Goma/Bukavu,
1er juin 2012 - Le cluster protection est vivement préoccupé par le regain de
violence contre les civils pris pour cibles dans les affrontements armés dans
l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Depuis
la fin du mois d’avril 2012, la sécurité des populations civiles s’est
fortement dégradée dans le Nord et le Sud-Kivu suite aux récents combats qui
opposent l’armée congolaise (Fardc) et des groupes armés mutins. Selon les
derniers chiffres des Nations Unies, plus de 100.000 personnes ont été forcées
de fuir leurs maisons pour échapper à la violence.
Les
défections dans les rangs de l’armée et le redéploiement de celle-ci pour les
opérations contre les mutins ont aussi créé un vide sécuritaire dans de
nombreuses zones où les populations vivent à la merci des groupes armés
congolais et étrangers. Les populations civiles sont de plus en plus
considérées comme des cibles par toutes les parties aux conflits et sont
régulièrement victimes de représailles pour leurs liens supposés avec les
groupes ennemis ou l’armée congolaise.
«Les
affrontements de ce dernier mois ont clairement marqué une dégradation de la
protection des civils », a constaté Alain Homsy, chef de mission du Conseil
Norvégien pour les Réfugiés en RDC. « Les communautés locales se sentent de
plus en plus vulnérables aux attaques».
Les
villages font constamment l’objet de nouvelles incursions et de nombreuses
personnes, y compris des femmes et des enfants, sont victimes de meurtres,
violences et pillages. Les membres du cluster ont également constaté une augmentation
des cas de recrutement d’enfants par les groupes armés, ainsi que de nombreux
cas de violences sexuelles par des éléments des groupes armés et de l’armée
congolaise. Même dans les zones où elles ont fui pour trouver la sécurité, ces
populations sont toujours confrontées au travail forcé, aux extorsions, aux
pillages et aux pressions par les groupes armés pour retourner dans leurs zones
d’origine.
«
Nous appelons toutes les parties au conflit à respecter les droits des civils
et les obligations du droit humanitaire » a déclaré Stefano Severe,
Représentant Régional du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés
(Hcr). « Il est non seulement impératif que tous les acteurs armés mettent fin
aux exactions commises par leurs membres contre les populations civiles, mais
aussi qu’ils permettent un accès humanitaire aux Agences des Nations Unies et
aux Ongs qui ont pour vocation de protéger et d’assister les populations
civiles».
Face
à cette dégradation de la protection des civils dans les Kivu, le cluster
protection appelle le gouvernement de la Rdc à déployer tous les efforts
nécessaires pour assurer la protection de la population. La présence d’unités
formées et équipées de l’armée et de la police est nécessaire sur la durée pour
garantir la sécurisation des populations pendant et après les opérations. Ces
mesures doivent aussi inclure la poursuite des éléments Fardc auteurs de
violations contre les civils, le paiement des soldes et la fourniture des
rations et autres ressources nécessaires.
La
Monusco, la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo, a
également un rôle essentiel pour la protection des civils. La Monusco, y
compris son bras armé, doit conserver son mandat et toutes ses capacités pour
continuer et renforcer les actions de protection et répondre aux besoins de
sécurité des populations.
Informations pour les journalistes: Le Cluster Protection est le forum de coordination des organisations internationales et nationales civiles pour la réponse aux problèmes de protection des civils affectés par les conflits armés en Rdc. Les clusters sont des groupes sectoriels de coordination humanitaire
regroupant les organisations concernées et coordonnées par une agence internationale. Le Cluster Protection en Rdc est coordonné par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et regroupe plus de 40 organisations membres.
Informations pour les journalistes: Le Cluster Protection est le forum de coordination des organisations internationales et nationales civiles pour la réponse aux problèmes de protection des civils affectés par les conflits armés en Rdc. Les clusters sont des groupes sectoriels de coordination humanitaire
regroupant les organisations concernées et coordonnées par une agence internationale. Le Cluster Protection en Rdc est coordonné par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et regroupe plus de 40 organisations membres.
Plusieurs
incidents graves contre les populations civiles dans l’Est de la RDC ont été
rapportés en mai 2012. Ci-dessous les exemples des cas les plus graves:
- Incursions dans plusieurs villages du groupement de l’Ufamandu 1 (Masisi - Nord-Kivu) par des groupes armés, les 12 et 14 mai 2012. Bilan : 50 maisons incendiées et au moins cinq personnes tuées
- Incursions dans plusieurs villages du groupement de l’Ufamandu 1 (Masisi - Nord-Kivu) par des groupes armés, les 12 et 14 mai 2012. Bilan : 50 maisons incendiées et au moins cinq personnes tuées
- Massacres
au Sud Kivu par des groupes armés, à Lumendja le 5 mai 2012, Kamangana le 13 et
14 mai et une attaque contre la Monusco le 15 mai. Bilan : au moins 65
personnes tuées, parmi lesquelles plusieurs ont été brulées vives. Nombreuses
maisons incendiées.
39
cas de violences sexuelles contre des femmes ont été rapportés entre le 27
avril et le 20 mai 2012 dans la province du Nord-Kivu. Tous ces cas ont été
attribués à des hommes en armes. Parmi ces cas, au moins 7 ont été commis au
cours des affrontements, et 6 cas pendant les mouvements de déplacement des
civils en fuite. A cause des mouvements de populations, des craintes de
représailles et des difficultés d’accès aux services de prises en charge des
victimes, ces chiffres ne représentent qu’une partie des cas de violences
sexuelles dans la province.
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