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samedi 29 juillet 2023

Appel d’urgence: crise de financement pour l’Ituri, le Nord Kivu et le Sud Kivu Kivu

 557 millions USD est le montant nécessaire d'urgence jusqu'à la fin de l'année pour fournir une assistance alimentaire vitale en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu.

En RDC, 6,7 millions de personnes sont déplacées et 80 % d'entre elles connaissent une crise aiguë de la faim et de la malnutrition qui ne cesse de s'aggraver. Dans l'est de la RDC, une région en proie aux conflits et à l'insécurité, la situation est particulièrement désastreuse, affectant non seulement les personnes déplacées, mais aussi une grande partie de la population. Les ressources manquent cruellement pour répondre aux besoins humanitaires extrêmement importants dans cette partie du pays.

3,6 millions de personnes dans l'est de la RDC ont besoin de l'aide du PAM. Cependant, les ressources ne sont pas disponibles pour répondre à tous les besoins de cette population. Le PAM est sur le terrain et accroît son aide, mais les besoins en hausse met à rude épreuve une opération déjà gravement sous-financée et ignorée. Compte tenu des ressources actuelles, le PAM donne la priorité à l'aide en espèces en juillet, août et septembre. Chaque mois, le PAM cible 1,6 million de personnes (1,1 million de personnes bénéficiant d'une aide en espèces).

Dans le cadre de son plan d'intensification, des opérations, le PAM vise à augmenter progressivement le nombre de personnes bénéficiant d'une aide alimentaire et d'une aide en espèces au cours des six prochains mois. Avec les ressources actuelles, le PAM a déjà du mal à répondre aux besoins des 1,6 million de personnes qu'il cible chaque mois jusqu'en septembre. Si le PAM ne reçoit pas de ressources supplémentaires, il sera contraint de réduire considérablement le nombre de personnes qu'il peut aider à partir d'octobre.

Le PAM lance un appel urgent pour 557 millions USD afin de répondre aux besoins d'assistance alimentaire les plus urgents dans l'est de la RDC d'août à décembre 2023. Des ressources prévisibles et flexibles sont nécessaires pour répondre à l'évolution rapide des besoins. Cela permettra au PAM de mettre pleinement en œuvre l'intensification de l'aide afin d'éviter des conséquences désastreuses pour les millions de personnes qui en ont besoin.

Aide d'urgance

Depuis le début de l'année, le PAM a aidé 1,9 million de personnes dans l'est de la RDC dans le cadre de toutes ses activités (dont 1,5 million de personnes ont reçu une aide alimentaire d'urgence et une aide en espèces). En juillet, le PAM s'est focalisé sur l'intensification de l'aide en espèces, alors que les produits alimentaires font défaut, avec pour objectif de fournir une aide en espèces à 1,1 million de personnes chaque mois au cours des trois prochains mois, tandis que 500.000 personnes continueront à recevoir des denrées alimentaires. Jusqu'à présent, plus de 500.000 personnes ont déjà reçu leur aide en juillet, un nombre qui devrait augmenter, et 766.000 personnes ont été enregistrées. Parmi elles, 231.000 ont été nouvellement enregistrées en juillet dans le cadre du nouveau processus d'enregistrement séquentiel et simultané destiné à rationaliser et à accélérer la distribution de l'aide.

Des problèmes de liquidités avec le partenaire bancaire ont entravé le début des distributions d'argent, qui sont maintenant bien avancées. Le PAM et ses partenaires ont également intensifié leurs efforts de suivi et de soutien sur le terrain à la lumière du nouveau processus d'enregistrement qui a exigé du personnel une formation supplémentaire.

À partir d'octobre, le PAM augmentera ses activités de distribution d'aliments en nature dans les trois provinces de l'est touchées par le conflit, avec l'arrivée d'une plus grande quantité de nourriture. Les commodités seront progressivement livrées pour plusieurs séries de distributions.

En raison d'une grave pénurie de fonds, les ressources disponibles limitent la portée de l'action du PAM. En outre, le plan du PAM fondé sur les besoins dans le cadre de l'intensification de l'aide estime que 3,6 millions de personnes ont besoin de l'aide alimentaire du PAM chaque mois, au moins jusqu'à la fin de l'année. Le PAM s'efforce de conserver une certaine souplesse programmatique afin d'alterner les modalités d'assistance en espèces et en nature en fonction des ressources disponibles et de ce qui est approprié selon les évaluations de faisabilité et les préférences.

Assistance nutritionnelle

Les programmes de traitement et de prévention de la malnutrition du PAM sont particulièrement utiles dans les zones de conflit et de déplacement, où les familles ont du mal à trouver des aliments nutritifs pour leurs enfants. Depuis le début de l'année, le PAM a atteint 249.000 enfants et femmes par ses programmes de prévention et de traitement d'urgence de la malnutrition dans les trois provinces de la RDC touchées par le conflit (de janvier à juin).

Le PAM cible 95.000 enfants et femmes dans l'Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu pour le seul mois de juillet avec des programmes de lutte contre la malnutrition. Si davantage de ressources sont disponibles, ce chiffre de planification passera à 134.000 à partir de septembre, bien que l'important manque de ressources actuel pourrait faire que la portée des programmes de nutrition du PAM reste limitée.

Au cours des cinq prochains mois (août à décembre), 5 millions USD sont nécessaires pour le programme de traitement de la malnutrition aiguë pour les femmes et les enfants dans 47 zones de santé à travers les trois provinces. En outre, le PAM travaille avec le Cluster Nutrition et d'autres partenaires sur des enquêtes nutritionnelles et des exercices de redéfinition des priorités et de ciblage, afin de comprendre les besoins sur le terrain et d'actualiser le plan d'action pour répondre à ces besoins.

Le programme de prévention de la malnutrition qui l'accompagne est gravement sous-financé, nécessitant 10 millions USD d'août à décembre 2023. Investir dans la prévention de la malnutrition est non seulement important pour la santé de la mère ou de l'enfant, mais aussi moins coûteux que lorsque cette mère ou cet enfant doit être remis sur pied à la suite d'une malnutrition aiguë.

L’histoire de malaria

Maria Namunganga, 42 ans, a été contrainte de fuir sa maison de Masisi avec son mari et ses six enfants lorsque le conflit s'est intensifié. Ils ont tragiquement perdu deux de leurs enfants au cours du voyage vers le camp de Bweremana. "Nous sommes aujourd'hui une famille de six personnes, vivant ici à Bweremana, mais nous étions auparavant une famille de huit personnes vivant à Bufende, dans le Masisi. Deux de nos enfants n'ont pas survécu au voyage qui nous a amenés jusqu'ici.

Maria et sa famille ont été enregistrées au camp aujourd'hui (5 juillet) pour recevoir une aide en espèces du PAM. Ils utiliseront les 180.000 CFA (environ 73 USD) pour acheter des aliments essentiels et d'autres produits de première nécessité.

Défis opérationnels

Le PAM opère dans un contexte extrêmement difficile et adapte et modifie ses opérations si nécessaire, à condition que des ressources prévisibles et flexibles soient disponibles. Les risques liés à la sécurité des groupes armés non étatiques créent des contraintes d'accès sur les principales voies d'approvisionnement. La capacité du PAM à atteindre certaines des communautés ayant le plus besoin de l'aide est limitée. Cela est particulièrement vrai pour les programmes d'urgence et de nutrition du PAM à Rutshuru et Masisi, dans le Nord-Kivu, et dans une grande partie de l'Ituri.

Les restrictions de circulation, y compris les barrages routiers illégaux, ont également un impact sur les coûts de la nourriture et du transport, en particulier sur les routes menant aux terres agricoles ou aux marchés, ce qui perturbe la disponibilité des denrées alimentaires dans les zones touchées. En conséquence, les familles sont parfois contraintes de recourir à des mécanismes d'adaptation périlleux pour trouver de l'argent et de la nourriture, ce qui entraîne souvent des risques en matière de protection. La violence basée sur le genre, entre autres risques de protection, est un défi supplémentaire que le PAM doit prendre en compte dans ses efforts de réponse. Par exemple, la protection des femmes et des filles lorsqu'elles ramassent du bois pour la cuisine reste une préoccupation majeure.

Le PAM est confronté à de multiples procédures de dédouanement ardues qui retardent l'intervention humanitaire. La présence de groupes armés non étatiques dans le Nord-Kivu et l'Ituri oblige le PAM à franchir de nombreuses frontières internationales pour atteindre les sites de distribution. Les livraisons du PAM sont également fortement affectées par d'autres problèmes de transport. Il s'agit notamment de la détérioration des routes, des conditions météorologiques extrêmes et du manque de ressources pour renforcer les options de transport.

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