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vendredi 29 juillet 2011

Dans la cité de Djuma au Bandundu, la pauvreté empêche la population d’accéder aux de soins de santé


Construit dans pendant la colonisation, l’Hôpital Général de Référence de Djuma, dans le territoire de Bulungu est devenu l’ombre de lui-même. Le personnel est abandonné aussi à lui-même. N’eut était sa prise en charge par les Pères Jésuites espagnols, cet hôpital aurait assurément cessé de prodiguer des soins.
Cet hôpital couvre toute la zone de santé de Djuma dont la population avoisine plus de 183 mille habitants sur une superficie d’environ 4 mille Km². La principale difficulté de cet hôpital est le manque d’ambulance. La zone de santé ne dispose que d’une seule jeep utilisée dans toutes les activités vaccinales et la supervision de la zone de santé. 
Dr Hughes Kapaya

Appel
Le moyen de transport le plus utilisé dans cette partie reste le vélo. Avec cette conséquence que plus d’un malade meurt en cours de route. L’hôpital reçoit des vélos sporadiquement de la part de son partenaire Memisa mais l’absence d’un gouvernement en Belgique rend cette coopération aléatoire, a indiqué le Dr Alain Mugoto, médecin chef de staff.
Une Ong espagnole, Energy Assistance, avait installé des panneaux solaires à l’hôpital. A ce jour, ce matériel est devenu vétuste. Il nécessite d’être remplacé bien qu’il fonctionne encore dans la salle d’opération. Dans d’autres services, il est urgent de le renouveler.
Dans la grande majorité, la population vit dans une pauvreté extrême. Les malades insolvables ne sont jamais pris en « otage ». Les responsables gèrent plutôt cette question avec beaucoup de tact. « Lorsque les malades ne paient pas, c’est l’hôpital qui en souffre dans la plupart de cas ». Sur dix malades admis, un seul qui paye effectivement.

Un seul cri de cœur au gouvernement

 L’Etat devrait prendre en charge le personnel et assurer la mécanisation des agents, ont indiqué des responsables obligés de se couper en mille morceaux pour faire fonctionner l’établissement. Une prise en charge synonyme de versement régulier des salaires et d’approvisionnement régulier de la pharmacie en médicaments.

Au prix d’immenses sacrifices

Encore, il doit se battre aussi pour payer le personnel. C’est soit le salaire du personnel qui prenne le dessus sur l’approvisionnement en médicaments. « Etant donné que cet établissement hospitalier se trouve en milieu rural, la contrée ne dispose pas de pharmacie. Si la pharmacie de l’hôpital ne fonctionne pas, c’est vraiment le chaos dans le milieu ».
L’Hôpital Général de Référence de Djuma soigne toutes les maladies tropicales parmi lesquelles le paludisme qui occupe la première position. Heureusement qu’avec la distribution des moustiquaires imprégnées, le taux du paludisme a baissé. Avec l’appui du Fonds mondial, l’hôpital soigne les malades du Vih/Sida avec des antirétroviraux ainsi que la tuberculose.
Les grandes interventions telles que les opérations de fistules sont aussi réalisées avec l’appui technique des « Médecins sans vacances ». Les fistules végico-vaginales sont également traitées avec l’appui des « Médecins sans vacances belges ». « Il faut qu’on nous mette dans de conditions normales. Nous pourrons faire plus sinon nous serons obligés d’aller ailleurs », a averti le Dr Mugoto.
A Kinshasa, les interventions pour des fistules peuvent coûter jusqu’à 2.000 dollars américains par intervention.
Les fistules dans cette partie du Bandundu sont dues à des accouchements faits dans les mauvaises conditions et non à des viols. Une autre cause est le fait des accoucheuses qui ne sont pas suffisamment rodées. Elles pressent souvent sur le ventre de la femme, provoquant des traumatismes au niveau de la vessie. DE même, elles cherchent à tout prix à faire accoucher de jeunes filles qui ont des bassins limites par la voie basse. De fois avec une vessie trop pleine, ces traumatismes peuvent occasionner un petit orifice et la femme verra ses urines sortir d’elles-mêmes.
Cette situation rend souvent les jeunes femmes plus dégradantes dans leur intimité. Certaines d’entre elles ont vécu cette situation pendant dix ans. Leurs maris ainsi que leurs membres de famille les ont quittées ou abandonnées. L’appui technique des « Médecins sans vacances belges » a permis à ces femmes de retrouver une vie normale. Il est à signaler  que des fistules dus aux violences sexuelles sont rares dans cette partie de la République.  
Dr Alain Mugoto

A Djuma, ces interventions ne coûtent qu’environ 60.000 Fc que les malades paient séquentiellement ou ne paient pas du tout par manque de moyens financiers. Il faut franchement que le gouvernement prenne ses responsabilités, a indiqué le Dr Mugoto.
Résumant la situation de son hôpital, le médecin directeur, le Dr Hughes Kapaya a indiqué que ce dernier fait fasse à plusieurs les difficultés sur le plan de la gestion du personnel et du point de vue gestion financière et du matériel.
Cet hôpital appartenant à une zone de santé rurale, pour lui, les réalités en milieu rural sont tout à fait différentes à celles de la ville. Les habitudes culturelles font que dans un milieu comme le nôtre, tout doit venir de Kinshasa pour diriger un hôpital situé dans un environnement rural, a-t-il fait savoir. « Vous aurez des contraintes auxquelles vous devez faire face pour diriger ce personnel ».
Le matériel a prix de l’âge et se trouve en mauvais état. Les Jésuites diminuent leur apport en matériel, s’est lamenté le médecin directeur. « Ce qui fait qu’aujourd’hui nous nous retrouvons dans une situation telle que tout le matériel est en mauvais état ».
Avec son partenaire Memisa de droit belge, l’hôpital bénéficie un certain appui de façon structurelle. L’hôpital ne reçoit aucun appui du gouvernement congolais. Le souhait du personnel est que le gouvernement prenne en charge la population. L’hôpital a signé un programme d’appui triennal avec Memisa de 2011 jusqu’en 2013. Cet appui ne concerne que la formation et en appui matériel.
«Tout dépend de la manière dont nous allons budgétiser planning. Avec le partenaire Mémisa, nous appliquons un système qui a été conçu par l’Etat congolais, la tarification forfaitaire ». Le forfait est global ou partiel et dépend de chaque formation hospitalière de la contrée.
L’Hôpital de Djuma applique un système de forfait partiel. Il y a certains actes que le malade ne paie pas et pour d’autres il paie. « Ce système est avantageux jusque-là mais il est en expérimentation par rapport à la population qui est trop pauvre. Il a été instauré pour aider la population à accéder aux soins de santé en tenant compte de ses moindres revenus », a tenu à faire savoir le Dr Kapaya.

L’hôpital a trois médecins et ce nombre est jugé plus ou moins suffisant par rapport au milieu. Si on peut ajouter, c’est un besoin pour  mais les responsables de l’hôpital qui sont les Jésuites aimeraient que le besoin émane du personnel. La question principal demeure comment le payer dans un milieu où la population est pauvre.

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