Le procès contre l’attaque du chef de l’Etat, Joseph
Kabila intervenue le 27 février 2011 a commencé le 28 mai 2012 en chambre
foraine à la Prison Centrale de Makala dans la commune de Selembao. 154
militaires, policiers et civils sont poursuivis pour participation à un
mouvement insurrectionnel dont 111 seraient impliqués dans l’attaque de la
résidence du président de la République.
Trois femmes devant la barre |
Il y a trois groupes qui ont été présentés devant la
Cour militaire de Kinshasa-Gombe. Les
trois groupes de prévenus n’ont pas été arrêtés au même moment. Le premier
groupe est celui du Colonel Samba qui avait été arrêté depuis 2008. Les membres
faisant partie de ce groupe avaient été arrêtés après la découverte des caches
d’armes dans la ville de Kinshasa.
Le deuxième groupe concerne l’attaque de la
résidence du chef de l’Etat Joseph Kabila le 27 février 2011 et enfin le
troisième groupe est constitué de quatre prévenus. Et tous les trois groupes
sont poursuivis pour la même prévention, notamment la participation à un
mouvement insurrectionnel.
Mais pour le ministère public, regrette Me Peter
Ngomo, l’un des avocats de la défense, tous les trois groupes ont commis la
même prévention. La Cour vient à peine d’être saisie et que le dossier était
traité de l’auditorat militaire. « Je
me permets qu’à même relever une chose c’est que la plupart des prévenus ont
trainé en détention préventive », a-t-il déclaré.
Or, en lisant le Code de justice militaire, la
détention de certains prévenus a largement dépassé le délai imparti par la loi
qui est de 12 mois. Une autre disposition souligne qu’en dépassant ce délai, le
ministère public peut demander une prolongation de la détention préventive.
Malheureusement, la prolongation n’a pas été sollicitée, a noté la défense.
« Je peux affirmer sans peur d’être
contredit par quiconque que cette longue détention a été arbitraire. Nous
attendons à travers nos mémoires uniques que nous poserons tous ces problèmes ».
Des prévenus dans la salle d'audience de Makala |
Me Jean-Marie Kabengela Ilunga a indiqué que cette
infraction a été cousue de toute sorte. Il a attend la manière dont le
ministère public va agencer ses arguments. « Je peux dire que nos clients seront libérés à l’issue de l’instruction
qui sera menée à l’audience. Nous devons aussi faire la part de chose entre le
montage des équipes de l’agence de renseignement qui infiltrent les gens
jusqu’où le juge peut apprécier le comportement des agents de renseignements. Nous
ferons foi à l’instruction préjuridictionnelle avec toutes les défaillances du
contenu ».
Le Premier sergent major Mbondo a été enrôlé dans
l’armée congolaise à l’âge de 12 ans. Me Kambengela a dit que « ce détail
de savoir si c’était le mouvement rebelle, le Mlc ou le pouvoir en place en
2000 nous le saurons au cours de l’instruction mais le centre d’instruction que
le prévenu a indiqué dépendait du gouvernement régulier, donc du gouvernement
de Kinshasa ».
Concernant le prévenu Baobab Ezala Zala malade, tout le monde l’a vu puisqu’il n’est
pas en équilibre physique. Santé nécessite des soins appropriés. « Donc,
nous devons humaniser la justice. Lorsque l’état de santé n’est pas bon la
justice doit s’intéresser à cet état de santé ».
Djibril Mogapa, civil de son état, a été arrêté par erreur sous l'identité d'une autre personne |
La Cour militaire de Kinshasa Gombe a constaté avec
la défense qu’effectivement qu’il y a des personnes qui ont été arrêtées par
erreur. C’est le cas du prévenu Djibril Mogapa
Babu qui avait été arrêté à la place du capitaine Litshimba Endonga. Il faudrait que l’innocent qui a été arrêté par erreur recouvre sa
liberté, a expliqué Me Kabengela. Certains d’entre eux ont passé plus de quatre
ans déjà en prison.
Pour la défense, « on peut relever beaucoup de
choses sur l’irresponsabilité de la justice pour la simple raison que lorsqu’on
arrête un responsable de famille, en respect même du droit de l’enfant, l’Etat
devrait prendre des dispositions nécessaires pour assurer la protection des
enfants ».
Beaucoup d’enfants se sont retrouvés dans la rue,
d’autres sont morts et d’autres encore ne sont plus scolarisés. Est-ce qu’on peut
parler d’Etat responsable en arrêtant le père sans se soucier des droits des
enfants. « Nous disons non ». Tous ces cas là interpellent le système
de gouvernance, surtout l’administration de la justice en Rdc.
En droit il y a l’opportunité des poursuites. Ce
principe fait que lorsque l’arrestation ou la détention d’un responsable de
famille peut causer beaucoup de préjudices collatéraux par rapport aux
personnes qui dépendent du prévenu sujet à l’arrestation, l’Etat ou la justice
doivent réfléchir plusieurs fois avant de prendre la décision d’incarcération.
Ce qui ne semble pas être le cas en l’espèce.
La Cour militaire a demandé aux prévenus concernés
d’apporter des preuves de leurs identités. La défense exige de la justice la
production de ces preuves. « On exige de la personne dont l’organe
poursuivant de pouvoir apporter des preuves étant donné que la défense ne gère
pas les dossiers physiques des prévenus militaires ou des policiers. Il y a une
direction des ressources humaines, soit du côté de la police soit de l’armée.
Il revient à ces directions de produire les dossiers physiques pour qu’on
regarde les identités des personnes citées par le ministère public leurs photos
s’il y a concordance ou mariage entre les dossiers physiques et les personnes
qui sont en détention.
Une salle pleine de prévenus |
« Il ne suffit pas d’être de l’Equateur pour
être capable de participer à un mouvement insurrectionnel. Je pense que
même le ministère public ou la cour comprennent le sens de notre démarche
lorsque nous disons pour la bonne identification des personnes prévenues, il
faudrait que les dossiers physiques tels que gérés par l’armée et la police
soient produits au dossier », a conclue Me Jean-Marie Kabengela.
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