Journaliste en danger - Jed - dénonce
la fermeture de Radio Communautaire Tujenge Kabambare - Rctk -, une
station émettant à Kabambare, un territoire situé à 500 kms de Kindu, capitale
de la province de Maniema, à l’est de la Rdc. Selon les informations recueillies
par Jed, Rctk a été fermée, vendredi 18 novembre 2011, par M. Ernest Miyambo,
administrateur du territoire de Kabambare qui a ordonné à ses services
l’arrestation de M. Kabuana Mukelenge, directeur de Rctk. Il est reproché à ce
média d’avoir diffusé la déclaration d’un ancien mouvement armé.
La Rctk a diffusé, jeudi 17
novembre 2011, une interview de M. Sympho Muzinga wa Muzinga, leader de Rïya
Mutomboke, un ancien mouvement armé d’auto défense dans le territoire de
Kabambare, qui a appelé le gouvernement provincial à respecter ses engagements
en payant leur prime, faute de quoi les élections seront perturbées dans
le territoire.
Un journaliste de Rctk a confirmé à Jed
qu’à la suite de la diffusion de cette interview, le Conseil de sécurité
territorial s’était réuni en prenant la décision de suspendre temporairement
les activités de Rctk et d’arrêter M. Kabuana Mukenlenge. « Craignant
pour sa vie, Mukelenge a été contraint de quitter le territoire de Kabambare
pour une destination inconnue. », a-t-il ajouté.
Joint à son tour au téléphone
par Jed, M. Miyambo a soutenu que la Radio Communautaire Tujenge Kabambare est
fermée pour des raisons sécuritaires. « Ce
média a fait passer une déclaration incitant la population à perturber les
élections si les éléments de l’ancien mouvement armé du territoire de Kabambare
ne sont pas payés par le gouvernement. Nous savons que le directeur de ce média
est en fuite à Kasongo (ndlr : un des territoires de la province du
Maniema). Nous le poursuivons et il finira par être arrêté pour incitation de
la population à la révolte », a conclu M. Ernest Miyambo.
Sans entrer dans le fond de cette
affaire, Journaliste en danger - Jed - fustige la procédure qui a abouti à la
fermeture de Radio Communautaire Tujenge Kambare par l’administrateur du
territoire en violation des prérogatives reconnues au Conseil Supérieur de
l’Audiovisuel et de la Communication - Csac -, organe de régulation des
médias. Jed demande instamment à l’administrateur du territoire
d’ordonner, sans délai, la reprise des activités de ce média.
Katanga : Fermeture en cascade
de cinq radios communautaires et confessionnelles à une semaine des élections
présidentielles
Journaliste en danger - Jed - est
désagréablement surprise par la décision de fermeture, sans préavis, de cinq
radios communautaires et confessionnelles émettant à Kambove, un
territoire situé à 22 kms de Likasi, deuxième ville de la province du Katanga
au sud-est de la Rdc.
Radio Télé Jedidja - Rtj -, Radio
Fondation Thérèse Lukenge Kapuibwe, Radio Communautaire de Kapolowe, Radio
Rocher du Salut et Radio Plein Evangile ont été fermées, vendredi 18 novembre 2011, par Mme Brigitte Luta,
administrateur du territoire chargé de la politique sur ordre de M. Mulanya
Ilunga, chef de division provincial en charge de la communication et des
médias. Il est reproché à ces médias le non paiement de la somme de 15.000
dollars américains pour l’obtention de la déclaration préalable d’autorisation
d’exploitation.
Selon les informations parvenues à Jed,
les responsables de ces cinq radios étaient convoqués, jeudi 17 novembre 2011, à
assister à une réunion qu’a présidée Mme Luta assistée du responsable de
l’Agence Nationale des Renseignements - Anr -, de la police nationale
congolaise et du chef de service de communication et médias de Likasi. Il a été
demandé, séance tenante, à ces directeurs de régulariser, sans délai, leurs
documents en payant la somme de 15.000 dollars américains.
Contacté par Jed, Thierry Kalamba,
directeur de Rtj a déclaré que cette décision discriminatoire a été mise
en exécution malgré leur demande de négocier un échéancier de payement. « L’administrateur
du territoire nous a clairement signifié qu’elle allait analyser nos
suggestions après les élections. Il n’y a pas que les radios communautaires et
religieuses qui n’ont pas encore payé cette taxe que nous trouvons exorbitante.
Nous sommes dans l’impossibilité de payer du coup cette somme par manque
d’annonceurs. Nous avons demandé en vain à l’administrateur du territoire
d’échelonner le paiement de cette taxe. », a ajouté M. Kalamba.
Pour Jed, cette mesure, qui
intervient à une semaine des présidentielles où le président sortant affronte
dix autres candidats de l’opposition, ne peut être que suspecte et traduit une
volonté de réduire au silence des médias qu’on ne peut apprivoiser. Raison pour
laquelle, Jed demande aux autorités provinciales d’intervenir dans ce dossier
pour accéder à la demande des promoteurs de ces radios de négocier un
échéancier de paiement.
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