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lundi 30 janvier 2023

Victime d'un incendie dans une cabine à Limete, un journalier abandonné par la Snel

Eric Mbemba affecté au service de dépannage, travaillait comme journalier à la Snel depuis 2014 jusqu’au 29 juillet 2022, date à laquelle il a connu un accident de travail dans la commune de Limete à Kinshasa. Il avait bien passé sa journée de travail, ce jour-là fatidique. C’est autour de 16 heures qu’un agent de la société de télécommunications Africell située sur la 13ème rue dans la concession de Laurent Batumona qui s’est rendu au bureau du Centre des Ventes et Services (CVS) de la Snel Limete sur la 12ème rue pour réclamer le rétablissement de l’électricité dans le quartier.


L’agent de l’Africel a posé le problème au chef de département Adrigo Kisanta. La panne enregistrée, le chef de dépannage a envoyé Eric Mbemba avec un agent de dépannage sur terrain. Lorsque cette équipe est arrivée à la cabine sur la 13ème rue Limete Industriel, elle a constaté que cette cabine n’était pas alimentée.

Les agents de l’équipe de dépannage arrivés sur le lieu ont commencé à enclencher la première phase et puis la deuxième sans se rendre compte qu’il y avait un court-circuit sur la deuxième phase. Cette dernière était collée sur le neutre.  Lorsque les techniciens testaient, il n’y avait pas de retour.

L’incendie s’était déclaré en enclenchant et en remettant le fusible qui a brûlé l’agent Eric Mbemba. Il avait perdu connaissance pendant quelques minutes. Avec les premiers secours, Eric Mbemba se rendra compte que sa vie était en danger puisque sa face était défigurée. Il est tombé en pleurant. Son chef et l’agent de l’Africell l'ont conduit à l’Hôpital Saint Joseph de Limete. "A cause de la grève, nous avons été orientés à l’Hôpital général de Référence de Kinshasa (ex-Mama Yemo). 


Ne pouvant pas atteindre cet hôpital à cause des embouteillages, ils seront orientés au Centre Nganda dans la commune de Kintambo. Pris dans les embouteillages, ils étaient contraints de marcher pour arriver vite à l’hôpital. Malheureusement au Centre Nganda, Eric Mbemba ne pouvait pas recevoir des soins par manque de numéro matricule. Il était difficile pour que le réceptionniste crée un fichier en sa faveur. La société avait décliné sa responsabilité du fait qu’il n’était pas engagé. 

"A l’arrivée de mon chef de dépannage, il a appelé mon père biologique. Ce dernier a demandé qu’on m’amène à l’Hôpital général de référence de N’djili (quartier 7). J’ai été interné pendant près de trois semaines. La facture n’était pas à notre portée. Les infirmiers viennent à la maison pour des pansements », a déclaré Eric Mbemba.

Astuce pour ne pas embaucher les journaliers

La Snel utilise des journaliers pendant un certain temps. Car, au bout de trois mois, l’employeur est tenu d’engager le journalier en se basant sur le code du travail. Pour contourner la loi, la Snel a trouvé des astuces. Elle utilise les journaliers entre 19 et 22 jours. "Après 22 jours, on te paye. Tu resteras à la maison pour revenir un mois après. Le jour de l’accident, j’étais affecté au service de l’éclairage public. Et pourtant moi je travaille au service de dépannage". 

Que dit la loi en matière d'accident de travail

Pour Me Willy Wenga, avocat au Barreau de Kinshasa-Gombe, la personne accidentée au moment au moment des faits travaillait pour la Snel. Ce n’est pas un travail privé. Partant, quoi qu’il ne soit pas en service, Eric Mbemba a été appelé ou il a signé dans le cahier sur instruction de son chef pour aller dépanner Africell. "Je pense qu’ici la responsabilité de la Snel est engagée. Dès lors que l’agent qui se retrouverait journalier a connu un problème au niveau de service qu’il rendait à la cabine pour dépanner Africell. L’accident qu’il a connu devrait être pris en charge par la société". 

Eric Mbemba

Le chef dont on parle il est de la Snel et cet agent journalier a été placé sous son service. Il n’y a pas de discussion là-dessus puisque c’est en plein service que ce journalier a connu l’accident. Et donc, ça devient un accident de travail. Or, tout accident de travail doit être pris en charge par l’employeur. " Quoi que cet employeur n’a pas signé un contrat à durée déterminée ou indéterminée avec l’agent. Au moins, l’employeur le reconnait comme agent ou son travailleur journalier. A ce titre, en cas de préjudice ou en cas de dommages survenus à l’agent, l’employeur doit prendre en charge cet incident et les dommages survenus à l’agent".


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