L’Association Africaine de Défense des
droits de l’Homme - Asadho -, est très préoccupée par des cas des
enfants qui naissent avec des malformations corporelles à cause des activités
non contrôlées des exploitants miniers au Katanga.
Vers la fin des années 1990, le
Gouvernement Congolais avait décidé de vendre certaines des carrières de la Gécamines
aux investisseurs nationaux et étrangers. Certains de ces t
investisseurs :
- Font travailler leur personnel sans
aucun équipement de protection et sans respect des normes
environnementales ;
- Font transporter des minerais à
travers les avenues des grands centres urbains dans des véhicules non
bâchés ;
- Ont installé de petits fours de
traitement des minerais uranifères dans les quartiers résidentiels à
Lubumbashi, Kolwezi et Likasi, à la vue de tous.
Le recoupement des informations fait par
l’Asadho/Katanga et le rapport du Ministre Provincial de la Santé démontrent
que les activités minières ont eu pour conséquence l’accroissement des cas des
enfants qui naissent avec des malformations corporelles - les enfants qui
naissent sans cerveau, avec absence totale ou partielle de la paroi abdominale,
avec deux sexes - ou des fœtus dont la croissance s’arrête à un moment. Ces cas
sont passés de 5 en 2008 à plus de 60 en 2011.
Au mois d’octobre 2011, le Ministre
Provincial de la santé du Katanga a fustigé cette situation en soutenant qu’il
y a des nouvelles pathologies qui affectent les femmes enceintes qui entrent en
contact avec les minerais radioactifs transportés dans des camions non bâchés
qui circulent à travers les villes.
L’Asadho constate que malgré le danger
qui touche les populations du Katanga, les autorités politico
administratives ne prennent aucune mesure concrète pour contraindre les
exploitants miniers à respecter les normes relatives à la protection de
l’environnement et de la santé publique.
Vu ce qui précède, l’Asadho
recommande :
Au Gouvernement :
- d’annuler les permis de tous les
exploitants miniers qui ne respectent pas les normes internationales et
nationales relatives à la protection de l’environnement et à la santé
publique ;
- d’ordonner la destruction de tous les
fours de traitement des minerais installés dans les quartiers résidentiels à
Lubumbashi, Kolwezi, Likasi, Kambove, Kakanda ;
- d’interdire la circulation des camions
non bâchés transportant les minerais à travers les avenues des grands
centres urbains ;
- d’offrir une prise en charge médicale
gratuite à tous les enfants et toutes les femmes qui se trouveraient dans l’un
des cas décrits ci-dessus.
A la Population du Katanga:
- de dénoncer toute personne physique ou
morale qui détiendrait un four de traitement des minerais dans les quartiers
résidentiels ;
- de s’opposer, par toute voie de droit, à
la circulation des camions non bâchés transportant des minerais en plein centre
ville ;
Aux
organisations de la Société civile du Katanga:
- de mener des campagnes de
sensibilisation de la population à la lutte contre l’exploitation sauvage des
minerais ayant un impact désastreux sur la santé publique et l’environnement.
Fait
à Kinshasa, le28 novembre 2011
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