La
nation congolaise a besoin d’un dirigeant détaché de l’argent. Au moment où la
nation s’apprête à élire ses dirigeants, il nous est un devoir d’élever notre
voix afin d’aider les citoyens congolais dans le choix qu’ils vont bientôt
faire. Ce devoir nous vient d’abord de notre droit en tant que citoyens de ce
pays, puis de la responsabilité qui nous est confiée par l’Eglise d’animer le
laïcat de sorte que les fidèles chrétiens arrivent à assumer leur mission de
disciple du Christ dans le monde afin de l’imprégner de l’esprit de l’Evangile,
c’est-à-dire : travailler à transformer les structures sociales et
politiques qui gouvernent le monde pour en faire des lieux de service à tous et
pour tous, particulièrement pour les plus faibles, selon la prescription du
Maître lui-même qui nous dit : « que celui qui veut être le plus
grand parmi vous, soit le serviteur de tous ». (Matthieu 20, 26)
Dans
le contexte actuel de notre pays, celui qui veut être le plus grand parmi nous
doit se mettre au service de la Nation toute entière en organisant le pouvoir
de manière à répondre efficacement aux défis auxquels sont confrontés les
citoyens ordinaires, les petits et les humbles. La Nation congolaise a
besoin d’un serviteur entièrement consacré à résoudre les problèmes du peuple
et à défendre sans complaisance les intérêts de la Patrie. Il doit s’engager
sans équivoque à :
Arrêter
tous les réseaux de détournements des deniers publics
1.
Mettre fin à la complicité des politiques avec les trafiquants de
minerais et autres ressources naturelles qui alimentent les conflits dans l’est
du pays
2.
Mettre fin effectivement à la subordination au Gouvernement des autres
pouvoirs et Institutions de l’Etat singulièrement le Pouvoir judiciaire et les
Institutions de contrôle de l’action gouvernementale.
3.
Mettre fin à la politisation et à la privatisation des Forces armées, de
la Police, de l’Agence Nationale de Renseignements, des Entreprises publiques
et de la Fonction publique dans son ensemble.
Pour
relever ces défis, au-delà des programmes et stratégies d’action, il faut un
meneur d’hommes, apte à tracer une ligne de conduite et à défendre ses idées
devant la Nation. Outre les aptitudes et l’expérience professionnelles
indispensables à l’exercice de la plus haute charge de l’Etat, la Nation
congolaise a besoin d’un Chef de l’Etat qui doit être exemplaire sur le
plan moral et éthique, autoritaire, non manipulable aussi bien par les
puissances financières étrangères que par les lobbies internes, y compris les
groupes familiaux, claniques, ethniques et provinciaux.
Nous
attendons un chef qui ne court pas derrière l’argent. Au contraire, en ce
moment précis de l’histoire de notre pays, la Patrie a besoin d’une personne
mûre, qui garde sa distance face à la tentation de l’accumulation des biens
matériels, une personne capable de se contenter de son revenu officiel et
d’insuffler cet esprit dans son équipe de travail.
Notre
pays a besoin d’un leader intègre, honnête et respectueux non seulement des
engagements mais des principes qui fondent la vie publique, singulièrement
l’assurance des convictions religieuses par la pratique non cachée de sa foi
ainsi que le respect des lois et règles de la démocratie.
Qui
parmi les 11 candidats rencontre ce profil ? Ou encore, qui d’entre
les 11 a la meilleure cote ?
Afin
de permettre aux électeurs de juger et de faire leur choix librement, en âme et
conscience, il est indispensable que les candidats et leurs équipes de campagne
débattent publiquement de ces questions. Nous encourageons aussi les leaders
d’opinion à travers tout le territoire national à s’approprier ce débat en
organisant des séances d’analyse sans complaisance, des profils des candidats.
Nous
invitons les organisations socioprofessionnelles, les mouvements et
associations d’apostolat des laïcs à organiser des exercices de cotation des
candidats afin d’identifier ensemble et de manière objective celui qui parmi
les 11 mérite de présider aux destinées de la Patrie pendant les 5 prochaines
années.
Profil
du Député national
Néanmoins,
quel qu’il soit, le Président de la République ne pourra pas faire avancer la
Nation s’il n’a pas l’appui et le soutien des autres Représentants du peuple,
notamment les Députés nationaux.
Notre
pays a besoin des élus qui non seulement connaissent les problèmes réels de la
population mais surtout qui sont
1.
capables d’y proposer des solutions crédibles et réalistes ;
2.
déterminés à voir se réaliser ces solutions en contrôlant sans
complaisance le pouvoir exécutif y compris les actes du Président de la
République, afin notamment de freiner l’intrusion des cercles privés dans les
affaires publiques de l’Etat ;
3.
capables de courage pour dire non à toutes les injustices
institutionnalisées et surtout de résister eux-mêmes à la tentation de
s’octroyer des privilèges que les autres citoyens n’ont pas
4.
capables de combattre en détectant à temps, en dénonçant et en se
dressant courageusement, même au prix de leur vie, contre toutes les tentatives
de personnalisation du pouvoir et les manœuvres qui freinent le développement
de la démocratie et de la liberté de penser.
Bref,
des députés capables d’éviter à la Patrie de sombrer encore dans une autre
dictature. Un
député n’est pas un constructeur de route, d’école… ni un dispensateur de
cadeaux et de libéralités de toute sorte. Le député dont la Rdc a besoin est
une personne qui :
a.
se dévoue à faire remettre de l’ordre dans l’administration de l’Etat
pour que l’administration soit rétablie au profit des citoyens et de la
collectivité nationale ;
b.
est vigilante pour voter des lois utiles sous l’éclairage de la foi en
Dieu et de la morale
c.
est courageuse et capable de soutenir une position sans se compromettre
dans la corruption particulièrement lors du contrôle de l’action du
gouvernement et l’examen des lois stratégiques.
Qui
parmi les 18.500 candidats remplissent ces critères ? A chacun d’entre
nous de juger en âme et conscience.
Il
est en effet possible aux électeurs de déceler les meilleurs candidats, les
meilleurs fils et filles de la Nation. Meilleur ne signifie pas celui qui parle
bien, ni encore moins celui qui est riche ou qui fait le plus de cadeaux.
Meilleur signifie : celui qui est honnête, intègre, humble, respectueux
des autres, compatissant, compétent et qui a une vision claire des intérêts de
la communauté tant locale que nationale. Ce n’est point une question de parenté
ni d’amitié. C’est une affaire de compétence et de vision. L’idéal aurait été
que chaque circonscription électorale choisisse les meilleurs de ses fils et
filles pour les faire avancer sur la scène nationale.
Le
meilleur est celui qui craint Dieu et aime son prochain.
Fait
à Kinshasa, le 10 octobre
2011
Elias
Karokoli Mihigo Crispin
Nlanda Ibanda
Vice-
Président Président
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