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jeudi 7 juillet 2016

La découverte des corps sans vie dans la rivière N’djili crée de la psychose de l’insécurité à Kinshasa

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) exprime ses vives préoccupations suite à la recrudescence de l’insécurité dans la ville province de Kinshasa plongeant ainsi la population dans la peur d’être de prochaines cibles à l’approche de la fin et du dernier mandat du Président de la République, M. Joseph Kabila Kabange. La dernière illustration en date est la découverte des corps sans vie charriés par les eaux de la rivière N’djili dans sa partie dénommée Ngwele, au quartier Kingabwa, entre la commune de Limete et celle de Masina.
En effet, jeudi 30 juin 2016 vers 7h05’, le corps portant l’uniforme des FARDC sans béret de l’Officier Lumbu, Adjudant de 1ère classe, affecté au Corps de  Génie Militaire/Construction est découvert charrié par les eaux de la rivière Ngwele (dénomination de la rivière N’djili à partir du pont-rail jusqu’au fleuve Congo). La dépouille portait des lésions corporelles visibles, des plaies à la bouche et au nez…
Dimanche 3 juillet 2016, six corps charriés par la même rivière en amont vers Ngwele sont découverts et repêchés. Il revient à la VSV que l’un de ce corps a été identifié et  reconnu par les proches et membres de famille comme celui de leur fils répondant au nom de M. Eric Bakupenda. Ce dernier serait l’enfant d’un agent de la Police de Circulation Routière (PCR), résidant sur avenue Kipusi, quartier Kingasani ya Suka, Commune de Kimbanseke. La victime était sortie du toit paternel depuis le 30 juin 2016 et elle n’y est jamais rentrée.
L’un de six corps découvert sur la même rivière à la hauteur de l’avenue Mukonzo portait des tatouages et serait apparemment celui d’un sportif non autrement identifié. Ce corps portait également des lésions corporelles graves, du sang coagulé à la bouche et au nez, le cou probablement  tordu et la tête légèrement aplatie…
Chose curieuse, tous ces corps des personnes adultes de sexe masculin présentaient des lésions corporelles assez semblables corroborant ainsi la thèse d’une exécution sommaire qui aurait été perpétrée ailleurs avant d’être jetés dans la rivière N’djili.
Selon les riverains, c’est la première fois qu’ils venaient de découvrir de nombreux corps charriés par les eaux de la rivière N’djili et présentant de traces de violence presque similaires. L’hypothèse de la mort par noyade s’en trouve exclue quant à la cause réelle de ces meurtres atroces du fait de l’absence du ballonnement des ventres qui aurait dû s’en suivre, consécutivement à l’absorption d’une certaine quantité  d’eau.
Bon nombre d’habitants de Kinshasa expriment des inquiétudes et ne cachent pas leur peur d’être des cibles éventuelles à la veille de l’incertitude du lendemain liée au processus électoral en RDCongo.
La vie d’un être humain étant sacrée, la VSV fustige toute banalisation de la vie sous quels que prétextes que ce soient. C’est ici l’occasion pour la VSV de rappeler l’article 3, de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui stipule : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ».  

Eu égard à ce qui précède, tout en réitérant ses vives inquiétudes face à la recrudescence de l’insécurité dans la ville province de Kinshasa, la VSV demande aux autorités rdcongolaises compétentes de :
-      diligenter effectivement une enquête indépendante, en vue de faire la lumière sur la cause réelle de ces meurtres  et d’en établir les responsabilités ;
-      renforcer les équipes de patrouille nocturne en leur dotant de la logistique nécessaire pour faciliter l’accomplissement efficient de  leur mission ;
-      exhorter les riverains à accroître la vigilance en dénonçant auprès  de la Police et autres autorités de la place, tout fait ou présence insolite en amont et en aval, dans le périmètre immédiat de la rivière N’djili.
-      prendre en charge les frais funéraires et l’indemnisation des familles des victimes  pour les préjudices subis.


                                                     Fait à Kinshasa, le 07 juillet 2016
LA VOIX DES SANS VOIX POUR LES DROITS DE L’HOMME (VSV)


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