Kinshasa, 10 octobre 2011
- A l’issue de la Table
ronde d’experts médias/ pouvoirs publics organisée à Kinshasa, capitale de la
RDC, du 5 au 7 octobre 2011, par Journaliste en danger - JED -, les délégués
des gouvernements provinciaux ayant en charge les questions de sécurité, les
représentants des organisations professionnelles des médias et les membres du
réseau d’alerte de JED ont décidé de mettre sur pied un Réseau d’Alerte Rapide
destiné à prévenir les risques d’atteintes graves à la liberté de la presse et
à l’intégrité physique des journalistes particulièrement pendant cette période
délicate des élections annoncées pour le 28 novembre 2011.
Les participants à cette Table Ronde ont également convenu de mettre sur pied un cadre de concertation permanent
réunissant JED, les autorités en charge des questions sécuritaires et
judiciaires ainsi que les instances de régulations des médias pour le
traitement rapide des questions concernant la protection des journalistes,
l’accès des journalistes aux sources d’informations et les cas de dérapages dans
les médias.
Dans sa présentation à l’ouverture de cette Table Ronde, le représentant
du vice- premier ministre et ministre de l’Intérieur et de la Sécurité avait
donné toutes les assurances de la volonté du gouvernement à sécuriser le
processus électoral en cours et à garantir le plein exercice des droits et
libertés de tous, ainsi que la sécurité des journalistes dans l’exercice de
leur profession. Pour le secrétaire général de JED, les professionnels des
médias travaillent dans un environnement hostile, auquel vient s’ajouter la
tension politique pré-électorale qui
s’accompagne des actes d’intolérances politiques, dans un système où l’impunité
semble être la règle.
Les délégués des gouvernements provinciaux
ayant en charge les questions de sécurité ont, chacun, dressé un état des lieux
de la situation sécuritaire en provinces à quelques semaines de la tenue des
élections annoncées pour le 28 novembre 2011, une situation marquée par
l’insécurité grandissante dans certaines provinces où l’on note la montée du
banditisme, la prolifération des armes à feu et des groupes armés étrangers.
Face au
sentiment général de peur et d’insécurité observé dans le chef des
professionnels des médias et au manque de visibilité des structures
d’autorégulation des médias particulièrement en provinces, les participants à
cette table ronde ont noté que l’environnement pourri dans lequel travaillent
les journalistes risque, si l’on n’y prend garde, d’hypothéquer la bonne tenue
des élections transparentes et apaisées voulues par tous.
Convaincus qu’un tel environnement
est propice à des actes de nature à mettre en péril l’intégrité physique des
journalistes et à nuire à la liberté de presse pendant cette période des
élections, les délégués des gouvernements provinciaux ayant en charge les
questions de sécurité et les représentants des professionnels des médias ont
convenu d’œuvrer pour un partenariat et une vision commune de paix et de
sécurité en RDC avant, pendant et après les élections.
Dans l’objectif de prévenir les risques
d’atteintes graves à la liberté de la presse et à l’intégrité physiques des
journalistes ; et d’inciter les médias à faire preuve de plus de
responsabilité dans l’exercice de leur profession, les participants à cette
table ronde se sont engagés à :
-Défendre et à promouvoir la liberté
de la presse et d’œuvrer en tout temps et en tout lieu à la sécurisation
physique des journalistes et de tous les professionnels des médias dans
l’exercice de leur profession ;
-Créer un « Réseau d’alerte
rapide » pour la prévention, la gestion et le suivi des cas
d’atteintes à la liberté de la presse et aux droits des journalistes et de
dérapages dans les médias constitué des correspondants de JED, des points
focaux de l’Union Nationale de la Presse du Congo - UNPC -, de l’Observatoire
des Médias Congolais - OMEC -, du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la
Communication - CSAC -, et des
ministères en charge des questions de sécurité ;
-Inciter les organes de presse à élaborer
un plan interne de sécurité et à sensibiliser leurs journalistes sur les règles
et conseils pratiques de sécurité sur ce qu’il faut faire et/ou ne pas faire
pour se protéger ;
-Intensifier les sessions de formation, de
renforcement des capacités des journalistes et de sensibilisation des
professionnels des médias à leurs droits et devoirs ainsi que sur les lois de
la République en matière d’informations.
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