Kinshasa, le 7 novembre 2011. L’Observatoire de la Liberté de la
Presse en Afrique - Olpa -, réseau africain d’experts juristes et journalistes
volontaires pour la défense et la promotion de la liberté de la presse, exige
une enquête sérieuse après l’agression brutale de Freddy Kalume, cameraman à la
Radio-télévision Lubumbashi Jua - Rtlj -, une chaîne privée de radio et de
télévision émettant à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, au
Sud-est de la République démocratique du Congo - Rdc -.
Berthier Kalukangy et Freddy Kalume, respectivement journaliste et
cameraman à Rtlj, propriété privée de Jean-Claude Muyambo, ancien ministre et
président du parti politique Scode - Solidarité congolaise pour la démocratie
et le développement -, ont été agressés par plusieurs militants du parti
présidentiel Pprd - Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie -,
le 7 novembre 2011, non loin de la cathédrale St Pierre Paul de Lubumbashi.
C’était au moment où les journalistes tentaient d’effectuer un reportage
sur les affrontements entre les militants du Pprd et ceux de l’Udps - Union
pour la démocratie et le progrès social - d’Etienne Tshisekedi, candidat à la
présidentielle du 28 novembre 2011.
Berthier Kalukangy a réussi à s’échapper, alors que Freddy Kalume a été
soumis à une bastonnade après que sa camera eut été confisquée par ses
agresseurs. Ses vêtements ont été déchirés, ses effets personnels confisqués et
il a été conduit urgemment dans un centre hospitalier de Lubumbashi pour des
soins appropriés.
Eu égard à ce qui précède, l’Observatoire de la Liberté de la Presse en
Afrique condamne les mauvais traitements infligés au cameraman de Rtlj. Ces
actes violent gravement la liberté de la presse garantie par la législation
congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de
l’homme.
Marche des journalistes à Kinshasa |
En conséquence, Olpa exige une enquête pour identifier les auteurs de
cette agression et de les traduire devant les juridictions compétentes. Olpa exige
la restitution immédiate du matériel de travail confisqué. Olpa invite enfin le
Gouvernement à favoriser l’exercice de la liberté de presse sur toute l’étendue
du pays.
Olpa exige le rétablissement de
signal de Rltv à Kinshasa et à Mbuji-Mayi
Kinshasa, le 7 novembre 2011. L’Observatoire de la Liberté de la
Presse en Afrique - Olpa -, réseau
africain d’experts juristes et journalistes volontaires pour la défense et la
promotion de la liberté de la presse, émet de sérieux doutes sur le
caractère légal de la coupure de signal de Radio Lisanga Télévision - Rltv - à
Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo - Rdc - et à
Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï oriental, au centre du pays.
Le signal de Radio Lisanga Télévision
à Kinshasa a été coupé, le 6 novembre 2011 à 23 heures locales. Cette coupure
est intervenue peu après la diffusion en boucle au cours d’une émission
intitulée «Set» - Soutien à Etienne Tshisekedi -, d’un entretien
téléphonique du candidat Etienne Tshisekedi à partir de la République Sud
Africaine. Au cours de cet entretien, Tshisekedi s’autoproclamait président de
la République et lançait un ultimatum de 48 heures au gouvernement pour libérer
les militants de l’opposition emprisonnés. Il a appelé les militants de
l’opposition à casser les portes des prisons.
Eliezer Tambwe, directeur des
programmes de Rltv à Kinshasa et animateur de l’émission Set, a reçu les 6 et 7
novembre 2011, plusieurs appels téléphoniques anonymes le menaçant de
représailles et de mort. Les auteurs des menaces lui ont déclaré que :
« Roger Lumbala et autres Tshisekedi prendront le chemin d’exil vers
l’occident alors que toi tu mourras au Congo d’une mort atroce ». Ces
menaces ont contraint le journaliste à entrer en clandestinité.
Le 7 novembre 2011 à Mbuji-Mayi, le responsable local de l’Agence
nationale des renseignements - Anr - s’est rendu au siège de Rltv Mbuji-Mayi.
Il a intimé l’ordre au responsable de la chaîne de radio d’arrêter les
émissions sous prétexte de vouloir travailler sur une pilonne de l’Office
congolais des Postes et de télécommunication - Ocpt -.
Face au refus des agents de Rltv d’obtempérer, plusieurs éléments de la
Police nationale congolaise lourdement armés ont pris d’assaut les
installations de la radio et ils ont sectionné plusieurs câbles de la Rltv qui
a aussitôt interrompu ses émissions, à 14 heures locales.
Rltv Mbuji-Mayi a aussi diffusé au même moment que Rltv Kinshasa
l’entretien téléphonique du candidat Etienne Tshisekedi à partir de la
République Sud Africaine.
Le 27 octobre 2011, le Conseil provincial de sécurité présidé par
Alphonse Ngoyi Kasanji avait lancé un dernier avertissement à Rltv sous
prétexte qu’il diffusait une information partiale susceptible de créer des
troubles. Mais les responsables de Rltv Mbuji-Mayi n’ont jamais été notifiés.
Eu égard à ce qui précède et tout en désapprouvant les propos
incendiaires du candidat Etienne Tshisekedi à travers les médias,
l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique constate que la coupure
des signaux de deux chaînes de radio et de télévision s’est fait en violation
flagrante de la loi n°11/001 du 10 janvier 2011 portant composition,
attributions et fonctionnement du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la
communication - Csac -. Il s’agit donc des voies de fait constitutives
d’atteinte grave à la liberté de la presse garantie par la législation
congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de
l’homme.
La suspension ou le retrait de la fréquence est du ressort du Csac qui
doit en faire expressément la demande et non des humeurs des individus. Olpa déplore
également des coupures intempestives du signal de Congo Media Channel - Cmc Tv -,
une chaîne privée de télévision proche de l’opposition émettant à Kinshasa.
En conséquence, Olpa exige le rétablissement immédiat et inconditionnel du
signal de Rltv Kinshasa, Rltv Mbuji-Mayi et Cmc Tv. Olpa invite enfin le
Gouvernement à favoriser l’exercice de la liberté de presse sur toute l’étendue
du pays.
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