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mercredi 8 octobre 2014

Des Organisations de la Société Civile de la Province Orientale se prononcent contre la révision constitutionnelle



Nous, Organisations de la Société Civile de la Province Orientale,

Considérant que l'article 218 de la Constitution de la République Démocratique du Congo précise certaines dispositions pratiques, notamment : l'initiative et les modalités de la révision constitutionnelle ;
Considérant que l'article 220 de la Constitution interdit formellement toute révision constitutionnelle ayant pour objet de toucher à la forme républicaine de l'Etat, au principe de suffrage universel, à la forme représentative du Gouvernement, au nombre et à la durée des mandats du Président de la République, à l'indépendance du pouvoir judiciaire, au pluralisme politique et syndical, ou ayant pour effet de réduire les droits et libertés de la personne... ;
Considérant que l'article 64 de la constitution demande à tout congolais de faire échec à tout individu ou groupe d'individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l'exerce en violation des disposition de ladite Constitution ;
Préoccupés par les débats actuels de certains politiciens de la Majorité Présidentielle (MP) de vouloir à tout prix réviser la Constitution de la République Démocratique du Congo avant les élections présidentielles et législatives de 2016 ;
Considérant l'aspiration du peuple congolais qui ne veut pas entendre de cette révision dans le sens de lui arracher son pouvoir de désigner librement les dirigeants de son choix ;
Considérant les déclarations des partenaires nationaux et internationaux qui ne veulent plus voir en Afrique le pouvoir de tout un peuple confisqué par un petit groupe des personnes en vue de satisfaire leurs besoin égoïstes en recourant toujours à la révision constitutionnelle ;
Réunis à plusieurs reprises à Kisangani et dans l'arrière province en vue de réfléchir sur le devenir de la République Démocratique du Congo (RDC), l'opportunité et l'inopportunité de réviser la Constitution du pays, avons retenu ce qui suit :
  1. De l'opportunité de réviser la Constitution après 2016
1.      Dans le souci d'une vraie cohésion nationale, l'article 10 de la Constitution peut être réexaminé en vue de permettre la double nationalité ou de décanter une fois pour toute le problème de double et multiple nationalité pour les congolais ;
2.      Un nouvel article peut être initié dans la Constitution pour permettre aux congolais de la diaspora de participer au vote à partir des pays étrangers où ils se trouveraient ;
3.      L'article 71 de la Constitution peut également être revu en vue de revenir au scrutin à deux tours en lieu et place du scrutin à un seul tour pour les candidats Présidents de la République ;
  1. De l'inopportunité de réviser la Constitution
Ne trouvant pas des raisons valables de recourir à la révision constitutionnelle maintenant et avant les élections de 2016, considérons ce qui suit :
1.      Des actions et travaux initiés et inachevés pendant un mandat présidentiel ne constituent pas un motif valable pour toucher à la Constitution en prétextant de permettre au Président en fonction d'achever ses œuvres, alors qu'à son entrée en fonction, lui aussi avait trouvé certaines œuvres de ses prédécesseurs inachevées. Soutenir cette assertion serait un acte de trahison et de mauvaise foi.
2.      L'amélioration du quotidien de la population congolaise n'est pas conditionnée par la révision de la constitution avant les élections de 2016. La vie intenable des congolais provient de manque d'amour du prochain que font montre les dirigeants qui se battent à modifier la constitution pour leur profit.
Face à ce qui précède, en vue de prévenir le chaos, les conflits politiques, l'expropriation de la démocratie, la résurgence de la dictature, le régime monarchique en RDC, les Organisations de la Société Civile de la Province Orientale recommandent :

1.      Au Chef de l'Etat de la RDC de :

- Se prononcer officiellement contre cette révision maintenant pour rassurer tout le peuple congolais de son attachement à la démocratie, surtout pour préserver la paix et la tranquillité au pays ;
-  Décourager toutes les personnes ayant la nostalgie d'user de la dictature comme modèle de gouvernance en RDC ;

2.      Aux parlementaires de :
-   Rejeter avec force tout projet de révision constitutionnelle avant les élections de 2016 ;
-   Instruire leurs bases respectives à faire échec à toute personne qui la solliciterait pour voter oui dans l'idée d'un référendum avant 2016.

3.      A la population Congolaise de :
-   Dire NON à toute idée de vouloir réviser la constitution actuelle avant les élections de 2016 ;
-   Multiplier sa vigilance et d'être attentive au mot d'ordre qui lui sera lancé par la Société Civile pour le déclenchement des manifestations pacifiques contre une éventuelle révision constitutionnelle avant 2016.

4.      A la Communauté internationale de :
-  Ne pas abandonner le peuple Congolais qui ne veut entendre d'une quelconque révision avant les échéances électorales de 2016 ;
- Soutenir le peuple congolais afin que son pouvoir ne soit confisquer par un groupe de personnes qui veulent instituer le scrutin à suffrage universelle indirect pour les Députés Provinciaux, les Bourgmestres et les Chefs de secteur ;
-  Maintenir sa position contre tout dirigeant africain qui tenterait de modifier la constitution du pays à son profit.

5.      Aux Eglises et autres acteurs de la Société civile de :
 - Organiser et multiplier des campagnes de sensibilisation populaire contre la révision de la constitution avant 2016 ;

Fait à Kisangani, le 7 octobre 2014

Les Organisations de la Société Civile de la Province Orientale

  1. Action des Chrétiens pour le Développement et les Droits de l'Homme (ACDHO) ;
  1. Amis de Nelson MANDELA pour la Défense des Droits Humains (ANMDH) ;
  1. Amis de Simon Kimbangu pour les Droits de l'Homme (AKEP) ;
  1. Association des Femmes de Médias (AFM) ;
  2. Association pour la Protection et le Développement de la Personne Albinos (APRODEPA) ;
  3. Association pour la Protection des Ressources Naturelles (APARENA) ;
  4. Collectif des Femmes (COFE) ;
  5. Congo en Image (CIM) ;
  6. Conseil National pour le Droits de l'Homme en Islam (CONADHI) ;
  7. Foleco Gender (FG) ;
  8. Fondation Congolaise pour la Promotion des Droits Humains et la Paix (FOCDP) ;
  9. Groupe Lufalanga pour la Justice et la Paix (GLJP) ;
  10. Human Rescue-DRC ;
  11. Médias pour la Paix et la Démocratie (MEPAD) ;
  12. PROCAS
  13. Young Men's Christian Association / Mouvement de Jeunesse Chrétien (YMCA/YWCA) ;
  14. Coordination de la Société Civile du Haut-Uele ;
  15. Coordination de la Société Civile du Bas-Uele.

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