Le 2 juin 2012
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Avant toute chose, permettez-moi de vous souhaiter
la bienvenue en ce lieu, siège du Gouvernement, qui vous accueille et dont les
portes vous sont ouvertes en toute circonstance pour dialoguer et échanger sur
les questions d’intérêt national.
De même, je saisis cette occasion pour exprimer,
une fois encore, à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef
de l’Etat, Joseph Kabila Kabange à qui je présente mes hommages les plus
déférents, mes sincères remerciements pour la confiance qu’il a placée en
ma modeste personne pour conduire le Gouvernement au début de son nouveau
quinquennat.
Plus que jamais, je puis le rassurer de ma
détermination et celle de tous les membres de mon Gouvernement à l’accompagner
dans sa noble et légitime ambition visant à hisser la République Démocratique
du Congo au rang des économies à revenu intermédiaire d’ici à l’horizon 2016.
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Cela fait, jour pour jour, 25 jours depuis que le
Gouvernement que j’ai l’honneur de diriger a été investi par l’Assemblée
Nationale et son programme adopté. Il vous souviendra que, dans mon discours de
présentation du Programme d’Action du Gouvernement devant les élus du Peuple,
j’ai pris l’engagement de mettre sur pied un dispositif de suivi-évaluation du
Programme devant ainsi rendre chaque Membre du Gouvernement redevable devant la
Nation.
J’ai ainsi l’insigne avantage de présenter
officiellement la feuille de route de l’action du Gouvernement dont le résumé
fait l’objet de publication. A travers cette feuille de route, celui-ci
s’engage à mener des actions concrètes et prendre des mesures claires en vue
d’atteindre des objectifs précis. Notre ambition est que l’atteinte de ces
objectifs puisse répondre à des problèmes clairement identifiés à travers les
diagnostics posés pour l’élaboration du Programme, et principalement en vertu
du Document pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté de 2ème
génération, dit DSCRP II.
Chaque Ministre dans sa sphère de responsabilité
sera ainsi comptable devant la Nation congolaise toute entière. Vous aurez tous
ainsi la possibilité d’évaluer l’efficacité de l’action du Gouvernement secteur
par secteur.
Cette initiative est la traduction de notre volonté
la plus ferme d’inscrire le mandat qui nous a été conféré sous le sceau de la
transparence, de la gestion axée sur les résultats et de la redevabilité.
Il s’agit donc de mettre en œuvre des règles fondamentales de gestion qui
répondent aux exigences de la bonne gouvernance.
L’on retiendra, en effet, de la définition proposée
notamment par les Nations Unies que la »bonne gouvernance » répond
principalement aux critères ci-après :
(i) l’efficacité des institutions
dans leurs missions essentielles,
(ii) la transparence et l’obligation de
rendre compte de leurs actes de gestion et (iii) la réceptivité
des institutions par leur aptitude à répondre prioritairement aux
besoins de la société.
S’il est certes vrai que ce vocable est aujourd’hui
en vogue, il ne s’agit nullement pour nous de nous engager dans un mimétisme
par effet de mode. Nous croyons en effet qu’il s’agit d’un impératif majeur si
nous voulons passer de la catégorie des pays les moins avancés à celle
des pays à revenu intermédiaire. Seule une gouvernance sans faille pourra
permettre, en l’occurrence, de consolider la stabilité du cadre
macro-économique si chèrement acquise, et à la croissance économique de nous
rejoindre aux niveaux escomptés.
Cette rigueur, conformément à la volonté du Chef de
l’Etat, ne doit pas être « rigueur pour la rigueur ». Elle doit être
une rigueur porteuse de croissance et de distribution. Si elle a déjà, au cours
de la législature passée, produit des ressources publiques pour notamment les
travaux d’infrastructures, la construction des écoles ou hôpitaux,
l’amélioration et la régularité des salaires publics, cette exigence de
discipline devra concerner non seulement le commun des mortels mais aussi et
surtout l’ensemble des dirigeants et animateurs du Gouvernement.
Mesdames, Messieurs,
Distingués invités,
La feuille de route du Gouvernement est une
déclinaison des engagements sectoriels sur la période de 2012 à 2016. Elle
découle des diagnostics sans complaisance posés à travers le Programme et tirés
du DSCRPII notamment. Elle se veut un signal fort de l’engagement du
Gouvernement à mettre en œuvre un dispositif de suivi-évaluation devant
permettre une évaluation approfondie et rigoureuse des résultats des
principales politiques publiques mises en œuvre sur un horizon temporel de cinq
ans.
Ainsi, elle pose les jalons pour les évaluations
voulues annuelles des performances du Programme d’Action du Gouvernement par un
évaluateur externe indépendant. Voulant tirer les leçons du passé, nous devons
en effet en toute honnêteté et humilité reconnaitre que de telles initiatives
ont été prises sous la mandature précédente avec l’accompagnement de nos
partenaires. Nous évoquons ici notamment le Programme d’Actions Prioritaires
pour la mise en œuvre du DSCRP I dans la période initiale de juillet 2007 à
décembre 2008 qui se voulait axé sur des actions pertinentes et porteuses de
grands changements.
Toutefois, faute d’un dispositif institutionnel
rigoureux, ni le Programme du Gouvernement de 2007, ni le Contrat de
Gouvernance, ni le Document de stratégie n’ont pu faire l’objet d’une
évaluation à mi-parcours en vue d’en ajuster les priorités.
Sur instruction du Chef de l’Etat, cette approche
volontariste vise en définitive à assurer une utilisation efficiente des
ressources abondantes naturelles dont regorge le pays pour atteindre l’objectif
du Programme quinquennal qui est, je le rappelle, de hisser la République
Démocratique du Congo au rang de pays à revenu intermédiaire.
A cet égard, la feuille de route du Gouvernement
s’aligne, dans le court terme, sur les objectifs du programme qui sont :
(i) Poursuivre les réformes institutionnelles
en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat ;
(ii) Consolider la stabilité du cadre
macroéconomique et relancer la croissance et la création d’emploi ;
(iii) Poursuivre la construction et la
modernisation des infrastructures de base ;
(iv) Améliorer les conditions de vie des
populations ;
(v) Renforcer le capital humain et faire
de la société congolaise un vivier de la nouvelle citoyenneté ;
(vi) Renforcer la diplomatie et la
coopération au développement,
Ainsi les actions pertinentes et réalisables
retenues visent des objectifs spécifiques sectoriels à fin période dont
notamment :
Dans le domaine de la gestion du
budget et des finances :
- Renforcer la transparence et
l’efficacité dans la gestion des ressources publiques ;
- Améliorer la performance des
instances chargées de la vérification externe en vue d’assurer la transparence
dans l’utilisation des deniers publics ;
- Instaurer une plate forme de dialogue
entre l’Exécutif et le secteur privé en vue d’améliorer le partenariat et la
contribution du secteur à la croissance économique.
Dans le domaine de la défense
nationale et de la sécurité:
- Poursuivre
la stabilisation de la situation sécuritaire et rétablir la paix dans les zones
affectées par l’insécurité à l’Est du pays ;
- Poursuivre la maitrise des effectifs
des Forces Armées ;
- Evaluer les structures d’audit des
Forces Armées et arrêter les mesures visant à renforcer leur capacité de
contrôle pour s’assurer de la bonne gouvernance ;
- Maîtriser et crédibiliser le processus
électoral ;
- Faciliter et sécuriser la circulation
des personnes et de leurs biens en plein Centre Ville et dans les périphériques
de la capitale ;
- Prévenir et réprimer les conducteurs
des véhicules délinquants, en vue de réduire les embouteillages et prendre des
mesures nécessaires, pour stopper le comportement irresponsable des chauffeurs
des véhicules tristement appelés « Esprit de mort ».
Dans le domaine politique, diplomatique et
judiciaire :
- Finaliser les préparatifs du Sommet de
la Francophonie et redynamiser la coopération internationale et
régionale ;
- Améliorer la coopération entre la RDC
et la Monusco ;
- Assurer l’indépendance du pouvoir
judiciaire ;
- Promouvoir les droits de l’homme.
Dans le domaine de la modernisation des
infrastructures de base :
- Poursuivre la modernisation, la
réhabilitation et la maintenance des Routes Nationales et des voiries
urbaines ;
- Assainir et aménager les espaces
publics ;
- Améliorer la qualité des services aux
aéroports et réduire les facteurs de risques de catastrophes aériennes ;
- Accroître l’offre de services sur les
lignes ferroviaires ;
- Lancer l’exploitation du réseau
à fibre optique de la RDC.
Dans le domaine économique et de la
gestion des ressources naturelles :
- Consolider le processus d’amélioration
du climat des affaires et rationnaliser la gestion des entreprises publiques du
secteur marchand ;
- Préparer et lancer la campagne
agricole 2012-2013 pour la partie de l’hémisphère Sud de la RDC ;
- Mettre l’environnement au service de
l’économie nationale et des populations congolaises ;
- Garantir la transparence dans
l’attribution des blocs pétroliers et des droits miniers par appels
d’offres ;
- Renforcer la capacité de la gouvernance
dans le secteur minier.
Dans le domaine du social et de
l’amélioration des conditions de vie des populations :
- Accroître la capacité de dessert
d’eau par la REGIDESO ;
- Réduire le délestage et
améliorer la qualité de service dans le réseau SNEL ;
- Améliorer la salubrité publique et la
qualité de l’environnement ;
- Améliorer l’accès pour tous à
l’enseignement primaire, à la qualité et à l’offre des soins de santé ;
- Promouvoir l’autonomisation de la femme,
en Provinces et à Kinshasa.
Mesdames, Messieurs,
Distingués invités,
Cette feuille de route de l’action du Gouvernement
nous met tous, gouvernants comme gouvernés, à l’épreuve de la gouvernance. Car
il n’y a bonne gouvernance que si les populations qui nous ont conféré le
mandat de gérer la chose publique tiennent les gouvernants comptables de leur
gestion.
Nous avons donc l’obligation de délivrer des
résultats, et nos concitoyens ont le devoir civique de demander des comptes.
Ainsi les membres du Gouvernement seront jugés à leur capacité de délivrer au
regard des engagements souscrits à travers ladite feuille de route.
Pour finir, comme j’ai eu l’occasion de le
dire encore récemment, nous avons donc tous le devoir moral, diplomatique et
politique de nous engager pleinement dans cet exercice salutaire, et de ne pas
nous laisser distraire par ceux-là qui, à travers toutes sortes de manœuvres de
diversion, ne veulent pas que le train de la modernité et de la nouvelle
citoyenneté prenne de la vitesse ou qui ne veulent carrément pas y prendre
place.
L’histoire des nations est ainsi faite. Il est des
moments qu’il ne faut jamais rater et qu’il faut à tout prix saisir pour que la
révolution de la modernité se réalise. Travaillons tous ensemble pour que ce
train, sous la conduite du Chef de l’Etat, atteigne sa vitesse de croisière.
Je vous remercie pour votre aimable
attention.
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