« Les politiciens devraient
éviter de propager des discours incitant à la haine et à l’intolérance
politique pendant la campagne électorale et après les élections »
L’Action
contre l’Impunité pour les Droits Humains - Acidh - condamne avec fermeté les
actes de violences et d’intolérance politique dus à l’impunité dont jouit
un grand nombre d’acteurs politiques à Lubumbashi. Pour une campagne apaisée,
l’Acidh invite tous les politiciens à éviter d’entretenir ou de propager
des discours incitant à la haine, à la violence et d’anéantir
les milices au sein de leurs partis politiques.
En
effet, tout a commencé le samedi 05 novembre dernier lors du lancement de
la campagne électorale de l’Udps dans la ville de Lubumbashi. Au tour de
15 heures le cortège de l’Udps alors encadré par la Police criminelle,
est allé passer devant la permanence de l’Union Nationale pour les
Fédéralistes du Congo - Unafec - sur l’avenue de la digue dans la commune
Kenya. Les jeunes de l’Unafec qui ne pouvaient pas supporter ce passage, l’ont
considéré comme une provocation. C’est ainsi qu’il y a eu des échauffourées.
Ces dernières se sont poursuivies au centre ville de Lubumbashi au
croisement des avenues Kasa-vubu et Moëro non loin de la permanence de l’Udps,
puis au croisement des avenues Kamanyola et Laurent Désiré Kabila, ex avenue
Mobutu. Ces événements malheureux ont continué en date du 6 et du 7 du
même mois. Sans être exhaustif voici le bilan de ces actes d’intolérance
relevé par l’équipe d’enquête de l’Acidh :
-
Le samedi 5 novembre 2011, 18 véhicules dont 3 ont été brulés et 15
saccagés ; et 1 moto d’un agent de la société Super Match brulée au
croisement des avenues des Usines et Adoula ; 13 personnes
blessées, dont 8 dans le camp de l’Udps - dont une a trouvé la mort le lundi
07 novembre 2011 à l’Hôpital Général Jason Sendwe et 1 cas grave transféré le
mardi 08 novembre 2011 du Centre de Référence de la Kenya à la Gécamines
Sud et 5 côté de la Junafec ;
-
Le dimanche 06 novembre 2011, M. Tambwe Kalala a été agressé par les éléments
de la Junafec au niveau de Matshipisha parce que identifié comme étant membre
de l’Udps. Il est interné à l’hôpital Shalina ;
-
Lundi 7 novembre 2011, MM. Berthier Kalukangy et Freddy Kalume, respectivement
journaliste et cameraman à Rtlj, propriété privée de Jean-Claude Muyambo, président
du parti politique Scode - Solidarité congolaise pour la démocratie et le
développement -, ont été agressés par plusieurs militants du Pprd - Parti du
peuple pour la reconstruction et la démocratie -, non loin de la cathédrale St
Pierre & Paul de Lubumbashi. Ces derniers ont été agressés simplement par
ce qu’ils ont été appréhendés entrain de prendre des images sur les
affrontements de ce même lundi entre les éléments du Pprd et ceux de l’Udps ;
M. Christian Mbuyi Batubenga, militant de l’Udps a été agressé au croisement
des avenues Mobutu et Adoula par des personnes identifiées comme membres de la Junafec.
L’Acidh
déplore le fait que tous les grands partis politiques présents au Katanga, se
soient crées des milices sous prétexte de garantir leur sécurité. Les enquêtes
de l’Acdih relèvent que cette situation qui envenime la paix est due au fait
que la police, les autorités étatiques et judiciaires n’ont pas été depuis long
temps en mesure de sanctionner avec fermeté les actes de barbaries de ces
milices. Par contre elles les tolèrent et les entretiennent. L’Etat n’étant pas
à mesure de sécuriser tout le monde de la même manière, pour se maintenir
politiquement au Katanga chaque acteur politique a crée sa propre milice.
Elle note également que ces milices dans leur majorité sont constituées
de jeunes de moins de 18 ans.
Ainsi
l’Acidh recommande :
Au
Parquet civil, de se saisir d’office de ces dossiers, d’ouvrir des
enquêtes à charge des personnes citées et d’en poursuivre les auteurs
conformément aux textes des lois de la République ;
A la
Justice Militaire, de poursuivre le capitaine Kabila qui a
dévié l’itinéraire initialement prévu par l’Udps.
A
Monsieur le Gouverneur de Province :
-
de mettre sur pied une commission d’enquête qui aura pour
mission d’enquêter sur l’existence de milices dans tous les
partis politiques ;
-
de prendre de mesures pour la suppression de ces milices au sein des partis
politiques de la Majorité au pouvoir et de l’opposition ;
Aux
responsables des partis politiques engagés au processus électoral en
cours :
- d’inviter tous leurs
membres - jeunes et vieux - au respect des valeurs démocratiques et des textes
des lois en vigueur en Rdc en matière des élections ;
- d’éviter d’inciter leurs
jeunesses à la haine et à des actes de vandalisme et de violences dans
leurs rapport avec leurs adversaires politiques ;
-
d’éviter toute participation des
enfants dans les manifestations politiques.
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