Le
Comité de Pilotage de la Réforme des Entreprises du Portefeuille de l’Etat - Copirep -
a organisé du 13 au 14 octobre 2011 un séminaire consacré à la sensibilisation
des parties prenantes au nouveau cadre de fonctionnement des sociétés
commerciales.
Pour
animer le séminaire, le Copirep a sélectionné, par appel d’offre, le consultant
Cadmos qui justifie d’une expertise éprouvée en cette matière. Il a aussi fait
appel à M. Bernardin Kouame Kouadio de la Côte d’Ivoire, qui jouit d’une
expérience avérée sur le thème qu’il a animé.
La
réforme des entreprises publiques engagée par le Gouvernement a abouti, le 29
décembre 2010, à la suite de l’accomplissement de la dernière formalité de
publication au Journal Officiel des statuts des vingt entreprises transformées
en sociétés commerciales en application de la loi n°08/007 du 7 juillet 2008
portant dispositions générales applicables à la transformation des entreprises
publiques. Il faut cependant rappeler qu’un certain nombre des travaux sont en
cours pour que la transformation en société commerciale soit complète et
effective.
Dans
ce nouveau cadre, les sociétés du Portefeuille de l’Etat ont une obligation de
résultats qui les contraint à s’adapter à la concurrence, au risque de
disparaître par manque d’efficacité et de compétitivité. Cependant, le
processus de la transformation des anciennes entreprises publiques en sociétés
commerciales a révélé nombre d’écueils qui appellent une attention particulière
si l’on tient à préserver les chances de réussite de l’opération selon la
vision du Gouvernement.
Les
nouvelles sociétés commerciales sont confrontées à plusieurs défis
notamment en matière de bonne
gouvernance qui, s’ils ne sont pas résolus, pourraient gravement
hypothéquer les résultats attendus de cette réforme. L’entreprise publique, aux
termes de la loi du 6 janvier 1978,
était créée et contrôlée par les
Pouvoirs Publics pour remplir une tâche d’intérêt général.
Dans
sa gestion et son fonctionnement,
l’entreprise publique se
confondait, à bien des égards, à l’Administration publique. La société
commerciale doit survivre à la concurrence et rechercher la rentabilité et le
profit. Ce nouveau statut implique une autre gouvernance, un nouveau mode de
gestion de type privé. C’est donc l’objet du présent séminaire dont l’objectif
est de sensibiliser toutes les parties prenantes intéressées au nouveau cadre
institutionnel, opérationnel et
managérial de ces nouvelles sociétés commerciales. Il s’agit notamment des
mandataires sociaux; des agents et cadres des entreprises transformées; des
délégués syndicaux ainsi que des représentants du Gouvernement.
A
ces catégories, le Copirep a pensé associer des journalistes comme participants
à ces assises pour s’assurer de leur accompagnement dans la vulgarisation de la
nouvelle culture managériale que le Gouvernement entend imprimer à ce secteur.
Le
secrétaire exécutif adjoint a invité les participants à participer de manière
active et à profiter de l’occasion pour vider toutes les questions qui leur
semblaient encore floues, le tout, dans une discussion franche et constructive.
Pour
sa part, le représentant de la ministre du Portefeuille, la volonté de la
réforme des entreprises publiques a été matérialisée dans le secteur du
Portefeuille de l’Etat par la mise en
œuvre d’un programme de réforme des entreprises publiques qui induit une
véritable révolution dudit secteur. Au nombre des changements, il a cité
l’adoption et la promulgation des lois fondatrices d’une nouvelle culture dans
les milieux des entreprises de l’Etat.
Si
l’essentiel du travail réalisé jusqu’ici a semblé privilégier les aspects
juridiques, il reste que la réforme dans sa conception et dans sa finalité est
multidimensionnelle : elle est juridique -, mais aussi économique,
financière, sociale et même culturelle.
Du
régime confus et quelque peu obsolète issu de la loi-cadre de janvier 1978, le
ministère du Portefeuille a substitué un nouveau cadre juridique constitué des
lois modernes et audacieuses qui devraient donner une nouvelle impulsion à la
fourniture des services de qualité pour la communauté, à la création d’emplois
et aussi contribuer à la création des richesses nationales par les
contributions diverses des sociétés du portefeuille au budget de l’Etat. Mieux,
à rendre ces sociétés efficaces et compétitives.
Quelques
jalons importants ont également été posés sur le plan économique et financier,
avec les arbitrages successifs sur la problématique des dettes et créances de
ces entreprises publiques d’hier.
A
ce sujet, il faudra rappeler le séminaire-atelier organisé au premier trimestre
de cette année, lequel a donné au Gouvernement des outils de base essentiels à
la résolution de la question de l’endettement des nouvelles sociétés
commerciales. Endettement qui alourdit, et même handicape le démarrage de la
plupart d’entre elles après la transformation juridique.
Par
la réforme des entreprises publiques, le ministère du Portefeuille entend
corriger les tares du passé et inscrire le portefeuille de l’Etat dans une
nouvelle dynamique de modernité, alignée sur la vision du chef de l’Etat de
construire un Etat moderne et prospère au cœur de l’Afrique.
Ce
séminaire, a-t-il rappelé, est l’occasion pour le Gouvernement de rappeler un
certain nombre de principes :
Premièrement,
il s’agit de préciser que la réforme vise à introduire la culture du résultat.
L’Etat
congolais cherche à tirer le meilleur bénéfice de ces entreprises au profit de
la communauté nationale : bénéfices en termes de services rendus à la
population ; bénéfices en termes d’emplois; bénéfices en termes de
dividendes de l’Etat.
Les
mandataires à qui sont confiées les commandes de ces sociétés commerciales
doivent intégrer cette vision, mais surtout la traduire en actes au quotidien
par un comportement efficient, susceptible de produire les résultats escomptés.
Deuxièmement,
avec la suppression de la double-tutelle et de la collégialité de la gestion
qui diluaient la notion de responsabilité, nous entendons voir, cette fois, les
nouveaux mandataires d’entreprises faire face, en véritables capitaines
d’industrie, à leur mission avec détermination, et surtout avec responsabilité.
« Vous devez savoir que vous avez une mission,
car tel est le sens que le Gouvernement accorde au mandat qui vous a été
confié. Vous avez donc la responsabilité de mener l’entreprise à des résultats
en tenant compte de tous les enjeux qui incombent à une société commerciale
moderne ».
Troisièmement,
souligner la notion de comptabilité ;
comptabilité dans le sens d’une gestion orthodoxe et documentée, mais aussi
comptabilité dans le sens de rendre compte au propriétaire de l’entreprise
qu’est l’Etat, à travers son pouvoir mandant. Les sociétés que les mandataires
gérent ne sont pas de biens sans maîtres. Ils devraient donc en rendre compte à
l’Etat-propriétaire qui est représenté dans l’entreprise par des organes
statutaires.
Le
représentant de la ministre a cru qu’il est important de dire également un mot
aux partenaires sociaux dont le rôle paraît parfois mitigé au regard de
certains comportements qui se révèlent finalement, fossoyeurs des entreprises.
« Que dire de cette culture de la paresse
observée dans le chef de certains syndicats toujours prompts à pousser les
travailleurs à débrayer, parfois sans avoir préalablement épuisé les voies
internes de résolution des différends, et d’exiger ensuite le paiement des
prestations non rendues à l’entreprise ? Certains vont même jusqu’à
vandaliser les outils de travail pour manifester leur mécontentement ».
Pour
sa part, la ministre du Portefeuille croit repenser le partenariat, dans le
cadre de la nouvelle culture en marche. Et, sans verser dans le déni du droit
de manifester, par toute voie légale s’entend, toutes les parties impliquées devront
avoir à l’esprit qu’une journée ouvrable sans travail et sans production est un
jour de salaire perdu.
« Nous sommes conscients que si chaque partie
respecte sa part du contrat, tout le monde pourra tirer bénéfice de la société.
Et les mandataires ont obligation de payer les salaires et tout ce qu’ils
doivent aux travailleurs. Le Gouvernement veillera à ce qu’il en soit toujours
ainsi ».
Le
ministère est conscient de l’importance du défi qui lui incombe d’adopter et
d’intégrer la nouvelle culture qui s’offre, compte tenu des années de
médiocrité qui ont parfois développé des habitudes devenues une nature pour
certains. « Si nous nous engageons
tous à marcher dans un nouvel esprit, les résultats positifs que nous en
tirerons serviront à tous également : nous aurons des entreprises viables,
des travailleurs bien payés, le Gouvernement aura les dividendes pour investir
dans le fonctionnement de l’Etat, et la communauté aura les services de qualité ».
Le
ministère fonde donc l’espoir que ce séminaire puisse armer toutes les parties
prenantes à ce nouveau cadre managérial, à affronter ce défi. Il a félicité le Copirep,
organe technique du Gouvernement, qui multiplie les initiatives pour aider à
consolider les acquis de la révolution du portefeuille.
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