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samedi 26 décembre 2020

Echangeur de Limete atteint l’âge d’or mais demeure un chantier éternel

« Si Dieu a créé Ruwenzori qui est le point le plus élevé de notre pays comme montagne, mais le point le plus élevé réalisé par l’homme c’est la Tour Lumumba appelé « Echangeur de Limete », a déclaré Blaise Esinyalanga, commissaire général du comité d’organisation des festivités de 50 ans de la Tour de l’Echangeur.

Echangeur de Limete

L’histoire de cette Tour a commencé au 30 juin 1966 lors du discours sur l’Etat de la Nation du Maréchal Mobutu Sese Seko. Il avait débaptisé le Boulevard Léopold II qui deviendra Boulevard Lumumba. A cette occasion, il avait proclamé Patrice-Emery Lumumba héros national. Dans sa folie de grandeur, le Maréchal Mobutu avait promis au peuple congolais un site historique, plus gigantesque et plus prestigieux.

Le 24 novembre 1967, soit deux ans après son accession à la tête du pays, le président Mobutu invita à Kinshasa ses pairs africains notamment Julius Nyerere de la Tanzanie, Alphonse Massamba-Débat de la République du Congo, Juvénal Habyarimana du Rwanda et Kenneth Kaunda de la Zambie pour la pose de la première pierre.

La première pierre avait été posée en 1967 par le doyen d’âge des présidents présents, Julius Nyerere. Mais les travaux avaient commencé en 1969 et étaient conduits par l’architecte Franco-tunisien Olivier-Clément Cacoub. Les quatre colonnes furent élevées en 1970 par une société yougoslave.

« C’est un site d’intérêt national et panafricain pour la simple raison que Lumumba était panafricain », a relevé le commissaire général du comité d’organisation. Lorsque le président Mobutu a lancé la politique de « recours à l’authenticité » qui est d’inspiration de Senghor, le président sénégalais en visite à Kinshasa lui avait posé la question de savoir où se trouvaient les symboles de cette authenticité et de la grandeur de la nation congolaise. L’idée d’ériger ce monument est parti de ce questionnement de l’ex-président du Sénégal, Léopold Sedar Senghor.


Le concepteur de ce site avait prévu un complexe muséal, un complexe hospitalier, un complexe hôtelier, des restaurants, des aires des sports et loisirs, des parkings… Le début de travaux était fulgurant et se sont vus arrêter six ans après, en 1974.

Prenant la balle au bond, l’administration du Musée d’arts contemporains et multimédias a entrepris ce projet événementiel des festivités de 50 ans de cette œuvre grandiose dans l’organisation des manifestations de réjouissances et de pédagogie, dans l’esprit de revivifier cet idéal et pour inciter les décideurs à se souvenir et s’occuper de cette vitrine de la Nation congolaise.

« Si on avait terminé cet ouvrage, on allait trouver des boutiques de souvenirs et de bureaux. L’Etat congolais peut chercher des investisseurs congolais ou étrangers pour terminer les travaux », a soutenu le commissaire général du comité d’organisation.

Les festivités qui devraient commencer ont été décalées en attendant l’allègement des mesures de lutte contre le coronavirus. Elles s’étaleront sur 40 jours avec des stands pour expositions de divers produits et services.

La Tour de l’Echangeur de Limete est en béton armé de 210 mètres de hauteur. Elle est située dans la commune de Limete et dont l’image est jusqu’ici méconnue des Congolais. Le souhait du comité d’organisation est que les travaux de cette tour soient achevés. Il faut une somme de 35 millions de dollars américains pour parachever cette œuvre.

Le commissaire général du comité d’organisation a déclaré que le bout de 7 mètres qui était placé au sommet de cette Tour était tombé en 1995 et n’a jamais volé. « Toutes les Nations vivent des symboles, y compris les villes. Nous avons besoin des moyens régaliens pour que tous les Congolais s’approprient de ce site comme le grand symbole de Kinshasa et de la République Démocratique du Congo ».


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