Le monde politique
congolais bouge depuis l’appel lancé par le leader de l’Udps, Etienne
Tshisekedi wa Mulumba, à toutes les forces du changement de se joindre à son
parti pour faire échec au pouvoir en place lors des prochaines échéances
électorales. Des réactions sont déjà enregistrées, notamment parmi les opposants au régime de Joseph Kabila.
Le Cndp a dû attendre
plusieurs semaines avant de faire son entrée dans la plate forme qui soutient
le président Joseph Kabila. C’est désormais chose faite depuis le samedi 11
décembre. Cet ex-mouvement rebelle transformé en parti politique fait désormais
partie intégrante de l’Alliance de la majorité présidentielle qui ne craint
plus de devenir un fourre-tout et un panier à crabes.
Cette façon de voir
les choses ne trouble pas outre mesure le porte-parole du Cndp. Me Antoine
Mahamba souligne que l’entrée de son parti dans cette plateforme politique
balaie justement un certain nombre d’arguments brandis par des politiciens de
mauvaise foi qui estimaient que le Cndp avait un agenda caché et qu’il
préparait un nouveau cycle de violences.
« Je pense que
le fait pour nous d’être à côté du chef de l’Etat montre à suffisance que nous
n’avons aucune intention de ni refaire la guerre ni de revenir à tout acte qui
serait de nature à nuire aux intérêts du chef de l’Etat », a-t-il dit.
Pourtant, cet ancien mouvement insurrectionnel accuse souvent le pouvoir de ne
pas respecter les accords de Goma signés en 2009. Réponse des intéressés :
l’adhésion à l’AMP est une opportunité offerte au CNDP d’être dans la
« boîte » pour rappeler dans la convivialité et la fraternité à ses
alliés que ces accords ne sont pas respectés sur certains points.
Me Antoine Mahamba
ajoute : « le fait pour nous d’être proches du pouvoir nous donne une
occasion sans précédent de rappeler aux uns et aux autres leurs obligations par
rapport aux accords de Goma ». En d’autres termes, explicite-t-il,
le fait que le Cndp soit maintenant dans l’Amp ne signifie pas qu’il renonce à
ses droits par rapport aux accords de Goma. « Au contraire, cela nous
renforce davantage et nous donne beaucoup plus de possibilités de réclamer la
mise en œuvre intégrale des accords de Goma », dit encore Me Mahamba.
Avant de rappeler le contentieux qui persiste : la reconnaissance des
grades des ex-combattants Cndp tant au niveau de la police que de l’armée,
l’intégration politique des cadres Cndp, le retour des réfugiés et la traque des
Fdlr.
« Ce sont ces
problèmes auxquels nous allons nous attaquer ensemble pour y apporter des
solutions adéquates. Il faut aussi conjuguer des efforts et travailler en
synergie pour rendre concret le retour des réfugiés », a-t-il conclu.
Pour sa part, le
secrétaire général adjoint de l’Union des résistants démocrates congolais,
Urdec, parti politique issu des anciens groupes armés du Sud-Kivu, estime qu’à
ce stade il serait prématuré pour un parti politique de donner sa position par
rapport aux alliances. Selon M. Faustin Mulonda, c’est à l’issue d’un congrès
ou à tout le moins d’une réunion du collège des fondateurs que son parti pourra
se prononcer. Il rassure néanmoins que la décision sera prise au mois de
janvier. « Nous allons conclure des alliances avec la plateforme ou les
partis politiques qui ont la même vision que nous, c’est-à-dire la vision du
changement, du développement et de la protection de l’intégrité territoriale.
Les échéances électorales débutent au mois de novembre 2011 et le mois de janvier
2011 ne sera pas tard pour nous décider », a-t-il noté.
Didier Bitaki,
porte-parole des ex-groupes armés du Nord-Kivu a indiqué de son côté qu’il ne
sait pas se déterminer à ce stade. Il se demande si les élections vont se tenir
à deux tours ou si le vainqueur pourra gagner au premier tour. « Je
ne sais pas me déterminer en rapport avec nos ambitions politiques avec un
parti, une organisation ou un regroupement quelconque tant que nous n’aurons
pas su qui est passé au premier tour et avec qui nous pouvons nous
allier ».
Il poursuit que celui
qui est dans le camp du changement au Congo sera le premier allié de son parti.
C’est le premier critère, ajoute M. Didier Bitaki, avant d’indiquer que son
parti et ses alliés doivent évoluer dans l’humanitaire et le social pour que le
peuple congolais se retrouve dans leurs actions.
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