Luis
Moreno-Ocampo, Procureur de la Cpi, rappelle qu’il suit avec une extrême
vigilance le déroulement du processus électoral en République Démocratique du
Congo, où des enquêtes sont en cours depuis juin 2003.
«Le
recours à la violence ne saurait être toléré » a-t-il dit. « Mon
Bureau recense et examine minutieusement les informations convergentes sur des
violences tant verbales que physiques auxquelles donnerait lieu la campagne
électorale en vue des élections présidentielle et législative du 28 novembre
prochain ».
Le
Procureur appelle toutes les parties au processus électoral à ne pas céder à la
tentation de la violence et rappelle que la Cpi a compétence pour enquêter et
poursuivre les auteurs de crimes graves commis sur le territoire de la
République démocratique du Congo ou par des ressortissants congolais depuis le
1er juillet 2002.
« Nous
veillons à ce que le processus ne soit pas l’occasion de violences ou
d’attaques contre les populations civiles. Nous sommes particulièrement
attentifs aux informations faisant état d’appels à la haine et à l’exclusion et
de violences physiques de la part des différents acteurs politiques à Kinshasa
et dans le pays tout entier.», a-t-il affirmé depuis La Haye. « La
violence électorale peut aboutir à la commission de crimes relevant de notre
compétence. Que nul ne doute de notre détermination à prévenir et, le cas
échéant, à poursuivre de tels crimes comme nous le faisons au Kenya ou en Côte
d’Ivoire ».
« Comme
l’a rappelé le Ministre congolais de la justice mercredi, M. Luzolo Bambi
Lessa », a-t-il ajouté, « mon Bureau est à même de documenter tout crime
de sa compétence et mettra en œuvre tous les moyens nécessaires, en
coordination avec les autorités judiciaires nationales, pour enquêter sur ces
actes.»
Le Procureur
saisit cette occasion pour rappeler que les personnes qui auraient commis des
crimes graves, tel Bosco Ntaganda qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la
Cour, doivent être arrêtées et jugées.
« Le
processus électoral ne saurait renforcer le sentiment d’impunité de ceux qui
seraient responsables de tels crimes mais au contraire doit faire progresser
l’état de droit et la lutte contre l’impunité ».
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