Le nouveau président du nouveau parti né en Rdc, l’Union de la nation congolaise, UNC, s’est exprimé mardi 14 décembre 2010 devant des centaines de ses partisans et des différentes figures de l’opposition pour annoncer la création de son parti politique et de sa démission comme député et comme cadre du Pprd. Dans deux lettres séparées adressées au président de la Chambre basse et au Secrétaire général du Pprd, l’ancien speaker de l’Assemblée nationale a annoncé sa démission du Pprd et de celle de ses fonctions comme député nationale.
Il a avoué être désillusionné en toute sincérité et en toute humilité que toutes les promesses qu’il avait faite lors de la campagne électorale n’aient pas été réalisé. Il s’est dit aussi désillusionné et abusé de la gestion calamiteuse des affaires de l’Etat par des gouvernements de la majorité présidentielle. Pour s’en convaincre, il recourt le dépassement budgétaire constaté par la dernière plénière de l’Assemblée nationale.
Dans son discours, il a déploré la prise en otage des institutions établies par un gouvernement parallèle, méconnu de la nation et irresponsable devant sa représentation. « J’ai à plusieurs reprises et du haut de la tribune de l’Assembée nationale, dénoncé, sans malheureusement être attendu, ce gouvernement parallèle qui manipule les élus du peuple à coup de mots d’ordre et au mépris du caractère non impératif de leur mandat ainsi que de l’intérêt supérieur de la nation ».
Les membres du gouvernement jouissent d’une protection envers et contre tout. Les députés ont à multiplier motions de défiance et de censure, interpellation ou autres questions orales avec débats, mais tout cela en vain ; que les faits répréhensibles soient avérés ou non, l’Assemblée nationale est paralysée par des mots d’ordre reléguant l’intérêt supérieur de la nation en arrière plan.
Vital Kamerhe a déclaré devant la presse que son parti politique est dans l’opposition. En d’autres termes, lui et ses compagnons ne vont pas se contenter de critiquer aveuglement mais ils feront surtout des propositions aux gouvernants du pays. La politique étant dynamique, Vital Kamerhe a dit que même si il avait écrit un ouvrage « Pourquoi j’ai choisi Kabila », il a le droit de prendre une position opposée lorsqu’il se rend compte que la voie qu’a emprunté sa famille politique n’est pas celle qui conduira à la réalisation des promesses faites au peuple.
Le président de l’UNC est d’avis que la justice qui est le pilier de toute démocratie, doit cesser d’être au service du plus offrant ou de ceux qui détiennent la moindre parcelle de pouvoir. Il appelle également à la réhabilitation de l’homme en uniforme. « Nous avons décidé de créer un parti politique pour répondre aux défis qui sont à notre portée, mais que nous peinons visiblement à relever ».
En créant ce parti, un nouveau venu, mais avec l’idéal des pères fondateurs de la Rdc, les promoteurs de l’UNC s’engagent, résolument, à reculer, de manière drastique, les frontière de la pauvreté.
Après avoir évoqué son passé qu’il dit assumer pleinement, Vital Kamerhe souligne qu’en tant que démocrate et légaliste, si son parti le désigne de se présenter à la présidentielle, et si telle est la volonté de Dieu et peuple congolais, il prend le ferme engagement de redonner leur fierté et dignité aux Congolaises et Congolais, d’être l’ouvrier du peuple, c’est-à-dire, de mettre à son service comme ce serviteur décrit dans Esaïe 53 et de faire du Congo ce dont béni de Dieu.
L’UNC attend conclure des alliances avec d’autres forces politiques du changement. Car, c’est dans la réalisation de l’unité de l’opposition et de toutes les forces vives qu’ils pourront atteindre l’objectif premier que constitue l’alternance en 2011. C’est pour cette raison que ce nouveau parti propose à toutes les forces du changement d’adopter un programme électoral commun.
Ce programme estime l’élu de Bukavu devra engager les partis de l’opposition et les forces vives à lutter pour les élections libres, démocratiques et transparentes.
Ce programme devra comprendre la préservation de la constitution, fruit du consensus qui a mis fin à la guerre et qui comporte, en vertu de son article 220, des matières non révisables. Il devra aussi empêcher le départ inopiné et la réduction sensible des troupes de la Monusco parce qu’elle a encore un rôle à jouer pour la protection des candidats de l’opposition et la facilitation du transport du matériel électoral.
Toujours dans ce programme, l’UNC et toute l’opposition souhaitent œuvrer pour la mise en place rapide du Conseil supérieur de l’audiovisuel, une structure constitutionnelle devant permettre un accès équitable de toutes les forces politiques et sociales aux médias et aussi d’accélérer le processus de la mise en place de la Cour constitutionnelle qui sera un organe chargé du contentieux électoral. Ce parti insiste sur la mise en place rapide de la Céni et de la désignation de son président qui devra répondre à des critères de compétence et de neutralité pour éviter la reproduction du schéma ivoirien en Rdc.
Solutions proposées pour le retour à la paix dans les Grands lacs
Le Rwanda doit ouvrir son espace politique pour des véritables pourparlers avec des Hutu et de Tutsi modérés pour parvenir à la réconciliation nationale. L’Ouganda devra faire de même. Les Congolais l’ont fait et on ne voit pas, indique Kamerhe la raison du refus de ces deux pays de le faire pour le bien de l paix et de la sécurité régionale. Mais les génocidaires doivent être traqués, arrêtés et jugés.
L’exploitation illicite des minerais entraînant étant la cause et le financement de la guerre à l’Est du pays, la communauté internationale devrait mettre en place un mécanisme de traçabilité des minerais qui sont exportés par tous les pays de la région.
L’UNC est pour une mission du genre Artémis pour éviter d’avoir sur le terrain des forces qui seraient à la fois juges et parties. Une force spéciale de 3.000 hommes entraînée spécialement pour désarmer de force tous les éléments des ex-Far et de la Lra réfractaires au désarmement et au retour volontaire, pourrait pacifier l’axe Sud-Est du pays et il en sera de même de la partie Nord-Est. Il ne sera pas question de les repousser à l’intérieur du pays ou vers des pays voisins. Il sera question de les obliger à se rendre ou à les capturer. Par la même occasion, il faudrait parachever dans les meilleurs délais le processus de l’intégration et de la réforme du système de sécurité.
Sur le plan de la justice, Vital Kamerhe propose l’instauration d’une cour spéciale avec des juges indépendants recrutés au Congo et au sein de la communauté internationale pour juger et sanctionner les auteurs des viols, des violences sexuelles et pillages des ressources naturelles.
Sur le plan régional, des initiatives communes devront être encouragées et intensifiées. Sur le plan du développement, les grands travaux de reconstruction pourraient constituer des débouchés pour les éléments des groupes armés et des Fardc démobilisés.
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