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mercredi 30 juillet 2025

Le supermarché Hyper Psaro reprend vie à Kinshasa après une fermeture de près de deux ans à la suite d’un incendie

Avant son incendie, le Groupe Hyper Psaro connaissait une affluence sans précédent. Beaucoup d’habitants qui travaillent au centre des affaires de Kinshasa y passaient pour se procurer à manger ou encore s'approvisionner en divers produits. Deux ans après, les promoteurs de cet endroit de négoce ont tenu à le réhabiliter et l'adapter aux besoins des clients. Ce n'est pas la première fois que ce groupe a commencé ses activités dans la grande distribution. Il a une histoire dans le domaine depuis 1992. Il a été découvert par le public de la capitale congolaise en 2019.

Après deux ans de travail acharné, le Groupe Hyper Psaro a inauguré le 26 juillet 2025 à Kinshasa le tout premier supermarché Carrefour en République Démocratique du Congo. Ce groupe marque une étape historique pour le secteur de la grande distribution nationale. L’incendie avait tout ravagé sur son passage. Il revient dans une sorte de partenariat avec Carrefour. Sa nouvelle appellation est désormais Carrefour Hyper Psaro.

Implanté sur le site historique de son ancien magasin ravagé par un incendie le 22 novembre 2023, ce nouveau supermarché est un symbole de résilience et d’innovation. « Nous avons une véritable histoire derrière ce projet : le Groupe Hyper Psaro opère dans la grande distribution depuis 1992. Nous sommes arrivés à Kinshasa en 2019 et, malgré l’incendie qui nous a frappés le 22 novembre 2023, nous revenons aujourd’hui plus forts grâce à notre partenariat stratégique avec Carrefour », a déclaré Mannolis Psarommatis, associé du Groupe Hyper Psaro à Kinshasa. Il a indiqué que le groupe gagne en expertise et sur plusieurs innovations.

Doté des standards internationaux de l’enseigne Carrefour, le magasin allie qualité, hygiène, sécurité et accessibilité. «  Ce partenariat avec Carrefour nous a permis de renforcer notre savoir-faire, d’améliorer encore davantage nos standards d’hygiène, de compétitivité sur les prix et de proposer l’exclusivité des produits Carrefour en RDC », a ajouté Mannolis Psarotamis.

Le Groupe Hyper Psaro met également un point d’honneur à encourager la production locale. « Nous soutenons les produits du terroir congolais et avons mis en place une véritable stratégie de promotion de la production locale ». Cette ouverture marque aussi l’implantation en RDC de la première enseigne internationale de la grande distribution. Carrefour, reconnu mondialement pour la diversité de son offre et son engagement en faveur de la qualité, permet aujourd’hui aux Congolais de bénéficier d’une expérience d’achat inédite dans le pays.

« Notre ambition est claire : devenir le magasin de référence pour toutes les familles congolaises. Nous avons déjà un plan d’expansion sur Kinshasa, Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga et Kolwezi dans la province du Lualaba, et nous invitons dès aujourd’hui nos clients à venir vivre une expérience unique dans notre nouveau supermarché ».

Après son inauguration suivie d’une remise des prix, les clients ont pris d’assaut cet espace de négoce. Une dame habituée du lieu avant le drame a déclaré « c’est l’inauguration. Je suis vraiment contente de venir et d'y entrer pour faire mes achats. Il fait beau et les prix sont abordables. Je venais fréquemment dans ce supermarché de la nourriture. Je ne savais plus où aller faire mes achats. Comme le super marché vient d’être réhabilité, je suis dans la joie de me retrouver de nouveau dans ce lieu ».

Le supermarché Carrefour est désormais ouvert au public sur l’avenue des Forces Armées (ex-Haut Commandement) à Kinshasa, à l’endroit exact où se trouvait l’ancien magasin Hyper Psaro. C’est au croisement des avenues des Forces armées et de la Gombe. Le Groupe Hyper Psaro avait annoncé la fermeture temporaire de l’un de ses supermarchés dans la ville de Kinshasa à la suite d’un incendie survenu le mercredi 22 novembre 2023. A ses clients, le groupe avait exprimé ses excuses pour les désagréments causés par cet incident et a informé que la réouverture serait communiquée ultérieurement. Cette date est bien arrivée, c’est le 28 novembre 2025.

Le Groupe Hyper Psaro a été fondé en République Démocratique du Congo en 1992 à Lubumbashi. Actuellement, il dispose de bureaux à Lubumbashi et Kinshasa. Le Groupe est tête de file dans l’importation et la distribution de carburants et de lubrifiants. Il est également actif dans la production, l’importation et le commerce de marchandises et dans la restauration : Chicken Inn, Galito’s, Pizza Inn, Roco Mamas et Creamy Inn à Kinshasa, Lubumbashi et Kolwezi.

La RDC engagée pour la reconnaissance internationale des génocides commis sur son territoire

‎Un colloque international s'est ouvert le mardi 29 juillet 2025 à Kinshasa sur la reconnaissance des génocides commis en République Démocratique du Congo. Cette rencontre vise à créer un espace de réflexion scientifique, historique et juridique autour des crimes à caractère génocidaire perpétrés sur le sol congolais. Pendant trois jours, représentants d’institutions nationales et internationales, juristes et chercheurs dans différents domaines croisent leurs expertises pour poser les bases d'un processus de reconnaissance, de mémoire et de justice.

‎‎Une grande mobilisation pour l'an 3 du Genocost

‎‎L'ouverture de ce colloque international intervient à la veille de la commémoration de la troisième année du génocide congolais pour des gains économiques (GENOCOST) prévue le 2 août 2025. À l'occasion de la 53ème réunion ordinaire du Conseil des ministres, le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, en a appelé, sous la coordination de la Première ministre, Judith Suminwa Tuluka, à une mobilisation nationale et diplomatique pour marquer cette journée dans toutes les provinces ainsi qu'au sein de nos ambassades, en réunissant citoyens et partenaires autour d'espaces de dialogue, de mémoire et de paix.

‎Aussi, le plaidoyer international sera intensifié pour la reconnaissance du génocide congolais, notamment à la 60ème session du Conseil des droits de l'homme et à la 80ème Assemblée générale des Nations Unies.

‎‎La réparation ne suffit pas

‎‎”Le GENOCOST ne se limite pas à la réparation des survivants. Il constitue un appel à la vérité, à la justice et à la non-répétition”, a lancé le chef de l'Etat. Un message qui rappelle le discours de la Première ministre lors des activités commémoratives du GENOCOST à Kisangani dans la province de la Tshopo. ”Nous ne sommes pas des pleurnichards. Il s’agit d’un devoir de mémoire. Nous n’abandonnerons pas. Nous allons continuer à lutter pour la paix, pour que notre population puisse à jamais profiter de nos richesses. Et pour cela, soyons tous solidaires.

‎‎La cheffe du Gouvernement avait saisi l'occasion pour en appeler à la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC au regard de graves violations du droit humanitaire et des droits de l’homme. Pour le numéro un du Gouvernement, “la réparation ne suffit pas”. Il faut, en plus, mettre effectivement en place les autres mécanismes de justice transitionnelle.

‎‎Une nouvelle stratégie pour honorer la mémoire des millions de martyrs

‎‎Le Gouvernement de la République a également été chargé d'élaborer une stratégie globale et progressive mobilisant toutes les forces vives de la Nation, y compris la diaspora, en vue de faire entendre la voix du peuple congolais et honorer la mémoire de nos millions de martyrs. Ce travail doit se faire en collaboration avec la Commission Interinstitutionnelle d'Aide aux Victimes et d'Appui aux Réformes (CIA-VAR) et le Fonds National des Réparations des Victimes (FONAREV).

‎En RDC, la date du 2 août est désormais consacrée à la commémoration des victimes des violences massives qui ont endeuillé notre Nation depuis plus de trois décennies ainsi qu’à l’hommage rendu à celles et ceux qui leur ont porté secours. C'est en vertu de l'article 28 de la loi du 26 décembre 2022 fixant les principes fondamentaux relatifs à la protection et à la réparation des victimes de violences sexuelles liées aux conflits et des victimes de crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité. 

Face à la réduction de l'aide par des donateurs : Lancement de la campagne en ligne « Chaque dollar compte » pour récolter des fonds en faveur des déplacés de guerre

"La situation humanitaire en République Démocratique du Congo reste très critique, et nous encourageons de tous nos vœux les processus de paix en cours. Les besoins humanitaires restent très élevés, dus principalement aux situations de conflit et aux déplacements qu’elles entraînent. C’est également une crise de protection, les femmes et les enfants étant les premières victimes". C'est en ces termes que le Coordonnateur Humanitaire en République Démocratique du Congo, Bruno Lemarquis a lancé le 30 juillet 2025 à Kinshasa la campagne en ligne "Chaque dollar compte".

Ainsi, l'agence des Nations Unies, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), a lancé cette grande campagne de mobilisation de fonds pour venir en aide aux populations touchées par la crise humanitaire en RDC. Cette campagne dure 30 jours, soit du 30 juillet au 29 août 2025. Le Coordonnateur Humanitaire en RDC appelle chaque personne à donner ce qu’il peut pour sauver une vie. La campagne se déroulée sur toutes les plateformes digitales de OCHA ou un lien est disponible pour contribuer directement. Toutes les agences des Nations unies et les ONG humanitaires participent à cette campagne qui a été motivée par la réduction substantielle de l’aide humanitaire internationale due à la suspension du financement américain à l’USAID.

"Il nous faut agir ensemble pour sauver des vies. Il y a trois semaines, j’étais au Nord-Kivu et au Sud-Kivu avec le Coordonnateur des secours d’urgence des Nations unies, Tom Fletcher. Nous y avons rencontré des communautés fragilisées, mais aussi des équipes humanitaires déterminées à faire la différence, malgré des conditions très difficiles".

Depuis février 2025, près de 3 millions de personnes sont rentrées dans leurs villages d’origine. Si ces retours sont un signe encourageant, la réalité sur place reste souvent difficile : centres de santé débordés, communautés sans accès à l’eau potable, à l’hygiène ou aux soins de base. Dans un centre de santé soutenu par les partenaires grâce au financement du Fonds humanitaire, Bruno Lemarquis a vu l’impact concret des actions des actions menées : les accouchements y sont gratuits, mais la pression sur les services dépasse largement les moyens disponibles.

"Les besoins humanitaires sont très importants, en particulier en matière de protection, de nutrition, de santé, d’eau et d’assainissement. Mais nous peinons à mobiliser les ressources nécessaires compte tenu des coupes affectant les opérations humanitaires, tant au niveau global qu’ici en RDC. À la mi-juillet, nous n'avons réuni que 13 % des fonds requis pour l'année, laissant l'action humanitaire gravement sous-financée".

Cette crise de financement a des conséquences dramatiques. Dans certains cas, des femmes victimes de violences sexuelles ne reçoivent plus les soins médicaux et psychosociaux essentiels. Seuls 10 % des besoins en eau, hygiène et assainissement sont couverts, limitant fortement notre capacité à prévenir, dans les contextes d’urgence, des épidémies mortelles, comme le choléra. Faute de ressources, des enfants restent sans traitement contre la malnutrition aiguë, des familles déplacées sans abri, et des communautés entières sans aide.

"Nous devons continuer à nous mobiliser. Grâce à l’engagement de la communauté humanitaire, nous savons qu’avec des ressources même modestes, il est possible de sauver des vies, de protéger les plus vulnérables et de redonner de l’espoir. Chaque dollar mobilisé est un investissement direct dans la vie humaine".

Grâce aux équipes humanitaires sur le terrain, ces contributions modestes se transforment en actions concrètes : distribution de kits d'hygiène pour prévenir les maladies, soutien nutritionnel pour sauver des enfants, ou protection pour les survivantes de violences. "Avec les ressources limitées dont nous disposons, nous priorisons et innovons pour maximiser chaque centime. C'est pourquoi je vous appelle à l'action dès maintenant".

"Rejoignez notre campagne "Chaque Dollar Compte" et donnez ce que vous pouvez – que ce soit 1 dollar, 10 dollars ou plus. Votre contribution, aussi modeste soit-elle, peut avoir un impact immédiat : sauver des vies, protéger des enfants, accompagner des femmes, soutenir des communautés entières. Je vous invite à cliquer sur ce  lien : https://crisisrelief.un.org/en/drc-crisis. Chaque dollar compte – et chaque vie sauvée compte".

Province de la Mongala : Des éléments de l’armée et de la police accusés de tortures présumées ayant entraîné mort d’homme

Le président national, Roger Nzumbu Mosenge, de l’Action des jeunes pour le bien-être social « AJBS », une Organisation sentinelle des droits de l’Homme a écrit le 29 juillet 2025 au Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Lisala/Mongala pour dénoncer de cas des tortures et d’arrestations irrégulière faite par la police dont sont victimes des habitants de cette ville. 

Cette ASBL rappelle de prime abord qu’en République Démocratique du Congo, les poursuites ainsi que les arrestations des personnes présumées auteurs des infractions sont réglementées. Cette réglementation vise à respecter la personne humaine. Car, la vie humaine est sacrée. C’est pourquoi, les lois, les coutumes ainsi que les usages en matières judiciaires veulent qu’une personne reprochée d’avoir commis une infraction soit au préalable invitée, ou être appelée par mandat de comparution, au besoin par le mandat d’amener dans des cas graves qui requièrent célérité.

L’AJBS en tant qu’une Organisation sentinelle constate avec l’arme aux yeux, des cas des arrestations irrégulières suivi des tortures graves, l’œuvre des Officiers de police judiciaire (OPJ) et des agents de la police (AP), lesquels opèrent des arrestations selon leur bon vouloir et en violation de la loi. Ces arrestations suivies des tortures entraînent la mort des certains paisibles citoyens présumés innocents.

L’Action des jeunes pour le bien-être social a fait le monitoring des cas les plus saillants qu’elle a documenté auprès du Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Lisala/Mongala.

Le cas d’arrestation de Monsieur Jean Marie Atsabo, arrêté en date du 24 juin 2025 par la police basée au bureau de la Mairie de Lisala, puis transféré à la police des polices après l’avoir torturé suffisamment à cause d’une batterie qu’on lui aurait donner pour réparer, et ce Monsieur a trouvé la mort Concerne: Dénonciation de cas des tortures et d’arrestations irrégulière faite par la police à la prison centrale de Lisala la nuit du 30 juin et du 1er juillet 2025, alors qu’il n’était jusque-là, qu’un présumé innocent.

Camille Yenga Lisala a quitté Bumba pour témoigner au sujet du dossier de falsification des timbres de la taxe conventionnelle du développement de la Mongala. Il a été torturé en date du 19 avril 2025 et à l’occasion de ces tortures, il a connu une fracture au niveau de la jambe gauche, et pour le moment il est jeté en pâtir à la Prison centrale de Lisala sans obtenir des soins médicaux appropriés. Et pourtant, la personne poursuivie pour la falsification des timbres a été déjà libérée.

Jean Mombele Lanze a été arrêté par la police basée à la Mairie de Lisala en date du 23 mars 2025, où il a été victime des tortures graves. Il est à ce jour abandonné à son triste sort à la Prison centrale de Lisala dans un état de santé précaire. Jimmy Mafuta Waba a été arrêté à Boso Manzi par le commandant FARDC en date du 2 juin 2025 pour l’incendie d’une maison à Boso Modjebo, où il a subi des tortures graves. Il est incarcéré à la Prison centrale de Lisala dans un état d’un moribond. 

Michael Asekabio a été t arrêté par la police de Pimo, à Bongandanga, police chapeautée par le commandant qui porte le nom « Effacé le tableau ». L’incriminé avait fait un faux pas en tombant sur le bimpuka d’une maman (matière première servant à la fabrication des chikwangue) en date du 30 juin 2025. Ce dernier a subi des tortures graves et a trouvé la mort dans le cachot de la police de Pimo en date du 2 juillet 2025.

Franck Wita et Botongo Vadio ont été victimes des tortures graves à Bosondjo en territoire de Bongandanga de la part des éléments des FARDC qui sont actuellement basé à Bosondjo. Ces deux paisibles citoyens sont abandonnés à leur triste sort à l’hôpital général de référence de Robi à Bosondjo en date du 11 juillet 2025.

Des éléments de ces unités ont érigé un cachot à Bosondjo afin de garder les détenus et exigent les amendes transactionnelles contrairement à leur mission régalienne. Il s’agit là des cas connus et vérifiés, mais il y a plusieurs cas des tortures qui entraînent la mort qui demeurent dans le chiffre noir que la justice peut bien découvrir pour que leurs auteurs ne soient pas impunis. L’AJBS demande au Procureur de la République de bien vouloir s’impliquer dans ces cinq cas documentés pour faire triompher la justice et promouvoir l’Etat de droit.

Des OPJ utilisent les agents de police et sont les yeux et les oreilles de l’officier de ministère public, ces OPJ méritent vos conseils et sanctions. « Que le ministre provincial de la Justice, le Procureur général près la Cour d’appel, le Commissaire provincial de la police nationale congolaise, le Commandant Compagnie Sécurité Principale pour la Prison militaire d’Angenga ainsi que l’Auditeur Militaire de Garnison qui ont été mis en ampliation puissent s’impliquer pour permettre à la restauration de l’Etat de Droit ».

samedi 19 juillet 2025

RDC : Le BCNUDH constate une réduction des violations des droits humains de 22 % comparé au mois d’avril 2025

Dans le cadre de son mandat, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en République Démocratique du Congo assure un suivi étroit de la situation des droits de l’homme et analyse les tendances y relatives. Ces tendances sont régulièrement partagées avec les autorités afin qu’elles prennent les actions nécessaires, y compris traduire en justice les auteurs présumés des violations des droits de l’homme documentées.

Pendant le mois de mai 2025, le BCNUDH a documenté 427 violations et atteintes aux droits humains représentant une réduction de 22 % comparé au mois précédent. Au moins, 81 % de ces violations et atteintes ont été enregistrées dans les zones touchées par le conflit armé, les provinces du Nord-Kivu (231), du Sud-Kivu (68) et de l’Ituri (47) étant les plus affectées. La majorité de ces violations et atteintes (68 %) sont imputables aux groupes armés, parmi lesquels le M23 appuyé par les forces armées rwandaises (113), les éléments Wazalendo (40), diverses factions Maï-Maï (27) et la Coopérative pour le développement du Congo (23). Les agents de l’État ont été responsables de 31 % des violations documentées, principalement les agents de la Police nationale congolaise (57 cas) et les militaires des Forces armées de la République Démocratique du Congo (55 cas).

Au cours du mois de mai 2025, le BCNUDH a documenté au moins 16 incidents de violences sexuelles liées aux conflits (VSLC), affectant 26 victimes adultes : 25 femmes et un homme. Ce chiffre représente une baisse par rapport au mois d’avril 2025. La majorité des victimes se trouvent dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, avec respectivement 12 femmes victimes dans chaque province. En outre, une femme a été recensée dans la province du Tanganyika, tandis qu’un homme a été victime de viol dans la province du Maniema.

Concernant les auteurs présumés, les groupes armés Twigwaneho, alliés au M23, sont responsables de violences sexuelles contre 10 femmes, se plaçant ainsi au premier rang des auteurs. Ils sont suivis par le M23 avec 5 victimes féminines, les Wazalendo/VDP de l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain avec quatre victimes, et les Maï-Maï/Wazalendo avec trois victimes. Par ailleurs, le groupe Maï-Maï Malaika a commis un viol contre un homme. Les FARDC sont les seuls acteurs étatiques impliqués dans des cas de VSLC, avec deux femmes victimes.

En mai 2025, la situation de l’espace civique a été marquée par des arrestations arbitraires d’acteurs politiques dans la dynamique de la restriction des activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie. Le BCNUDH a documenté dix violations et atteintes aux droits de l’homme en lien avec l’espace civique, affectant 19 hommes soit le double des cas documentés le mois précédent (cinq cas pour neuf victimes). Les cas ont été documentés essentiellement dans la province du Sud-Kivu et à Kinshasa. Ces cas ont été attribués au M23 (six cas soit 60 %), aux Wazalendo (trois cas soit 30 %) et à la PNC (un cas soit 10 %).

Sur le plan de la protection individuelle, le BCNUDH a documenté 21 cas dont quatorze résultent des menaces proférées par des agents de l’Etat, à savoir deux pour les agents de la PNC, cinq pour les FARDC, sept pour des autorités administratives, judiciaires et de services de renseignements ; sept imputables à des éléments de groupes armés (cinq pour le M23 et deux par le Zaïre et l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain). Ces cas ont été enregistrés dans dix provinces : Ituri, Kongo central, Kinshasa, Haut Uélé, Maniema, Lomami, Kasaï central, Kasaï oriental, Nord Kivu et Sud Kivu. A l’issue de l’examen de ces cas par le BCNUDH, 23 bénéficiaires (15 défenseurs des droits de l’homme dont deux femmes et huit journalistes), ont bénéficié des conseils en autoprotection pour améliorer leur sécurité.

En matière de lutte contre l’impunité, 24 poursuites judiciaires à l’encontre de 24 personnes, dont cinq militaires des FARDC, 10 agents de la PNC et neuf civils ont donné lieu à des condamnations pour violations et atteintes aux droits de l’homme par les juridictions militaires. Deux agents de la PNC ont été acquittés au cours de la période en revue. Trois militaires des FARDC et neuf civils ont été condamnés pour viol. Par ailleurs, un militaire des FARDC a été condamné à la peine de mort pour le meurtre de trois hommes le 15 mai à Kinshasa.

Le BCNUDH a organisé au cours du mois de mai sur l’ensemble du territoire, six activités de formation et de sensibilisation au profit de 204 personnes, dont 66 femmes. Ces activités de promotion ont ciblé des membres des organisations de la société civile, des défenseurs des droits de droits de l’homme, des autorités étatiques, ainsi que des membres des forces de défense et sécurité congolaises.