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vendredi 11 novembre 2011

L’intolérance politique a Lubumbashi conduit à la violence


 « Les politiciens devraient éviter de propager des discours incitant à la haine et à l’intolérance politique pendant la campagne électorale et après les élections »
L’Action contre l’Impunité pour les Droits Humains - Acidh - condamne avec fermeté les actes de violences et  d’intolérance politique dus à l’impunité dont jouit un grand nombre d’acteurs politiques à Lubumbashi. Pour une campagne apaisée, l’Acidh invite tous les politiciens  à éviter d’entretenir ou de propager  des discours incitant  à la haine, à la  violence et d’anéantir les milices au sein de leurs partis politiques.
En effet, tout a commencé le samedi 05 novembre dernier  lors du lancement de la campagne électorale de l’Udps  dans la ville de Lubumbashi. Au tour de 15 heures le cortège de l’Udps alors encadré par la Police criminelle,  est allé passer devant la permanence de l’Union Nationale pour les Fédéralistes du Congo - Unafec - sur l’avenue de la digue dans la commune Kenya. Les jeunes de l’Unafec qui ne pouvaient pas supporter ce passage, l’ont considéré comme une provocation. C’est ainsi qu’il y a eu des échauffourées.  Ces dernières se sont poursuivies  au centre ville de Lubumbashi au croisement des avenues Kasa-vubu et Moëro non loin de la permanence de l’Udps, puis au croisement des avenues Kamanyola et Laurent Désiré Kabila, ex avenue Mobutu.  Ces événements malheureux ont continué en date du 6 et du 7 du même mois.  Sans être exhaustif voici le bilan de ces actes d’intolérance relevé par l’équipe d’enquête de l’Acidh :
-   Le samedi 5 novembre 2011, 18 véhicules dont 3 ont été brulés et 15 saccagés ; et 1 moto d’un agent de la société Super Match brulée au croisement des avenues des Usines et Adoula ; 13  personnes blessées,  dont 8 dans le camp de l’Udps - dont une a trouvé la mort le lundi 07 novembre 2011 à l’Hôpital Général Jason Sendwe et 1 cas grave transféré le mardi 08 novembre  2011 du Centre de Référence de la Kenya à la Gécamines Sud et  5 côté de la Junafec ;
-   Le dimanche 06 novembre 2011, M. Tambwe Kalala a été agressé par les éléments de la Junafec au niveau de Matshipisha parce que identifié comme étant membre de l’Udps. Il est interné à l’hôpital Shalina ;
-   Lundi 7 novembre 2011, MM. Berthier Kalukangy et Freddy Kalume, respectivement journaliste et cameraman à Rtlj, propriété privée de Jean-Claude Muyambo, président du parti politique Scode - Solidarité congolaise pour la démocratie et le développement -, ont été agressés par plusieurs militants du Pprd - Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie -, non loin de la cathédrale St Pierre & Paul de Lubumbashi. Ces derniers ont été agressés simplement par ce qu’ils ont été appréhendés entrain de prendre des images sur les affrontements de ce même lundi entre les éléments du Pprd et ceux de l’Udps ; M. Christian Mbuyi Batubenga, militant de l’Udps a été agressé au croisement des avenues Mobutu et Adoula par des personnes identifiées comme membres de la Junafec.
L’Acidh déplore le fait que tous les grands partis politiques présents au Katanga, se soient crées des milices sous prétexte de garantir leur sécurité. Les enquêtes de l’Acdih relèvent que cette situation qui envenime la paix est due au fait que la police, les autorités étatiques et judiciaires n’ont pas été depuis long temps en mesure de sanctionner avec fermeté les actes de barbaries de ces milices. Par contre elles les tolèrent et les entretiennent. L’Etat n’étant pas à mesure de sécuriser tout le monde de la même manière, pour se maintenir politiquement au Katanga chaque acteur politique a crée sa propre milice.  Elle note également que ces milices dans leur majorité sont constituées de jeunes de moins de 18 ans.  
Ainsi l’Acidh recommande :
Au Parquet civil, de se saisir d’office de ces dossiers, d’ouvrir des enquêtes à charge des personnes citées et d’en poursuivre les auteurs conformément aux textes des lois de la République ;
A la Justice Militaire, de poursuivre le capitaine Kabila qui a dévié l’itinéraire initialement prévu par l’Udps.
A Monsieur le Gouverneur de Province :
-    de mettre sur pied une commission d’enquête qui aura pour mission d’enquêter sur l’existence de milices dans tous les partis politiques ;
-   de prendre de mesures pour la suppression de ces milices au sein des partis politiques de la Majorité au pouvoir et de l’opposition ;  
Aux responsables des partis politiques  engagés au processus électoral en cours :
-   d’inviter tous leurs membres - jeunes et vieux - au respect des valeurs démocratiques et des textes des lois en vigueur en Rdc en matière des élections ;
-   d’éviter d’inciter leurs jeunesses à la haine et à des actes de vandalisme et de violences dans leurs rapport avec leurs adversaires politiques ;
-   d’éviter toute participation des enfants dans les manifestations politiques.

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