(Goma/Kinshasa, 31 mai 2012) : Près de 100.000
personnes ont abandonné leurs maisons suite à la récente vague de violence dans
la province congolaise du Nord-Kivu, située à l’est du pays, suscitant des
appels à des mesures adéquates de protection pour les populations civiles et au
renforcement de l’assistance aux familles affectées.
Depuis début avril, des milliers de familles
au Nord-Kivu ont été contraintes à fuir pour rester en vie, suite
aux violences liées à des désertions au sein de l’armée nationale ainsi qu’aux
opérations militaires en cours visant à ramener les groupes armés sous
contrôle. Environ 74.000 personnes sont actuellement déplacées dans les
territoires de Masisi, Lubero et Rutshuru, et des milliers d’autres ont trouvé
refuge à Goma et ses alentours. La crise a également débordé dans la province
voisine du Sud-Kivu où quelque 33.000 ont trouvé refuge ces dernières semaines.
Le Hcr, l'agence onusienne pour les réfugiés, a déclaré cette semaine que près
de 21.000 autres personnes ont traversé les frontières vers le Rwanda et
l'Ouganda. Les populations déplacées font face à de nombreux besoins pressants
: comment nourrir leurs enfants, où trouver suffisamment d’eau potable, comment
éviter des maladies contagieuses notamment le choléra et la rougeole.
« La situation chaotique à laquelle sont
confrontées des familles est désastreuse - la plupart d’entre elles
s’était déjà déplacée par le passé. Nous appelons toutes les parties au conflit
à respecter les droits humains ainsi que le droit humanitaire pour épargner les
civils de la violence. Il est essentiel que ce conflit soit résolu rapidement
car ces familles ont besoin de paix et de protection. Les agences des
Nations Unies et les ONG sont prêtes à les assister, mais elles ont besoin d’un
accès sans entrave aux populations vulnérables », a déclaré aujourd’hui M.
Fidèle Sarassoro, Coordonnateur Humanitaire en Rdc.
Depuis le début de cette crise au Nord-Kivu,
l’essentiel de l’assistance humanitaire a été apportée aux populations
déplacées internes se trouvant autour de Goma ainsi qu’à celles réfugiées au
Rwanda et en Ouganda. Ces déplacés ne représentent que la minorité visible des
victimes du conflit actuel. Des milliers d’autres victimes ont trouvé refuge
dans des endroits très reculés et difficile d’accès, notamment les forêts, et
n’ont pas encore été assistés. Les organisations humanitaires s'attendent à ce
que ces gens aient besoin de soins de santé et d'éducation d'urgence, d'eau et
d'assainissement ainsi que de nourriture, d’articles ménagers de base, et
d’abri.
“Il n'y a pas de manque de capacité ; le défi pour
nous, c'est l'accès et les moyens financiers nécessaires pour apporter
davantage d'aide», a déclaré M. Sarassoro. Au début de cette année, les Nations
Unies et d’autres partenaires humanitaires avaient demandé 718 millions de
dollars pour faire face aux besoins humanitaires en Rdc en 2012. Cependant,
les organisations humanitaires estiment que le niveau actuel de
financement ne permettra pas d’apporter une assistance soutenue en cas de
persistance de la crise.
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