« Au-delà de l’urgence humanitaire »,
c’est le titre, qui peut paraître provocateur compte tenu de « l’air du
temps », dominé par les nécessités de l’aide d’urgence, par toutes ces
urgences caractéristiques d’un pays post-conflit : aide à l’enfance, aide
aux femmes victimes des viols, aide alimentaire, aide médicale, aide aux
Bonobos… L’univers ambiant des Congolais semble inéluctablement géré par l’humanitaire.
Mais
Lambert Mende Omalanga, l’auteur, refuse de s’aplatir devant les apparences. L’ouvrage
de 171 pages qu’il publie est un appel pathétique à ne pas ensevelir le destion
de la Rd Congo sous un fatras d’alibis humanitaires. Il faut, écrit-il, aussi
soigner les causes à l’origine de ces urgences : le Congo doit être
pacifié et reconstruit pas ses fils et ses filles.
Impérativement.
C’est pour lui la meilleure façon d’aider à résoudre les maux qui assaillent
les Congolais, dus essentiellement à la précarité de la vie, à la pauvreté,
lesquelles devraient être empoignés par la racine. Oui, un appel à soigner les
causes des maux dont souffrent les Congolais : insécurité, violences
sexuelles, au lieu de se limiter à en colmater les effets.
Le
remède s’appelle pacification, mise hors d’état de nuire des forces négatives,
et selon le leader politique nationaliste, actuel ministre de la Communication
et Médias de la Rd Congo, relance économique autocentrée.
C’est
sans doute plus facile à dire qu’à faire. Les 171 pages du second ouvrage
politique de Lambert Mende – Imprimeries Agb-Kinshasa, après « Dans l’œil du
cyclone » -L’Harmattan, 2008- mettent à nu la foison d’obstacles que le
Congo ne soit pas enterré dans ses urgences.
Après
des années d’activisme politique en Europe contre le régime dictatorial qui
sévit dans un pays, Lambert Mende Omalanga regagne la Rd Congo au début des
années 90, et y poursuit son combat en faveur de la démocratisation de l’espace
politique national. Ses qualités d’orateur et son intelligence particulière de
la chose politique le font tout de suite remarquer.
Il
ne tardera pas à prendre pieds dans la nomenclatura du système issu de la
Conférence nationale souveraine. Ministre, puis vice-premier ministre dans
divers gouvernements de coalition durant ce qu’on a appelé « la première
transition », Mende peine pourtant à afficher son affiliation idéologique :
le lumumbisme, un mélange de nationalisme et de panafricanisme.
La
fin de la dictature mobutiste et le chaos qui s’en suit, rythmé par des
agressions armées successives et les conflits larvés qui menacent son pays lui
en donnent l’occasion. Le lumumbiste, qui a vu le jour à Okolo – Lodja/Sankuru –
en 1953, et atteint l’âge de la raison avec l’accession de son pays à la
souveraineté nationale et internationale, essaie de comprendre l’incompréhensible
et d’expliquer l’inexplicable.
Au-delà de l’urgence humanitaire, le
second, transpire, lui aussi, ce besoin de comprendre. Mais il le dépasse en ce
qu’il veut surtout faire comprendre, pour mieux prévenir. Aujourd’hui, comme en
2008, Lambert Mende s’acquitte d’une dette de nationaliste offusqué par tant d’années
de gâchis et d’incessants retours à la case de départ. Parfois entretenus à
dessein.
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