APO

mercredi 22 mars 2023

152 millions de dollars pour un nouveau projet de soutien au commerce transfrontalier au Sud-Kivu

Soutenir l’amélioration de l’environnement des échanges transfrontaliers dans la Région des Grands Lacs, afin de contribuer à la stabilisation politique et économique au niveau local, est au cœur de l’initiative de la République Démocratique du Congo (RDC), à travers un nouveau projet, le « Projet de Facilitation du Commerce et l’Intégration dans la région des Grands Lacs » (PFCIGL) avec l’appui financier de la Banque mondiale.

Des bénéficiaires du projet

Entré en vigueur depuis le 31 janvier 2023, le PFCIGL a pour objectif de développer, de faciliter les échanges et améliorer la commercialisation des produits transformés dans les chaînes de valeur sélectionnées. Les principaux bénéficiaires du PFCIGL sont les jeunes et femmes commerçants, œuvrant dans les régions frontalières des Grands Lacs entre la RD Congo et le Burundi.

Le financement du projet comporte une partie don et une autre de prêt pour une enveloppe totale de 152 millions de dollars sur une période d’exécution de 5 ans et demi, soit de janvier 2023 à juin 2028. Le projet mènera de front des activités visant des améliorations matérielles et logistiques au niveau des frontières ainsi que celles relatives aux réformes des politiques et des procédures pour faciliter le commerce. Il est ainsi prévu de financer la construction et la modernisation des postes frontaliers, des ports, des marchés et la réhabilitation des artères et pont aux frontières.

La mise en œuvre du PFCIGL  permettra aux piétons, aux passagers et aux véhicules commerciaux de franchir les frontières rapidement et en toute sécurité. Elle renforcera également la sécurité de petits commerçants, avec la création de voies réservées aux piétons, l’installation d’éclairages et de caméras et la construction d’entrepôts où stocker sans risque leurs marchandises. Ces infrastructures permettront de réduire les délais nécessaires au franchissement des frontières et à accroître le volume des affaires, offrant ainsi aux commerçants la possibilité d’effectuer plusieurs rotations par jour et, ce faisant, d’augmenter leurs revenus.

Les améliorations apportées aux infrastructures frontalières iront de pair avec une gestion et une gouvernance des frontières optimisées et le déploiement d’agents mieux formés. Un volet prévoit également de renforcer les capacités des agents aux frontières pour assurer la délivrance de services efficaces et de qualité.

Ce sont là des aspects essentiels pour les petits commerçants, et notamment pour les femmes, souvent victimes de harcèlement et de violences physiques, sans parler de l’extorsion de pots-de-vin. Les femmes sont un maillon essentiel du commerce et de la prospérité. Il faut donc leur permettre d’opérer en toute sécurité. Le projet défendra pour ce faire, l’introduction de mécanismes opérationnels de gestion des plaintes et de résolution des différends, de renforcement de la sécurité et de réduction du harcèlement aux frontières.

Tout cela vise à améliorer l’efficience, les capacités et la sécurité des opérations de plusieurs postes frontières qui jouent un rôle essentiel pour connecter les économies de ces pays, améliorant ainsi la santé économique de la région.

La collecte de données sur le délai moyen nécessaire pour que les marchandises franchissent la frontière ainsi que sur la valeur et le volume de biens circulant d’un pays à l’autre, l’incidence du harcèlement sur les commerçants, surtout les femmes, et l’opinion des commerçants quant à la qualité des prestations des services frontaliers permettra de mesurer la réussite du projet.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire