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mardi 28 septembre 2021

Cessez de faire reculer la démocratie en Rd Congo et avançons avec les bonnes pratiques garantissant la liberté des manifestations publiques pacifiques observées les six premiers mois après l’alternance au sommet de l’Etat (VSV)

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement préoccupée et s’inquiète du retour de vieilles méthodes et pratiques d’interdictions émaillées des répressions des manifestations publiques pacifiques non sans violer la Constitution de la République Démocratique du Congo précisément en son article 26 et certains instruments relatifs aux droits de l’homme. 

C’est ici l’occasion pour la VSV de dénoncer la décision à caractère politique prise, samedi 25 septembre 2021, par l’Hôtel de ville de Kinshasa, interdisant toute manifestation publique sur le trajet allant de l’aéroport international de N’djili jusqu’au pont Matete et au centre-ville, siège des Institutions.

Cette décision étonne l’opinion publique en ce que les raisons avancées avant de la prendre ne semblent pas fondées dans un Etat qui se veut de droit et démocratique. La VSV est surprise par la tendance de certaines autorités visant à remettre en cause les bonnes pratiques saluées hier qui ont caractérisées les premiers mois de pouvoir de règne du Président de la République, son Excellence M. Félix-Antoine Tshisekedi.

Depuis quelques mois , des manifestations publiques sont illégalement interdites, des répressions parfois dans le sang et des brutalités inouïes sont enregistrées au cours des manifestations pacifiques à Kinshasa et dans certaines provinces, des journalistes brutalisés et molestés et des traitements inhumains ou dégradants leur infligés, des actes de vandalisme enregistrés devant des sièges des partis politiques sous la barbe des organisateurs et des éléments de la police nationale congolaise, des blessés parmi lesquels des manifestants et policiers enregistrés, l’intolérance politique et des discours tribalo-ethniques savamment entretenus pour diviser des congolaises et congolais sont au rendez-vous ici et là.

La VSV dénonce avec fermeté cet état de choses susceptible pourtant d’être évité sinon les auteurs quelle que soit leur appartenance politique, quel que soit leur rang finiront par répondre de leurs actes un jour.

Pour la VSV, c’est maintenant qu’il faut éviter des sanctions qui pourraient venir de la Communauté Internationale sinon ce serait trop tard car toute violation des droits de l’homme et toute entrave à l’exercice des valeurs démocratiques fera partie de l’actif ou du passif de son auteur quel qu’il soit.

La VSV estime que l’Hôtel de ville ferait mieux de réfléchir sur les stratégies et mesures appropriées pour un encadrement efficace des manifestations publiques pacifiques à Kinshasa en lieu et place d’une interdiction anticonstitutionnelle qui risquerait de placer un jour la RD Congo au rang des Etats non respectueux des droits et libertés fondamentales ainsi que des valeurs démocratiques.

La VSV rappelle à toutes les autorités congolaises qu’un Etat démocratique est celui qui laisse aux partis politiques, toutes tendances confondues et au peuple toutes les voies possibles pour s’exprimer et les manifestations publiques pacifiques sont une des voies par lesquelles la population s’exprime en démocratie.

D’aucuns se demandent comment les autorités ont fait pour que les premiers mois après l’accession au pouvoir du Chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi les manifestations publiques soient bien encadrées (cas de la manifestation pacifique du « Comité Laic de Coordination (CLC) du samedi 19 octobre 2019 qui a bénéficié du soutien des formations politiques de l’opposition et des Mouvements citoyens, des ONGs de la RD Congo, …).

Pourquoi les autorités congolaises commencent-elles à abandonner les bonnes pratiques avec lesquelles le Chef de l’Etat a commencé son pouvoir et pourquoi la résurgence des repressions ainsi que la restriction des manifestations publiques pacifiques maintenant ? Où veut-on en arriver au moment où beaucoup d’espoirs naissaient après l’alternance politique pacifique ?

La VSV croit que la Police Nationale Congolaise est capable de bien encadrer avec professionnalisme n’importe quelle foule de manifestants en l’absence de toutes sortes d’instrumentalisation et des ordres illégaux de certaines autorités.                                                    

Pour rappel, le 27 juillet 2016, l’Etat Rd congolais avec la Police Nationale congolaise avait réussi à encadrer plus d’un million de manifestants à l’occasion du retour au pays de Papa Etienne Tshisekedi (D’Heureuse mémoire), Président du parti politique de l’opposition « Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) et Président du Rassemblement des Forces Sociales et Politiques acquises au Changement ainsi que lors de son meeting tenu le 31 juillet 2016 dans l’espace se trouvant entre l’avenue de l’Enseignement et le Boulevard Triomphal, dans la commune de Kasa-Vubu. De même, le meeting de vérité de la Majorité Présidentielle de l’époque organisé le 29 juillet 2016 au Stade Tata Raphael dans la commune de Kalamu a été également encadré avec professionnalisme par les forces de l’ordre et de sécurité.                                                                 

Ces trois journées des manifestations sus évoquées n’ont connu aucun incident fâcheux, aucun blessé ni mort et moins encore des actes de vandalisme, des jets de pierre, ni de gaz lacrymogène, des tirs d’armes à feu.

Sur un autre volet, la VSV demande aux acteurs politiques et à tous les organisateurs des manifestations publiques de s’investir dans la formation et conscientisation de leurs militants ou membres en vue de consolider les valeurs démocratiques en RD Congo et d’enlever tout prétexte à ceux qui pensent que l’exercice du droit à la liberté de manifester constitue une occasion pour la commission des actes de violence et de vandalisme.

Somme toute, la VSV demande au Vice Premier Ministre et Ministre de l’Intérieur d’intervenir pour que l’Hôtel de ville de Kinshasa lève la mesure d’interdiction des manifestations publiques pacifiques sur le trajet allant de l’aéroport international de Ndjili au pont-Matete, de privilégier les voies et moyens susceptibles de permettre aux forces de l’ordre et de sécurité de mieux encadrer les manifestations publiques pacifiques à l’instar de celle prévue ce mercredi 29 septembre 2021 par Lamuka en vue d’éviter toutes formes des violences, des dérapages et autres bavures tels qu’enregistrés dernièrement.

Le recours aux forces de l’ordre pour interdire illégalement une manifestation pacifique est une violation des libertés fondamentales dont la liberté de manifester pacifiquement qui risquerait de ternir l’image de la RD Congo et des autorités en place.

La VSV saisit cette occasion pour réitérer sa demande au Président de la République d’ouvrir l’œil et le bon pour décourager toutes les actions et les comportements susceptibles de ternir l’image du pays.

Aussi, la VSV condamne avec la dernière énergie les violations des droits humains et autres atteintes aux droits de la personne humaine perpétrées à Kinshasa et dans certaines villes de la RD Congo.

La VSV demande en outre aux autorités congolaises de tout mettre en œuvre pour le respect de la liberté de la presse sans laquelle aucune vie démocratique n’est possible. La VSV continue à attendre impatiemment des sanctions exemplaires contre les auteurs des brutalités et traitement inhumain ou dégradant infligé au journaliste Patient Ligodi, Correspondant de RFI et Directeur de média en ligne Actualité.CD.

  

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