L’Association Africaine de
défense des Droits de l’Homme - Asadho - qui assure l’observation de la
campagne électorale en République Démocratique du Congo demande au
Procureur Près la Cour Pénale Internationale - Cpi - de s’intéresser aux actes
de violence et appels à la haine tribale qui
accompagnent la campagne électorale lancée depuis octobre 2011.
Les événements ci après le démontrent :
- en
date du 28 octobre 2011 à Mbuji-Mayi, dans la Province du Kasaï Oriental, une
manifestation des membres de l’opposition politique soutenant M. Etienne Tshisekedi
de l’Udps a été violemment réprimée par les gardes de corps du Gouverneur de
la province, M. Alphonse Ngoy Kasanji. Cette répression s’est soldée par
la mort de deux enfants, une jeune fille 9 ans et un jeune garçon de 14
ans, et plusieurs militants de l’Udps ont été arrêtés.
- en date du 4 novembre
2011, à Kisantu au Bas-Congo le siège de l’interfédéral de l’Udps a été
incendié par des personnes non autrement identifiées.
- en date du 5 novembre 2011,
lors de sa caravane motorisée organisée à Lubumbashi pour lancer leur
campagne électorale, les militants de l’Udps sont passés sur l’avenue de
la Digue où est située la permanence de l’Unafec. A ce niveau,
ils ont été attaqués par les militants de l’Unafec qui ont considéré ce
passage près de leur permanence comme étant une provocation. Les échauffourées
qui s’en étaient suivies se sont soldées par la destruction de la permanence de
l’Unafec et plusieurs personnes ont été grièvement blessées dont M. Kabeya.
- en date du 6 novembre 2011 et
en guise des représailles, les militants de l’Unafec ont aussi attaqué la
permanence de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social - Udps - située
sur l’avenue Kasa-Vubu dans la commune de Lubumbashi, alors que les militants
de ce parti politique pleuraient leur collègue M. Kabeya qui a succombé à ses
blessures.
- en date du 7 novembre
2011, sur les antennes de la Radio France International - Rfi -, M.
Gabriel Kyungu a fait une déclaration selon laquelle, les sièges à la
représentation nationale - Assemblée nationale octroyés à chaque province
doivent être occupés par les originaires de provinces. Cette déclaration est de
nature à attiser la haine tribale à l’égard des candidats non originaires et, à
remettre en cause la concorde et la cohésion nationales.
- à la même date, sur les
antennes de la Radio Lisanga Télévision, M. Etienne Tshisekedi a fait une
déclaration aux termes de laquelle il s’est autoproclamé
Président de la République Démocratique du Congo. Cette déclaration est de
nature à mettre en péril le processus électoral en cours et, à conduire à la
contestation des résultats de l’élection présidentielle et à la violence si
l’opposition ne la gagnerait pas.
L’Asadho craint que la République
Démocratique du Congo connaisse, avant ou après les élections, de graves
violations des droits de l’Homme liées aux élections comme cela a été le
cas au Kenya et en Côte d’Ivoire.
Face à ce qui précède, l’ASADHO
recommande :
Au gouvernement de la République
Démocratique du Congo
- de prendre des mesures
pour que toute personne de la Majorité Présidentielle ou de l’opposition qui
commettrait des crimes relevant de la Cour Pénale Internationale, pendant la
campagne électorale ou après les élections, soit mise à la disposition de la
Cour Pénale Internationale.
Au Procureur près la Cour Pénale
Internationale
- de rappeler aux hommes
politiques congolais que les actes de violence actuels
risquent de conduire à la commission de crimes relevant de la
compétence de la Cpi ;
- dans le cas où de tels
crimes se commettraient, d’ouvrir des enquêtes contre leurs auteurs, qu’ils soient
de la Majorité Présidentielle ou de l’opposition.
Fait à Kinshasa, le 9 novembre
2011
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire