Les avocats de la défense ont terminé vendredi
leurs plaidoiries dans l’affaire qui oppose Me Firmin Yangambi et ses codétenus
à l’Auditeur général. Ils ont déclaré que les faits ne sont pas établis en
droit. Par conséquent, ils demandent la libération pure et simple des prévenus.
Plusieurs avocats européens qui ont pris part à la Conférence internationale de
Barreaux des avocats à Kinshasa ont assisté à cette audience.
Me Firmin Yangambi considéré comme le principal
prévenu a pris aussi sa propre défense en exposant les faits. Il a voulu être
systématique en disant que les faits ne sont pas établis. A son avis, le procès
pénal se résume en la vérité des faits et à l’établissement des preuves. Il
soutient que les fais qui sont mis à sa charge -tentative de participation à un
mouvement insurrectionnel et détention illégale d’armes et munitions de guerre-
sont soit inexistants par essence soit non établis matériellement ou soit
encore couverts d’un doute. La conséquence est sans doute l’acquittement, a dit
Me Yangambi.
Le ministère public, dans sa réquisition, a affirmé
que Yangambi a travaillé pour l’Etat congolais lors de l’agression de ses
voisins à l’Est du pays. Dans ces circonstances, il a travaillé pour le chef de
l’Etat. Malheureusement, il n’a pas obtenu les fonctions politiques. Pour ce
faire, Yangambi est un aigri et a décidé de prendre les armes pour prendre le
pouvoir.
Le ministère public audiencier, le Général
magistrat Mukuntu, en s’attardant sur les activités politiques ou d’homme
d’Etat de Yangambi, s’est étendu sur un terrain très sensible, souligne
l’accusé principal et tout en soulignant qu’il a essayé de se faire politicien
ou tout simplement agent de renseignement.
Quant à ses ambitions politiques, Me Yangambi a
indiqué qu’en tant que citoyen congolais, il n’a commis aucune infraction en
postulant à l’élection présidentielle en 2006. Si Dieu lui donne l’occasion, il
sera candidat à la prochaine élection présidentielle. Il tient à jouir de tous
ses droits qu’ils lui sont reconnus par les lois congolais et les différents
instruments internationaux.
Le ministère public a fait référence à un projet
qu’il a élaboré dans le cadre de la société civile. Se basant sur
l’article 63 de la constitution qui dispose que « Tout Congolais a
le droit et le devoir sacré de défendre le pays et son intégrité territoriale
face à une menace ou à une agression extérieure. (…)
Dans la mesure où son projet consistait par des
moyens pacifiques à assurer à assurer la défense des populations à l’Est du
pays. Il dit ne pas enfreindre aucune loi du pays.
Il poursuit que la même Constitution précise que
« toute autorité publique qui aura été dans une situation d’obligation de
défendre l’intégrité de l’Etat qu’elle n’aurait fait, sera poursuivie pour
haute trahison ».
« Si l’Auditeur général audiencier avait été
sérieux en parlant de l’Est du pays, plusieurs autorités de la République être
jugées pour « haute trahison ». La Constitution de la République
institue des droits collectifs pour les populations congolaises. L’article 50
dit « L'Etat protège les droits et les intérêts légitimes des Congolais
qui se trouvent tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays ».L’article 51
renchérit « L'Etat a le devoir d'assurer et de promouvoir la coexistence
pacifique et harmonieuse de tous les groupes ethniques du pays ». En
enfin, l’article 52 dit que « Tous les Congolais ont droit à la paix et à
la sécurité… »
Les populations de l’Est du pays sont en péril avec
les violences qu’elles vivent au quotidien avec les groupes armés nationaux et
étrangers. D’après Me Yangambi, l’organe poursuivant, qui du reste, fait partie
de l’armée nationale congolaise, ne devrait pas s’intéresser à lui.
Il devrait s’intéresser à M. Kony qui est le
président fondateur de la Lra. Si devrions être sérieux, ce sont les autorités
congolaises qui ont le devoir d’assurer la sécurité des personnes et de leurs
biens, qui devraient être poursuivies pour « haute trahison »
puisqu’elles ont failli au devoir de leur mission.
Me Firmin Yangambi a versé au dossier les preuves
de connivence de certaines autorités avec les Mbororo. Ces autorités leur
délivrent des autorisations de séjour en obligeant les populations locales de
cohabiter avec les Mbororo.
Détention d’armes
Me Yangambi a noté devant le prétoire que toute
l’accusation est centrée sur les armes. Le ministre Lambert Mende avait annoncé
qu’il convoyé une cargaison d’armes. Une perquisition a été faite à son
domicile de Kisangasi et à ses exploitations agro-pastorales. Aucun rapport n’a
été dressé sur cette perquisition. Ce dossier ne contient aucun procès-verbal
sanctionnant cette perquisition ordonnée par l’organe de la loi.
« Rien n’a été trouvé ni à mon domicile de
Kisangani ni mes exploitations agro-pastorales », indique le principal
accusé. Il affirme que le ministre et porte-parole du gouvernement a menti la
nation congolaise.
A Kin-Mazière, les prévenus seront présentés devant
la presse en violation fragrance de la présomption d’innocence et du secret de
l’instruction, regrette Me Yangambi. « On nous a présenté avec une
trentaine d’armes ou une dizaine d’armes, je ne sais pas trop devant. On
prétend que ce sont des armes que j’aurai acheté. Nous quittons de la cargaison
d’armes et de munitions de guerre pour chuter à une trentaine d’armes au niveau
de la police ».
En compulsant le dossier, il n’y a aucun
procès-verbal de saisie d’arme à charge de Yangambi, fait observer Me Yangambi.
Les procès-verbaux établis à charge d’Eric Kikunda et de Benjamin Olangi font
référence à six armes mais sans munitions.
L’Auditorat militaire en envoyant le dossier devant
la Cour militaire pour fixation, il souligne que les objets saisis suivis plus
tard. Les « armes saisies » ne sont pas envoyées en même temps devant
la juridiction de jugement en même temps que le dossier.
Le premier juge s’est rendu compte que les
procès-verbaux de saisie d’armes étaient nuls. Les armées versées au dossier
ont été identifiées aussi bien par les procès-verbaux de saisies d’objets que
par les décisions de renvoi.
Toutes les armes qui sont présentées au deuxième
degré ne correspondent pas à celles du premier degré. Sur le plan des faits, le
dossier de ce procès sur les armes est vide. Quant à la date de livraison
d’armes sur le Boulevard Triomphal de Kinshasa, le ministère public a parlé
qu’elle avait eu lieu dans la nuit du 22 au 23 septembre 2009 vers 2
heures du matin. Mais son renseignant appelé à la barre parle de 19 heures.
Me Firmin Yangambi est d’avis que des généraux qui
sont impliqués dans l’exploitation des ressources naturelles du pays lui en
veulent puisqu’il menait des recherches dans ce sens. Il dit avoir versé au
dossier des preuves de leur implication dans ce commerce qui alimente le
conflit à l’Est du pays. Il ne demande pas mieux que sa libération et de celle
de ses co-prévenus, le Colonel Georges Elia, Eric Kikunda et de Ben Olangi.
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