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vendredi 4 mai 2012

Journée mondiale de la liberté de la presse


 Kinshasa, le 3 mai 2012,  
« Plus vous prétendez comprimer la presse, plus l’explosion sera forte. Il faut donc vous résoudre à vivre avec elle » François René de Chateaubriand.

A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, la France rend hommage à tous les journalistes qui chaque jour, cherchent à dire et montrer la vérité, que celle-ci soit insolite, heureuse ou insupportable, de façon objective et professionnelle.

Le degré de liberté de la presse est en effet un des indicateurs de progrès ou de recul des droits fondamentaux dans un pays, de son attachement à la liberté d’expression et d’opinion, mais aussi du droit pour tous les citoyens d’être informés sur le fonctionnement des institutions, du secteur privé, et sur ceux qui y participent.

Le droit des citoyens à l’information a un prix, à en juger par les menaces, arrestations, emprisonnements, et assassinats dont les journalistes ont été victimes, en temps de guerre comme en temps de paix.

Rappelons nous aujourd’hui de tous ceux qui, en République démocratique du Congo, sont morts pour avoir exercé ce métier, et notamment de :

        Pierre KABEYA, reporter au journal « KIN-MATIN », tué le 8 juin 1994 à Kinshasa
        Adolphe KAVULA MISSAMBA, directeur du journal « NSEMO », tué le 12 novembre 1994
        Belmonde Magloire MASSINHOUN, directeur du journal « Le Point Congo », disparu depuis le 13 septembre 1998 à Kinshasa
        Akite KISEMBO, interprète de l’envoyé spécial de l’AFP à Bunia, porté disparu depuis le 3 juillet 2003 à Bunia, dans la province Orientale.
        Pascal KABUNGULU, journaliste et défenseur des droits de l’Homme, tué la nuit du 31 juillet au 1er Août 2005, à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu
        Franck NGYKE KANGUNDU, journaliste chef de la rubrique politique au journal La Référence Plus, tué dans la nuit du 3 novembre 2005 à son domicile de Kinshasa
        Kayilu MUTOMBO, technicien de maintenance de CCTV (Canal Congo télévision), retrouvé poignardé, le 29 mars 2006, sur le site de Kisanga (Lubumbashi), dans la province du Katanga.
        Louis MWAMBA BAPUWA, journaliste freelance, rédacteur de plusieurs articles politiques dans les journaux de Kinshasa, tué à bout portant à son domicile de Kinshasa/Matete dans la nuit du 8 juillet 2006.
        Serge MAHESHE KASOLE, journaliste et secrétaire de rédaction à Radio Okapi, tué le 13 juin 2007 en pleine rue à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.
        Patrick KIKUKU WILUNGULA, reporter-photographe à l’ACP (Agence Congolaise de Presse) à Goma dans la province du Nord-Kivu, tué à bout portant, le 9 août 2007.
        Didace NAMUJIMBO Journaliste à Radio Okapi, tué à bout portant, dans la nuit du 21 novembre 2008, à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.
        Bruno KOKO CHIRAMBIZA, journaliste et chroniqueur culturel à Radio Star, émettant à Bukavu poignardé la nuit du 23 Aout 2009
        Patient CHEBEYA BANKOME alias MONTIGOMO, journaliste cameraman indépendant tué le 5 avril 2010.
        Witness-Patchelly KAMBALE MUSONIA, journaliste à Radio Communautaire de Lubero Sud, tué le 21 juin 2011.
(Source : Journalistes En Danger)
Certains cas de meurtres ou de disparitions n’ont jamais été élucidés.

Cette journée est l’occasion pour la France de saluer le courage dont les professionnels de l’information font preuve en RDC et dans le monde, artisans discrets de la transparence au service du peuple souverain, défenseurs des droits de l’Homme au quotidien.

L’Ambassade de France assure la présidence du groupe inter bailleurs médias en RDC qui réunit une quinzaine d’Ambassades et d’organisations internationales. Les réunions régulières de ce groupe permettent aux bailleurs concernés d’établir des positions communes sur le secteur des médias et de proposer quand cela est nécessaire des démarches diplomatiques en faveur de la liberté de la presse.

Par ailleurs, dans le cadre du programme inter bailleurs d’appui aux médias en RDC (d’un montant de 20 millions d’euros) financés par la Grande Bretagne, la Suède et la France et mis en œuvre par l’opérateur France Expertise Internationale, un appui important est destiné à Journalistes En Danger sur 5 axes : monitoring des atteintes à la liberté de la presse, plaidoyer et lobbying pour la liberté de la presse en RDC, fonds d’assistance d’urgence, viabilité et gouvernance de JED et appui institutionnel.

Enfin la France et ce même programme apportent une contribution importante au projet Radio Okapi qui organise des formations en faveur de la protection des journalistes.

Mais la liberté de la presse ne concerne pas seulement la RDC. C’est en effet une préoccupation majeure de la France au plan mondial. A cet égard, M Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères et européennes a souhaité rendre publique la déclaration suivante à l’occasion de la journée internationale de la liberté de la presse :

« En cette journée  mondiale de la liberté de la presse, je pense en premier lieu à Lucas Deloga, Gilles Jacquier et Rémi Ochlik, journalistes et photographes français morts au cours des derniers mois en reportage en Tunisie et en Syrie, ainsi qu'à leur famille et à leurs proches. J'ai souhaité que le ministère des Affaires étrangères et européennes leur rende hommage en présentant leurs photos les plus emblématiques des Printemps arabes et de leurs aspirations démocratiques sur le site France diplomatie.

Cette journée est aussi l'occasion pour moi de rappeler la forte mobilisation de la France, à Paris et à  Bogota, pour obtenir la libération de Roméo Langlois de France 24, retenu en Colombie depuis samedi.

L'an passé, selon les chiffres de Reporters Sans Frontières, ce sont près de 66 journalistes qui ont été tués, tandis qu'un millier d'entre eux étaient arrêtés et emprisonnés.

Je veux rendre hommage à tous ces journalistes qui payent de leur vie ou de leur liberté l'exercice d'un métier souvent dangereux, au service de la recherche de la vérité, dans des pays déchirés par des conflits violents ou tenus par des dictateurs.

Il nous faut saluer le courage de tous ceux qui, partout dans le monde, défendent au péril de leur vie ce droit fondamental qu'est la liberté de la presse et  la liberté d'expression, alors que les atteintes à ce droit, universel, essentiel, persistent dans de nombreux pays.

Le libre exercice du métier de journaliste constitue une priorité dans notre politique de défense des droits de l'Homme. Chacun voit en effet que le premier réflexe des ennemis de la liberté, c'est de bâillonner la  presse, que les premiers alliés des combattants pour la liberté, ce sont des medias libres. La France est à cet égard particulièrement vigilante pour la liberté du cyber espace ».

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