A la veille des
élections du 28 novembre, le Bureau Central de Campagne a constate avec regret
que la Commission Électorale Nationale Indépendante, « Céni » ne
promeut pas un processus électoral transparent et équitable. Au contraire, la Céni,
avec la complicité du pouvoir en place, favorise et entretient des
manœuvres frauduleuses pour fausser le jeu électoral. Chose que le Bcce soucieux
d’un processus électoral irréprochable et transparent, organisé dans un climat
apaisé, s’empresse aussitôt de condamner avec la dernière énergie, car ces
pratiques électorales manifestement dolosives menacent la stabilité de notre
pays.
Prévoyant, le Bcce
avait déjà relevé en son temps certaines techniques de fraude, qui
malheureusement sont mises en œuvres par la Céni et le pouvoir en place. Il
s’agit notamment de:
·
La
composition du Bureau de la Céni chargé d’organiser les élections ;
·
L’existence
des bureaux fictifs dans la cartographie 2011 ;
·
L’élimination
des noms des électeurs des listes des votants ;
· L’utilisation
des agents des bureaux de vote et des bureaux de compilation complètement
acquis au pouvoir en place ;
· La
suppression de certains bureaux de vote pour obliger les électeurs à se
déplacer à grande distance pour voter et ainsi les décourager ;
·
la
constitution du fichier électoral et le stockage des données dans le serveur
central, dans l’opacité la plus totale ;
·
une
campagne d’intoxication orchestrée dans les médias par le pouvoir sortant contre
le Président Tshisekedi, candidat n°11 à la présidentielle dans le but de le
discrédité auprès de l’opinion tant nationale qu’internationale.
Aujourd’hui, alors qu’il est constaté des
irrégularités graves ça et là, le Bcce les dénonce avec vigueur. Néanmoins,
cette situation n’est pas surprenante, car la Céni de par son origine, a été
constituée de manière non objective par l’exclusion de la société civile
notamment et depuis lors, elle ne s’est jamais départie de la philosophie de
fraude.
En effet, pour aborder la question des
irrégularités, le Bcce a relevé des cas flagrants des violations de la loi
électorale visant à favoriser la fraude au profit du Président sortant.
Au nombre de ces techniques de fraudes
susmentionnées, le Bcce se permet d’en développer quelques unes : la
création des bureaux de vote fictifs, la suppression de bureaux de vote, la non
publication des listes électorales dans le délai dans plusieurs
circonscriptions, la délocalisation des bureaux de vote, l’omission des
plusieurs noms sur les listes électorales
1. De la
création des bureaux électoraux
Le Bcce constate avec regret que les bureaux de vote
repris sur la cartographie publiée par la Céni sont loin de correspondre avec
la réalité sur le terrain.
Ces bureaux, le Bcce les considère purement et
simplement comme des « bureaux fictifs » devant
servir aux bourrages des urnes en faveur du Président sortant et des députés de
sa famille politique.
D’après nos investigations, ces bureaux fictifs se
présentent sous trois formes: les bureaux dont les adresses ne sont pas
conformes à la cartographie, les bureaux sans adresses correctes et enfin les
sites dont les bureaux sont soit plus nombreux ou moins nombreux que ceux
prévus par la cartographie.
Ce qui fait que dans la désignation des témoins et
leur affectation dans différents bureaux repris dans la cartographie, nos
organes de base éprouvent des difficultés insurmontables étant donné que les
bureaux dans lesquels ils devraient œuvrer sont soit introuvables soit
inexistants. Comme conséquence de cette situation, le Bcce s’interroge sur le
sort des électeurs concernés par ces bureaux et la confusion et la frustration
qui en résulteront le jour du vote.
A ce propos, nous citons quelques exemples :
A. Kinshasa
Le Bcce a relevé dans la ville de Kinshasa, dans la
circonscription de la Lukunga, Commune de Kintambo où le site complexe scolaire
Elite, est tout simplement inexistant alors que la Céni a prévu un bureau à
cette place.
Dans la circonscription de la Funa, dans la commune
de Ngaba, le Bcce a découvert sur l’avenue Mawanga n° 44 et 46, 38 bureaux non
répertoriés par la cartographie de la Céni Ceci a pour conséquence de
désorienter complètement les témoins et les électeurs jour du vote
Dans la même commune, au n°46 de l’avenue Feshi, le Bcce
a identifié 5 bureaux fictifs prévus par la Céni dans le complexe scolaire
Musampi Bondoy alors que cette école n’existe pas sur cette avenue ;
B. En
provinces :
Les bureaux fictifs sont signalés par nos équipes
comme dans la circonscription de Kazumba au Kasaï-occidental où on a relevé
environs 50 bureaux fictifs Nos équipes nous signalent que les cas analogues
ont été relevés dans d’autres provinces de l’intérieur notamment à Lusambo, à
Tshilenge, à Mbuji Mayi, au Kasai Oriental, à Bomongo, Mbandaka dans la
province de l’Equateur …Ces cas sont légion et augurent de la tricherie que le
pouvoir en place compte opérer.
2. De la
suppression de bureaux
Alors que la Céni a annoncé l’augmentation de
bureaux de vote, le Bcce constate avec indignation que la même Céni a procédé à
la suppression des certains bureaux rendant ainsi la tache difficile aux
électeurs et aux témoins qui seront obligés de parcourir des dizaines de
kilomètres pour accomplir leur devoir civique.
D’autres électeurs ne savent plus dans quel bureau
voter à cause des délocalisations opérées ça et là par la Céni. Tel est le cas
de la circonscription de Lodja au Kasai Oriental, plus précisément dans le
secteur de Lutshimba, où environs dix sites correspondant aux écoles ont été
purement et simplement délocalisés à plus ou moins 50 Km plus loin rendant le
déplacement des témoins et électeurs pratiquement impossible à accomplir.
La même situation est signalée dans plusieurs
localités de la République tel que Shabunda au Sud-Kivu …..
3. De
l’absence des listes électorales dans chaque bureau de vote avant le
scrutin
Le Bcce déplore le fait qu’à moins d’une semaine des
élections, certains bureaux de vote n’ont toujours pas affiché les noms des
électeurs comme l’exige la loi électorale. On peut constater l’existence de
tels cas dans la commune de Bandalungwa notamment où les listes une fois
affichées, ont tout de suite disparues sans que la Céni ne prenne des mesures
correctives à cet effet.
4. De
l’omission des noms sur les listes électorales
Bien que certains bureaux aient affiché des listes,
le Bcce constate que certains votants n’y figurent pas. Ces irrégularités sont
visibles dans plusieurs centres du pays.
6. De
la neutralité de la Céni
La Céni est appelée à être neutre en tant qu’arbitre
du processus électoral en cours, cependant eu égard aux multiples irrégularités
et anomalies, cette neutralité est sujette à caution dans ce sens que la Céni nomme
les membres actifs du PPRD, parti du Président sortant, à des postes clés dans
les bureaux de vote et de compilation, de cet organe d’appui à la démocratie.
A cet effet, le Bcce constate que la Céni n’a
pas procédé au recrutement public des agents de bureau de vote ni des bureaux
de compilation se donnant ainsi la liberté de désigner unilatéralement ces
agents.
7. De
la constitution du fichier électoral et du stockage des données dans le serveur
central, dans l’opacité la plus totale
Le Bcce fait remarquer que l’Udps s’est battu,
jusqu’au prix du sang de ses militants pour exiger l’audit du fichier
électoral. Hélas, elle n’a pas été entendue par la Céni et le pouvoir en place
qui ont multiplié des prétextes pour entraver le travail des auditeurs de
l’opposition.
Les raisons de ce refus et de cet entêtement sont
désormais connues. Il s’agit notamment de confectionner un fichier
électoral truffé d’inexactitudes comme :
- Le tripatouillage du serveur
central en y insérant des fausses applications informatiques avec intention de
fausser les données sur les identités des électeurs et favoriser les doublons
sous toutes les formes afin de tronquer les résultats finals. ;
- L’inscription des absents et des
morts ;
- L’enrôlement des interdits comme
les policiers, les militaires, les mineurs, les étrangers….
- Les doubles ou multiples
enrôlements ;
- L’élimination des électeurs
défavorables au pouvoir.
Tous ces faits énumérés plus haut, loin de nous
étonner, nous renforce dans notre conviction qu’il ya une filiation entre le Pprd
et la céni pour saboter le processus électoral en cours avec les fâcheuses
conséquences que cela implique pour la stabilité du pays.
Membre fondateur du Pprd, parti politique du
Président sortant, Daniel Ngoie Mulunda Président de la Céni ne peut que
s’inscrire dans la logique de son parti d’origine.
Aujourd’hui, le Bcce comprend pourquoi l’audit du
fichier électoral réclamé par l’Udps et alliés n’a pas eu lieu avec
l’obstruction du couple Céni-Pprd.
Sur un autre registre, le Bcce s’offusque et dénonce
aussi d’autres types des violations systématiques de la loi électorale par le
Président sortant et sa famille politique. Ces violations s’observent en
ceci :
8. Du
maintien des affiches du candidat Kabila sur certains édifices publics
Malgré les injonctions de la Céni ainsi que
l’abus des biens publics par le Président sortant et les membres de sa
famille politique dont les gouverneurs de provinces.
Le Bcce constate que le Candidat Kabila et sa
famille politique utilisent abusivement les moyens humains, matériels -
avions et véhicules - et financiers de l’Etat pour battre campagne, faussant
ainsi le jeu électoral. Le Bcce rappelle ici que ces violations doivent
conduire à la radiation de la candidature du Président sortant - voir l’article
36 de la loi électorale - par la Céni pour enfin prouver sa neutralité.
Outre ces libertés que le Pprd a pris vis-à-vis de
la loi, il se singularise par des propos mensongers et diffamatoires visant à
discréditer le leader de l’Udps, Etienne Tshisekedi et sa famille politique.
Le Pprd par le biais de son Secrétaire général.
Evariste Boshab a affirmé toute honte bue, que les compatriotes congolais
vivant en Espagne soucieux du changement appelé communément
« combattants » étaient à la base de la mort d’un ressortissant
congolais en Espagne ne partageant pas leur opinion politique. Il a été
démenti de la façon la plus formelle et officielle par l’ambassade d’Espagne à
travers un communiqué rendu public le 18 novembre 2011.
Dans ce communiqué, les autorités espagnoles
précisent qu’il n’y a jamais eu aucune mort violente d’un ressortissant
congolais sur le sol espagnol et aucun incident à motivation politique entre
les ressortissants congolais. Cette accusation absurde de Mr Boshab s’apparente
à un délire qui cache l’énervement et le désarroi face à la dynamique du
changement qui s’observe dans le pays tout entier, en particulier à l’Est du
pays où le leader de l’Udps a récolté un franc succès.
De délires en délires, les médias pro-pouvoir ont
affirmé que l’aéronef du président Etienne Tshisekedi avait été repris par la
compagnie sud-africaine auprès de laquelle il l’avait loué pour besoin de
campagne. En réalité à cause du mauvais temps à Kindu, le Président a été
obligé de se poser à Lubumbashi. Confondus, les médias pro-pouvoir à la base de
cette folle rumeur, ont reconnu leur méprise.
Enfin, le Bcce devant ces pratiques électorales
frauduleuses, prend à témoin la communauté internationale sur le risque
d’instabilité politique qui pourrait découler d’un processus électoral non
transparent et non équitable.
Pour le Bcce qui tire la sonnette d’alarme face aux
multiples irrégularités observées dans le processus, il est temps que la
communauté internationale fasse pression sur la Céni pour recadrer le processus
qui déraille visiblement.
Le Bcce, appelle le peuple congolais à une vigilance
tous azimuts pour que la victoire qui lui appartient ne lui échappe après tant
des privations et des sacrifices. Quelles que soient les techniques de fraudes
mises en œuvre par la Céni et le pouvoir en place, le peuple par sa vigilance,
fera échec à ces tentatives de putsch électoral.
Fait à Kinshasa le 21 Novembre 2011
Pour le Bcce
Alexis Mutanda
Coordonnateur
Principal
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