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mercredi 4 juillet 2018

Nord-Kivu : 7.376 cas des viols des femmes, 2.883 maisons incendiées et 11 Véhicules brillés dans le territoire de Beni


La RDC est un État souverain depuis son accession à l’Indépendance. Aujourd’hui, elle totalise 58 ans depuis qu’elle jouit de sa souveraineté nationale qu’internationale. 
Cependant, nul n’ignore que c’est au prix du sang des Congolais qu’elle a dû accéder à son indépendance. Ce qui constitue une preuve suffisante d’un amour de la patrie de nos compatriotes qui ont lutté et arraché l’indépendance des mains des colonisateurs. 
Ce bel exemple devrait, à tout temps, guider les Congolais pour un développement harmonieux et pacifique de la R.D.C dans le concert des Nations. 
Malheureusement, le niveau socio-économique et sécuritaire des fils et filles de ce pays nous fait démontrer l’image d’un lendemain incertain. Ce qui dénature ce grand jour qui, au lieu d’être considéré comme un jour de fête, se traduit plutôt en un jour d’incertitude et de désespoir alors que depuis 58 ans la RDC est entre les mains de ses fils et filles. 
Il n’est point de doute que les effets de l’indépendance sont moins visibles au pays de façon générale et, en particulier dans la province du Nord-Kivu ainsi qu’en Territoire de LUBERO et BENI, y compris les villes de BUTEMBO et BENI où l’insécurité insupportable a perduré. Cette situation désastreuse se manifeste à travers des pillages des biens de la population, des incursions nocturnes dues au « phénomène KASUKU » causant mort d’hommes et blessures graves, des kidnapping des personnes contre payement des rançons pour leur libération, le braquage  des véhicules sur la voie publique ainsi que l’incendie des autres, les tracasseries de tout genre et arrestations arbitraires des populations civiles par les agents de sécurité sous prétexte d’une complicité et d’une collaboration avec les groupes armés,…  
Au regard de cette situation d’insécurité généralisée, la société civile, en territoires de Beni et Lubero ainsi que celle des villes de Butembo et Beni, réunie à Butembo en assemblée générale en date du 25  avril 2018, a relevé les constats ci-après : 

a) 7.376 cas des viols des femmes ; 
b) 2.883 maisons incendiées ; 
c) 11 véhicules brillés sur le tronçon Beni-Eringeti et Beni-Kasindi ainsi que 20 autres véhicules sur d’autres tronçons ; 
d) 13 structures sanitaires incendiés entre 2014 et 2016 ; 
e) 7 Centres de Santé et hôpitaux et 13 écoles ont été vandalisées à Butembo en 2017 ; 
f) 39 écoles ont été totalement détruites et 65 autres écoles abandonnées suite aux menaces des groupes armés en territoire de LUBERO ; 
g) 182.800 personnes déplacées  à cause de la guerre menée contre les groupes armés en territoire de Lubero ;
h) Le nombre des personnes massacrées en territoires de Beni et Lubero est passé de 1.116 en mai 2016 à 2.459 en avril 2018; soit 57 personnes tuées par mois avec une moyenne de deux personnes tuées par jour; 
i) 1657 cas de kidnapping dont 874 cas en territoire de Lubero contre 783 en territoire de Beni ; 
Ces multiples violations des droits de l’homme sont parmi tant d’autres que subit la population civile en présence d’un nombre important des agents de Sécurité, de l’armée ainsi que des éléments de la MONUSCO. 
Dans ce contexte, la population civile est obligée de quitter les milieux ruraux pour trouver refuge en milieu urbain où malheureusement la vie est menacée. Ces populations sont contraintes d’abandonner leurs champs, source de leur survie pour s’installer en ville de Beni et Butembo sans aucune assistance humanitaire. 
Dans les deux villes précédentes, les tueries, les incursions nocturnes des maisons se soldant par l’extorsion de l’argent et biens y sont monnaie courante. L’agriculture, l’élevage et le commerce constituent des domaines de la vie qui sont essentiellement menacés. 
Telle est la situation d’un peuple abandonné, victime des violations graves et manifestés de leur droit à la paix, à la sécurité, à l’intégrité physique, à la propriété, à la Santé, à l’éducation…
Ce qui crée un contraste d’un pays indépendant et doté des multiples textes des lois face au calvaire de la population civile, abandonnée à elle-même alors qu’elle est censée être protégée par  ses dirigeants en présence de la communauté internationale dont les services sont loin de remplir leur rôle dans  la lutte pour la protection du civile.
Dons ce contexte, le peuple ne sait plus à quel sens se vouer et ne trouve aucune raison de fêter son indépendance, qui, en réalité, n’existe que de son nom.
Raison pour laquelle, nous, serviteurs de Dieu au regard de la mission prophétique que nous devons mener dans un contexte de paix et d’union, sommes appelés à dénoncer ce climat malsain dans lequel vit le peuple de Dieu, un climat où la dignité humaine n’a plus de valeur.
Pour terminer, face à cette crise généralisée dans tous les domaines de la vie, qu’il nous soit permis de proposer les recommandations ci-après :             

Au Gouvernement congolais :
 Assurer la protection des biens et des personnes en rétablissant l’ordre et la sécurité sur toute l’étendue du territoire national. Ce qui permettra aux déplacés de rejoindre leur milieu de vie ;
Décourager les ambitions de balkanisation du territoire national et mettre fin à celles relatives au découpage du Nord-Kivu dans le strict respect de l’intégrité territoriale et de l’unité de la Province précitée au regard des instruments juridiques en vigueur ;
Respecter les textes des lois et accords  signés ;
Créer les mécanismes de la cohabitation pacifique entre les populations congolaises ;
Organiser les élections dans le délai requis selon le calendrier en cours de la CENI pour une alternance pacifique du pouvoir ; 
Juger et sanctionner de façon impartiale les auteurs des violations des droits de l’homme en RDC ; 

A la MONUSCO : assurer pleinement et de façon impartiale la protection de la population civile dans les limites du mandat lui confiée par la communauté internationale.

A la société civile : continuer à dénoncer des cas des violations des droit de l’homme en dépit des multiples menaces dont elle est victime.

Aux chrétiens
Ne jamais perdre confiance et persévérer dans la prière pour l’avènement d’une paix durable en R.D.C et de son intégrité territoriale ;
Continuer à résister au mal sous toutes ses formes. 

Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur et par sa force toute puissante, Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du Diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants… C’est pourquoi prenez toutes les armes de Dieu afin de pouvoir résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté (Ephésiens 6,10-13).

                                                                                   Fait à Butembo, le 30 juin  2018,
                                                                                      Pour l’ECC/Ville de Butembo, 
Mgr Evêque MUHINDO ISESOMO Adolphe, Président ECC Ville de Butembo et Représentant Légal de la 11ème CAC Nord-Kivu ;
Rév. KAMBALE NDIWELUVULA, Vice-Président ECC/Ville de Butembo et Président du Distric de la 8ème CEPAC Nord-Kivu
Mgr Evêque MUHINDO NZAYI Edmond, Modérateur de l’ECC Ville de Butembo et Représentant de de la 49ème EPROBA CABA à Beni Lubero
Rév. BAHAMWITI Bin NZOLI, Pasteur Surveillant de la 3ème CBCA POSTE KATWA
Rév. MATHE SAA NANE, Président du Secteur de la 55ème CEBCE /Butembo.
Rév. KAMBALE KANDUVULA, Pasteur Responsable de la CECA 20 Section Butembo
Rév. KAMBALE KYAKWA, Représentant de la 5ème CELPA Ville de Butembo
Rév. ROMAIN NGAWANI, Représentant de la 37ème CADEC Butembo
Rév. MAFUNGULA, Trésorier de l’ECC Ville de Butembo et Représentant de la 45 ème CEP Butembo
Représentant de la 2ème Méthodiste en Ville de Butembo


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