société civile. Voilà ce que nous pouvions dire sur cette information.
Question 4 N’Kiere May/ Agence Congolaise de Presse : Je suis surpris quand même qu’il y a une opération militaire à AVEBA et il en sort un bilan nul. Mais là n’est pas ma question. Ma question, c’est au sujet d’une synergie que la MONUSCO pouvait initier en vue d’amener les armées des pays de la RDC à combattre les groupes armés, parce que, pour le Gouvernement congolais, tous ces groupes armés sont des terroristes. Est-ce que depuis 16 ans que vous êtes ici installés en RDC, vous avez initié une synergie des armées des pays voisins de la RDC pour combattre tous ces groupes armés ? Quel est le résultat ? Porte-parole de la MONUSCO [Félix Prosper Basse]: Merci pour votre question. D’abord, je commencerai par vous dire que les opérations militaires ne sont pas à la phase de planification. On ne sait pas quels seront les résultats qui vont être engrangés à l’issue d’une opération. Le plus important, c’est d’abord la coordination dans la planification avec les Forces Armées de la République démocratique du Congo. C’est l’engagement et la détermination qui animent ces deux Forces pour arriver à neutraliser les groupes armés qui, comme vous le savez, commettent beaucoup d’exactions contre les populations civiles. Maintenant, votre interrogation qui est relative à ce que la MONUSCO fasse la promotion de l’implication des armées étrangères en République démocratique du Congo, d’abord je voudrais vous préciser que la République démocratique du Congo est un Etat souverain. Et pour rappeler à votre bon souvenir certains faits, je sais que vous vous rappelez de l’opération « Thunderstorm », qui avait été lancée ici contre la LRA et qui avait vu l’implication aussi bien de l’armée soudanaise, de l’armée ougandaise que de l’armée congolaise, qui avait réussi à infliger à la LRA un taux d’attrition considérable. Vous vous rappelez, j’en suis sûr et certain, de la dernière opération qui avait vu l’implication des Forces ougandaises en République démocratique du Congo, et je suis sûr et certain que vous en connaissez les résultats. La toute dernière que je voudrais vous rappeler, c’est que, si vous vous souvenez bien du temps du M23, la population congolaise, ou en tous cas la majeure partie des congolais, était complètement ahurie de découvrir que deux bataillons des Forces spéciales rwandaises étaient en opération depuis au moins deux ans dans la province du Nord-Kivu pour neutraliser les Forces Démocratique de Libération du Rwanda. Les résultats, vous les connaissez. Donc, je voudrais tout simplement vous dire que la MONUSCO est ici en République démocratique du Congo sur invitation du Gouvernement, et que l’appui que nous apportons à la République démocratique du Congo nous a permis d’avoir des avancées significatives dans la traque et la neutralisation des groupes armés, même si tout n’est pas parfait. L’engagement se poursuit ; la détermination est là, et ensemble nous continuons à œuvrer pour que la paix revienne au Congo. Maintenant, je pense que cette suggestion, vous pourrez éventuellement la faire au Gouvernement congolais, qui est tout à fait souverain pour inviter qui il veut à prendre part à ces opérations-là.

Question 5 Albert Omba/ Numerica TV : Nous revenons encore au sujet des opérations sur le terrain. Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies aux Pays des Grands Lacs a fait un tour la semaine écoulée au niveau de Kisangani, précisément au camp Bahuma, pour visiter les FDLR qui sont internés là-bas. Est-ce que, à ce niveau, la MONUSCO, qui a commencé le décomptage de la reddition et du transfert des FDLR vers le Rwanda, a des chiffres précis ? A quel niveau et quel est le nombre des FDLR qui restent actuellement en RDC ? Porte-parole de la MONUSCO [Félix Prosper Basse]: Merci pour cette question. Juste, avant d’y répondre, permettez-moi que je corrige. La MONUSCO est venue en soutien, en appui aux autorités congolaises qui, comme vous le savez, ont initié cette opération de désarmement volontaire des rebelles FDLR. Nous avons apporté tout notre soutien, aussi bien logistique que technique, pour appuyer les autorités congolaises à réaliser le transfèrement des FDLR qui s’étaient volontairement rendus au site de transit de Kanyabayonga au Nord-Kivu, mais aussi au site de transit de Walungu dans la province du Sud-Kivu. A ce jour, nous avons environ 793 membres des FDLR et de leurs familles qui sont aujourd’hui cantonnés au camp de transit Bahuma de Kisangani. Mais je rappelle, au passage, que c’est juste des camps de transit ; ce ne sont pas de lieux d’hébergement définitifs pour ces rebelles FDLR. D’ailleurs, le processus de rapatriement avait été initié. Certains ont été rapatriés volontairement car, figurez-vous, le rapatriement doit être volontaire ; il ne peut pas être obligatoire. Alors, combien de rebelles FDLR restent ici en République démocratique du Congo ? Vous savez, il faut préciser que les chiffres évoluent ; les chiffres fluctuent entre ceux qui se sont rendus au niveau des camps de transit, ceux qui sont partis. Mais aujourd’hui, tout compte fait, la MONUSCO évalue à peu près le nombre des FDLR présents en République démocratique du Congo à environ un millier de combattants répartis entre la province du Sud-Kivu, la province du Nord-Kivu, un peu dans le Maniema, mais aussi un peu au nord du Katanga—cela veut dire au sud du Sud-Kivu, vers les montagnes de Mitumba, où nous avons aussi une certaine présence de FDLR qui est assez faible. Je pense que c’est en ces termes que je peux répondre à votre question.

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