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samedi 9 avril 2016

Lambert Mende : « La Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies fait en effet l’objet d’interprétations »



Du 08 avril 2016
Mesdames, Messieurs,
Mon collègue le Ministre des Affaires Étrangères Raymond Tshibanda et moi-même vous avons convié à cet entretien autour de l’actualité du moment qui porte essentiellement sur la Résolution 2277 du Conseil de Sécurité des Nations - Unies sur laquelle tant de choses sont dites parfois et à travers.
Cette Résolution fait en effet l’objet d’interprétations les plus diverses. Nombre d’observateurs et d’acteurs politiques dans notre pays lui font dire à la fois une chose et son contraire. Entre les uns qui affirment que le Conseil de Sécurité se serait purement et simplement substitué à la CENI pour fixer la date de la tenue des seules élections présidentielle et législatives en renvoyant aux calendes grecques les scrutins provinciaux et locaux et les autres qui lui reprochent de s’appesantir sur le dialogue national politique et inclusif initié par le Chef de l’Etat Joseph Kabila, il y a tellement de variantes qu’une clarification s’impose. Il faut reconnaître que les rédacteurs de la
Résolution n’ont pas particulièrement brillé par la clarté et la logique.
Il faudrait à cet égard rappeler en liminaire qu’en vertu des principes de la Charte des Nations Unies, spécifiquement celui du devoir d'assistance aux actions de l'ONU nécessaires au maintien et au rétablissement de la paix et de la sécurité dans un État membre, sur décision prise à l'appréciation du Conseil de Sécurité qui est l'organe en charge du maintien de la paix et de la sécurité et en vertu du Chapitre VII, des pays membres sont appelés parfois à mettre à disposition des forces militaires à cette fin.
C’est sur la base de ces principes que des accords sont négociés et conclus afin de déterminer les questions relatives à l'emploi, au déploiement et au commandement de ces forces militaires.
Si les pays fournisseurs des contingents peuvent être parfois conviés à donner des avis utiles pour une bonne exécution d’une mission de maintien de la paix, au premier cercle de pareille mission se trouvent essentiellement le Conseil de Sécurité et l’Etat requérant et bénéficiaire de l’assistance.
C’est ce soubassement fondamental du fonctionnement de toutes les missions du genre de celle confiée ici à la MONUSCO qu’a rappelé à bon escient notre Représentant Permanent aux Nations – Unies, l’Ambassadeur Gata. Il l’a dit en des termes assez fermes en observant que certains Etats membres semblaient se complaire dans des attitudes donnant à penser qu’ils tenaient à faire exercer sur la RDC une sorte de tutelle internationale, que rien, absolument rien, ne saurait justifier et auquel le
Gouvernement s’opposera toujours avec force.
Notre représentation auprès des Nations Unies signale par ailleurs le lobbying feutré de quelques Etats contributeurs de troupes qui, consultés pour des raisons évidentes pour la planification de la mission onusienne, ne résistent pas à la tentation d’accroître abusivement leur rôle dans la définition de la situation et, par conséquent du mandat de la mission, ce qui aboutit pratiquement à créer un véritable conflit d'intérêts.
Il convient de rappeler à ceux qui ne le savent pas que les dividendes que tout Etat contributeur peut tirer de sa participation à une mission onusienne de maintien de la paix sur le territoire d’un autre Etat ne sont pas négligeables en termes notamment (i) d'acquisition d'expérience pour son personnel militaire, (ii) d'affirmation de son aura internationale et ((iii) des moyens financiers consécutifs au rapatriement des fonds affectés aux troupes qui composent son contingent. Et que la MONUSCO est à ce jour la mission de maintien de la paix la plus importante au monde.
Il ne faut donc pas exclure que certaines contradictions observées dans la Résolution 2277 puissent être aussi le fruit de décisions prises plus au prorata de tels intérêts périphériques qu’au regard de la situation et des besoins réels de la RDC. La décision de maintenir en l’état le volume du volet militaire de la MONUSCO en dépit des conclusions consensuelles du dialogue stratégique entre cette dernière et le Gouvernement n’est donc pas nécessairement aussi vertueuse que d’aucuns dans quelques milieux d’une certaine opposition voudraient le croire.
Les faiseurs d’opinion que vous êtes se devraient d’intégrer ces données dans l’analyse de ce que l’on qualifie parfois de bras de fer annuels entre le Gouvernement de la RDC et certains décideurs à New-York qui se retranchent derrière des justifications iconoclastes pour ne pas réduire les effectifs militaires d’une assistance qui, dix-sept ans après sa mise en œuvre, ne se gêne pas d’étaler ainsi son impuissance. Il s’agit en plus d’un véritable dysfonctionnement dans le processus décisionnel du Conseil de Sécurité car, à notre avis, la réussite d'une mission de cette nature s'évalue à la capacité d'autonomie recouvrée par un pays dans le maintien de la paix et de la sécurité grâce à l'assistance ad hoc qui lui aura été fournie pendant une si longue durée.
L'ambiguïté de cette situation est illustrée entre autres exemples par cette justification du maintien en l’état du volet militaire de la MONUSCO en RDC en raison de la fragilité de la situation au Burundi voisin comme si les deux pays n’en faisaient qu’un seul ou qu’il y avait un lien de cause à effet dans leurs situations respectives pour que l’on réduise unilatéralement la RDC en une base-arrière pour résoudre un problème
Burundais. C’est inacceptable.

AU SUJET DU DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF ET DES ELECTIONS
La Résolution 2277 semble avoir apporté de l’eau au moulin de ceux de nos compatriotes qui ont choisi de s’arcbouter sur le fétichisme des dates dans le dessein de créer le chaos qu’ils semblent avoir choisi comme voie privilégiée pour ramasser le pouvoir au lieu d’un scrutin électoral crédible.
De manière pour le moins alambiquée, la Résolution 2277 évoque pêle-mêle la nécessité d’un dialogue politique devant conduire à des élections crédibles et le respect des délais constitutionnels. Saisissant la balle au bond, certains membres de partis bien représentés au sein de la CENI y trouvent des justifications à pour brûler la maison
Congo si l’élection présidentielle et les élections législatives qui sont leurs points d’intérêt n’étaient tenues à une date qu’ils ont délibérément décidé de mystifier.
Pourtant, même les rédacteurs de la Résolution 2277 ont tenu compte des problèmes structurels auxquels fait face la centrale électorale congolaise et qu’ils connaissent comme tout le monde. C’est la raison pour laquelle ils insistent particulièrement sur l’indispensable nécessité du dialogue politique national inclusif tel que préconisé par le Président Joseph Kabila afin de dégager de manière consensuelle des ajustements pouvant permettre la tenue d’élections fiables, transparentes et surtout apaisées.
Le Gouvernement estime, s’agissant des élections, qu’il n’est pas acceptable que, dix ans après l’adoption de la Constitution, les Congolais ne puissent pas se doter d’élus locaux. À notre point de vue, la démocratie congolaise est plus en crise du fait de sa limitation aux seules superstructures de l’Etat (le Président de la République et l’Assemblée Nationale) qui sont jusqu’à ce jour, les seules à avoir été à maintien de la paix et de la sécurité grâce à l'assistance ad hoc qui lui aura été fournie pendant une si longue durée.
L'ambiguïté de cette situation est illustrée entre autres exemples par cette justification du maintien en l’état du volet militaire de la MONUSCO en RDC en raison de la fragilité de la situation au Burundi voisin comme si les deux pays n’en faisaient qu’un seul ou qu’il y avait un lien de cause à effet dans leurs situations respectives pour que l’on réduise unilatéralement la RDC en une base-arrière pour résoudre un problème
Burundais. C’est inacceptable.

AU SUJET DU DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF ET DES ELECTIONS
La Résolution 2277 semble avoir apporté de l’eau au moulin de ceux de nos compatriotes qui ont choisi de s’arcbouter sur le fétichisme des dates dans le dessein de créer le chaos qu’ils semblent avoir choisi comme voie privilégiée pour ramasser le pouvoir au lieu d’un scrutin électoral crédible.
De manière pour le moins alambiquée, la Résolution 2277 évoque pêle-mêle la nécessité d’un dialogue politique devant conduire à des élections crédibles et le respect des délais constitutionnels.
Saisissant la balle au bond, certains membres de partis bien représentés au sein de la CENI y trouvent des justifications à pour brûler la maison Congo si l’élection présidentielle et les élections législatives qui sont leurs points d’intérêt n’étaient tenues à une date qu’ils ont délibérément décidé de mystifier.
Pourtant, même les rédacteurs de la Résolution 2277 ont tenu compte des problèmes structurels auxquels fait face la centrale électorale congolaise et qu’ils connaissent comme tout le monde. C’est la raison pour laquelle ils insistent particulièrement sur
l’indispensable nécessité du dialogue politique national inclusif tel que préconisé par le Président Joseph Kabila afin de dégager de manière consensuelle des ajustements pouvant permettre la tenue d’élections fiables, transparentes et surtout apaisées.
Le Gouvernement estime, s’agissant des élections, qu’il n’est pas acceptable que, dix ans après l’adoption de la Constitution, les Congolais ne puissent pas se doter d’élus locaux. À notre point de vue, la démocratie congolaise est plus en crise du fait de sa limitation aux seules superstructures de l’Etat (le Président de la République et l’Assemblée Nationale) qui sont jusqu’à ce jour, les seules à avoir été à deux reprises le fruit de la volonté du peuple souverain alors que la désignation des autorités locales et municipales qui constituent la substance même de la démocratie à la base n’a jamais été soumise au choix du souverain primaire.
Quant aux assemblées provinciales et au Sénat qui en est l’émanation, l’impossibilité dans laquelle la CENI s’est trouvée de faire respecter leurs mandats dans les délais prescrits par la Constitution et qui a entraîné une extension desdits mandats ne semble pas poser le moindre problème aux excités des délais constitutionnels. C’est dans le but de gérer d’éventuels cas de force majeure par le consensus le plus large que le Président de la République a décidé de s’en référer à l’intelligentsia nationale dans son ensemble, en donnant corps à une revendication de l’opposition d’un Dialogue Politique
National Inclusif consacré essentiellement au processus électoral.
L’objectif de la démarche présidentielle, on le voit bien, est de mettre définitivement notre centrale électorale au diapason de la Constitution et des lois de la République, sans compromettre les acquis de la paix et de la reconstruction de l’Etat engrangés au cours de ces dernières années. Plutôt que de fétichiser des dates ou des délais, les élites sont appelées à mettre à jour des options efficientes et opérationnelles concernant :
1. l’actualisation du fichier électoral au regard de la désuétude de l’ancien qui ne prend pas en compte les nouveaux majeurs, comprend encore des personnes décédées et a fait l’objet de contrefaçons criminelles par les forces négatives qui ont agressé récemment l’Est du pays.
2. le financement de coûteuses opérations électorales prescrites par nos textes dans un contexte de rétrécissement structurel des moyens budgétaires à la disposition de l’Etat et des promesses non tenues de la plupart de nos partenaires ;
3. la sécurisation des élections qui ne peuvent être réputées libres que si, et seulement si, elles se déroulent dans la paix et la sérénité.
Au-delà des clivages politiques, la bonne tenue des élections nous appelle tous à un exercice républicain, qui consiste à donner suite à ces préoccupations majeures.
En démocratie, le pouvoir ne vaut que par la possibilité qu’il offre au souverain primaire de le conférer à qui il veut. Est démocratique au sens de notre constitution, l’élection organisée, efficacement, pacifiquement, en pleine indépendance et impartialité par la centrale électorale ainsi que le caractère pacifique des scrutins.
Dans ce sens, les « délais constitutionnels » devraient aussi être entendus comme le laps de temps nécessaire pour que la CENI, sous la vigilance de la classe politique et de la société civile, soit capable d’organiser des scrutins crédibles. Notre devoir à tous est de nous surpasser pour les faire coïncider avec la durée de tous les mandats constitutionnels sans discrimination.
Une tâche à laquelle la nation toute entière doit s’atteler à travers ces états généraux des élections appelés « Dialogue National Politique Inclusif ». Le Ministre Raymond Tshibanda qui a conduit la délégation congolaise à la réunion du Conseil de Sécurité ayant adopté cette Résolution 2277 est naturellement la personne la mieux indiquée pour répondre à vos questions portant sur les tenants et aboutissants des points y relatifs.
Je vous remercie.

Lambert MENDE OMALANGA
Ministre de la Communication et Médias
Porte-parole du Gouvernement

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