Toges Noires, organisation de promotion et de défense des Droits de l’Homme et de développement Démocratique, s’indigne face aux différents cas de répression brutale et barbare des différentes manifestations publiques organisées par les partis politiques de l’opposition par les éléments de la Police Nationale Congolaise.
En effet, depuis un
certain temps, les partis politiques de l’opposition avec en tête l’Union pour
la Démocratie et le Progrès Social - Udps - organisent, tout le jeudi, des
marches pacifiques et des grands rassemblements en ville dans le but de
protester contre l’opacité de la gestion du processus électoral entretenue par
la Commission Electoral National Indépendant - Céni - et l’accès au serveur
central de cette institution organisatrice des élections en vue d’auditer le
fichier électoral.
Ce qui est surprenant
et surtout au grand dam des observateurs tant nationaux qu’internationaux, ces
manifestations, du reste pacifiques, sont violemment réprimés par les éléments
de la Police Nationale Congolaise. Ces derniers ont toujours affirmé que ces
manifestations n’ont jamais été autorisées pendant que l’actuelle constitution prévoit
un régime d’information plutôt que celui d’autorisation en référence à
l’ancienne loi de 1999 relative aux manifestations publiques.
Il sied de relever
qu’en date du mardi 18 octobre 2011, le Président de la République M. Joseph Kabila,
durant un point de presse qu’il a animé et retransmis en direct à la Télévision
nationale, avait manifesté publiquement sa désapprobation quant aux manifestations pacifiques organisées par les
partis de l’opposition en ce terme qu’il n’était pas d’accord avec ces
manifestations d’autant qu’ils n’ont jamais été pacifique. Et comme conséquence,
la brutalité policière durant les manifestations publiques a doublé d’un cran.
Le dernier cas en
date est la répression sanglante de la
manifestation pacifique organisée par
l’Udps et Alliés, le jeudi 20 octobre dernier, devant la Grand Poste sur
le boulevard du 30 juin. M. Martin Fayulu, député provincial et leader d’un
parti politique proche de l’opposition, a été sauvagement molesté comme un
vulgaire malfrat par les éléments de la
Police Nationale Congolaise dépêchés sur le lieu en vue de réprimer la
manifestation. Plusieurs responsables de l’opposition politique ont été brutalisés,
notamment M. Eugene Diomi Ndongala de la Dc, M. Frank Diongo du Mlp et M.
Jacquemain Shabani secrétaire général de
l’Udps. Il convient de préciser aussi que plusieurs militants et combattants de
l’Udps et Alliés ont été arrêté et incarcéré dans de lieux tenus secrets,
d’autres par ont été transférés à Prison centrale de Makala.
L’opinion se
souviendra que dans son communiqué de
presse n°52/2011, Toges Noires s’interrogeait déjà sur l’efficacité de la
formation qu’aurait reçu les éléments de la Police Nationale Congolaise de la
part des certains pays et organisations internationales, notamment la France,
la République sud Africaine, l’Angola ainsi que la Monusco en matière de
maintien d’ordre public d’autant que ces éléments ne cessent de nous surprendre
quant à leur comportement durant les manifestations publiques.
Toges Noires, en sa
qualité d’organisation de promotion et de protection des droits de l’Homme
rappelle ce qui suit :
- La constitution de la
République Démocratique, en son article 26 alinéa 2, garantit la liberté des
manifestations publiques.
- La République Démocratique du
Congo, pays membre de l’Onu ayant ratifié la déclaration universelle des droits
de l’Homme et les différents instruments juridiques internationaux protégeant
les droits de l’Homme, est tenue de se conformer aux principes énoncés par ces
instruments juridiques, notamment le pacte international relatif aux droits
civils et politiques, la convention contre la torture et autres peines ou
traitement cruels, dégradants et la charte Africaine des droits de l’Homme et
des peuples.
De ce qui précède, Toges
Noires marque son indignation et fustige les différents cas de répression des
manifestations pacifiques de l’opposition, et condamne avec la toute dernière énergie le
passage à tabac dont certains leaders de l’opposition, tel que M. Martin Fayulu,
ont été victimes lors de la dernière manifestation organisée le jeudi 20
octobre dernier.
Toges Noires recommande :
- Au Gouvernement Congolais, de
se conformer aux prescrits de la constitution quant à l’organisation des
manifestations publiques, et d’encadrer et d’assurer la sécurité des
manifestants. Toges Noires demande aussi la libération des militants de l’Udps
interpellés à la suite de ces manifestations.
- A la Police Nationale
Congolaise, de se conformer à leur mission de protection des citoyens ainsi que
leurs biens tout en conservant sa neutralité au lieu d’être au service d’un
camp politique.
Au-delà de ces
recommandations, Toges Noires se réserve les droits de saisir au moment
opportun les instances judiciaires nationales et internationales des plaintes à
charge des auteurs intellectuels et moraux des violences pré-électorales ainsi
perpétrées.
Fait à Kinshasa,
le 24 octobre 2011
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