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samedi 16 janvier 2021

Kongo Central : Le territoire de Luozi est enclavé faute de routes

« Le problème des routes ou l’accessibilité par route dans le territoire de Luozi et plus particulièrement dans le secteur de Balari pose un sérieux problème. Cela fait plusieurs années et on ignore à quand remonte la réhabilitation de ses routes agricoles », a déclaré le Père Hugues Kadiambiko de la Paroisse Catholique de Miyamba. Dans les années 80, c’est le missionnaire belge, Père Winand qui s’occupait de la réhabilitation des routes dans le territoire de Balari.


Et d’ajourer « mais je dirais tout simplement que ça fait plusieurs années qu’il n’y a plus eu réhabilitation ou sinon des travaux initiés pour essayer de réhabiliter les routes principales sur l’ensemble du territoire. Ce qui fait qu’il est très difficile pour nous qui sommes par exemple à la Mission Catholique de Miyamba de nous déplacer pour arriver à la cité de Luozi (environ 150 Km que nous parcourons toute la journée) et à Kimpese. Les véhicules n’arrivent plus à Miyamba et l’unique véhicule qui peut faire le mouvement, c’est la nôtre jeep ».

Avec l’état de la route, à chaque fois que « nous organisons une sortie vers Luozi ou vers Kimpese, nous avons de sérieux problèmes avec la jeep. Il faut revoir les goujons et des pannes qui interviennent à cause du mauvais état des routes qui dérange beaucoup d’usagers de la route dans la contrée ».

Le Père Kadiambiko a indiqué qu’à une certaine époque, il y avait une organisation qui faisait en sorte que les villageois pouvaient travailler avec l’appui de l’Etat. Il y avait le cantonnage manuel tout au long de la route. Des équipes de personnes ont été formées. Par manque de soutien et suivi, ces personnes ne sont plus utilisées. Malheureusement, ces personnes formées qui permettaient de maintenir l’état de la route ont été abandonnées à leur triste sort.

Comme pasteur de l’église, « nous accompagnons le peuple dans ses souffrances et réalités. Nous avons pris cette initiative de sensibiliser les jeunes, les volontaires et toutes ces personnes qui sont ouvertes au développement pour essayer de nous mettre sur la route et travailler de manière locale en utilisant des houes, des pelles… Parfois le matériel nous fait défaut. Avec volonté, nous sommes déterminés à faire quelque chose ne serait ce que les motos circulent sans trop de difficulté ».


Les habitants du secteur de Balari en plein travail

« Nous n’avons pas de moyens financiers, pas de financement. Nous le faisons de manière bénévole mais aussi avec la contribution financière des villageois nous permet d’acheter de la nourriture pour les personnes qui sont sur le chantier », s’est exprimé le Père Kadiambiko.

Pendant cette période de crise sanitaire avec le confinement décrété au mois de mars 2020, les populations de certains secteurs dépendent de la République du Congo pour s’approvisionner en denrées de première nécessité et d’aller y vendre leurs marchandises. Elles en souffrent davantage parce que les mesures prises par le chef de l’Etat, notamment de la fermeture des frontières n’ont pas été comprises par les autorités locales.

Quand on a dit qu’on a fermé la frontière, comme pour dire plus d’entrée et plus de sortie même pas les marchandises. Les seuls véhicules qui arrivaient dans ce coin venaient de Brazzaville pour l’achat et la vente des marchandises. Malheureusement, ces véhicules ne vennaient plus pour la simple raison que les frontières étaient fermées.

Des sages du territoire se demandent si « nous faisons partie de la Rdc parce que nous sommes abandonnés à notre triste sort ». Ils demandent aux personnes de bonne volonté qu’ils viennent à leur secours en ce qui concerne la réhabilitation des routes de dessertes agricoles. Si les routes sont bien entretenues, les villageois produiront et vendront leurs produits agricoles.

Les villageois produisent mais ils ne savent pas évacuer leurs produits agricoles vers les grands centres de consommation. « Ceux qui travaillent n’ont pas de salaire ou le peu que les fonctionnaires gagne, ils ne savent pas quoi faire avec. Il n’y a pas de marché et pas de véhicules qui peuvent venir », regrette le Père Kadiambiko.

Le Père Kadiambiko a déclaré que le système de cantonnage manuel ne nécessite pas trop sur le plan financier. Il est question d’un suivi et une motivation. « Je ne pense pas que cela peut nécessiter un grand budget pour réhabiliter toutes les routes de dessertes agricoles du territoire ».


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